Syria Committees
Ainsi parle Bashar
al-Assad (2) :
"Nous sommes certains de liquider
tous les terroristes en Syrie"
Comités
Syrie
Mercredi 19 juin
2013
Interview au journal allemand
Frankfurter Allgemeine Zeitung / FAZ.
Le président Assad évoque
« l'extrémisme » qui « est le plus
important défi qu'affronte la région » …
Syria Committees – Comités Syrie –
Suriye Komitesi /
Avec SANA – FAZ - Palestine Solidarité –
PCN-SPO / 2013 06 18 /
Le président Bachar al-Assad, a estimé
que l'extrémisme est le défi le plus
important et le plus grand qu'affronte
la région, affirmant que la Syrie
liquidera tous les terroristes sur sa
terre.
Dans un entretien qu'il a accordé au
journal allemand Frankfurter Allgemeine
Zeitung, le président al-Assad a estimé
que la raison principale de perdurer la
crise en Syrie est due au facteur
extérieur qui œuvre politiquement et
militairement pour réaliser cet
objectif. Quant à sa
vision sur la situation en Syrie alors
que l'armée arabe syrienne avait perdu
des vastes parties de la Syrie, le
président al-Assad a fait savoir que la
Syrie n'est pas dans une guerre
régulière pour parler des zones
contrôlées ou incontrôlées dans le pays,
disant : "Nous ne sommes pas une armée
contre une autre, autrement dit d'une
terre occupée d'où nous devons faire
sortir un ennemi, mais d'une armée
contre des gangs. C'est vrai que l'armée
peut contrôler toute zone où il entre,
mais l'armée n'a pas la mission d'être
présente dans toute zone en Syrie. Nous
sommes certains de liquider tous les
terroristes en Syrie ; le problème
réside dans le sabotage perpétré par les
terroristes dans le pays et qui
constituera le grand défi après la fin
de la crise".
A la question de
savoir s'il prépare le peuple à une
longue bataille, le président al-Assad a
indiqué que la crise durera longtemps
car il y a un facteur extérieur clair
qui œuvre pour faire perdurer
politiquement et militairement la crise.
"LA VRAIE CONSTRUCTION EST LA
RECONSTRUCTION DE LA RAISON, DES
IDEOLOGIES ET DES CONCEPTS"
Répondant à une question sur les moyens
via lesquels la Syrie surmontera le
grand sabotage dans le pays, le
président al-Assad a dit : " Comme on a
reconstruit notre pays dans le passé, on
le fera une nouvelle fois en profitant
de tout ce qui s'était passé. La vraie
construction est la reconstruction de la
raison, des idéologies et des concepts ;
ce qui compte c'est la construction de
l'Être humain et de la pierre".
Questionné sur le fait que certaines
zones s'appuient sur elles-mêmes ou sur
l'extérieur en raison de la crise
actuelle et sur l'impact de ceci sur la
forme des frontières existantes, le
président al-Assad a souligné : " Après
100 ans passés de l'accord de
Sykes-Picot dans la région, vous parlez
actuellement de redessiner la carte dans
la région, dont la Syrie. Le fait de
changer les frontières dans cette région
signifie de redessiner la carte dans des
zones immenses, c’est un effet de domino
que personne ne peut contrôler. L'un des
pays de grande puissance peut entamer
cette opération, mais personne ne peut
la faire cesser, surtout qu'il y a
actuellement de nouvelles frontières
sociales au Moyen-Orient qui
n'existaient pas à l'époque de
Sykes-Picot, ces frontières sont
confessionnelles et ethniques, ainsi que
politiques, ce qui rend la situation
beaucoup plus compliquée".
"Personne ne peut savoir comment la
région sera en cas de remodelage de la
carte dans la région, mais cette carte
connaîtra beaucoup de guerres au
Moyen-Orient que personne ne pourra
arrêter", a-t-il souligné.
Répondant à une question sur la forme de
la région durant les prochaines années,
le président al-Assad a dit : " En
excluant la partition dévastatrice, je
crois qu'il y aurait un scénario
contraire et positif se basant sur la
manière de notre comportement en tant
que pays et des sociétés. Ce scénario se
base sur nombre de défis, en particulier
le rétablissement de la sécurité et de
la stabilité, l'affrontement de
l'extrémisme et la réforme ".
UNE VISION DE LA SYRIE LAÏQUE
Quant à sa propre vision sur le concept
de la laïcité dans le cadre de
l'orientation islamique dans la région,
le président al-Assad a fait savoir :
"Beaucoup de personnes comprennent que
la laïcité, comme le communisme la
considère, est contre la religion, mais
la vérité n'est pas comme-ça. Pour nous,
la Syrie laïque est la liberté des
religions, la laïcité est essentielle
pour l'unité de la société".
"Nous sommes un Etat laïc assurant à
tous les citoyens de pratiquer librement
leurs cultes et ne traitant point avec
n'importe quelle personne sur la base
religieuse, confessionnelle ou
ethnique", a indiqué le président al-Assad.
LE SOI-DISANT "PRINTEMPS ARABE"
A propos de sa vision sur les deux
années et demi passées après le
soi-disant "printemps arabe", le
président al-Assad a estimé que le
concept est faux, car le printemps n'a
rien à voir avec l'effusion de sang, le
meurtre, l'extrémisme, la destruction
des écoles et l'interdiction aux enfants
d'aller à leurs écoles et aux femmes de
s'habiller avec ce qu'elles veulent ou
pas, évoquant à cet effet ce qui se
passe en Syrie des actes de meurtre, de
décapitation, de mutilation et de
cannibalisme. Le
président al-Assad a indiqué que le
printemps arabe ne traite rien, "mais il
faut que nous traitions nos problèmes de
l'intérieur car le traitement apporté de
l'extérieur n'a aucune valeur. Or nos
appels au dialogue ou au règlement
doivent être nationaux pour parvenir à
la Syrie que nous escomptons", a-t-il
précisé. Au sujet de
l'ingérence étrangère, le président al-Assad
a abordé deux genres d'ingérence, la
1ère est indirecte via des
intermédiaires et des agents, alors que
la 2ème est directe en déclenchant des
guerres. "Nous sommes dans la 1ère phase
et nous avons commencé à constater les
résultats qui seront plus mauvais si une
intervention militaire s'est produite,
car on va constater l'effet de domino
sur la propagation de l'extrémisme, du
chaos et de la division", a-t-il
souligné.
Quant à sa critique
de l'implication de certains pays, dont
l'Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie
et la Grande Bretagne dans la crise en
Syrie, alors que la Russie et l'Iran
sont eux-aussi impliqués dans cette
crise, le président al-Assad a estimé
qu'il y avait une grande différence
entre la coopération entre les pays et
les ingérences dans les affaires
intérieures d'un pays pour le
déstabiliser, soulignant que la
coopération entre les pays se fait via
un désir mutuel en conservant leur
souveraineté, leur indépendance et en
garantissant leur stabilité. "Nos
relations avec la Russie, l'Iran et les
autres pays qui appuient la Syrie sont
celles de la coopération garantie par
les chartes et les lois internationales,
mais ce que fait les autres pays
impliqués dans la crise en Syrie est une
ingérence flagrante rejetée par les
chartes internationales et représente
une transgression de la loi
internationale et une violation de la
souveraineté d'un Etat. Ceci est la
différence, autrement dit que la
coopération entre les pays a pour but de
préserver la stabilité et la prospérité
des peuples tandis que l'ingérence
étrangère vise à porter atteinte à la
stabilité et à provoquer le chaos", a
dit le président al-Assad.
D'autre part, le président al-Assad a
fait noter que la présence des régimes
confessionnels dans des pays voisins,
des troubles confessionnels ou des
guerres civiles, comme c'était le cas au
Liban depuis plus de 30 ans, aura un
impact sur la Syrie, "c'est pourquoi la
Syrie est intervenu au Liban en 1976
pour protéger elle-même, ainsi que le
Liban. Nous nous intéressions à ce qui
se passe en Irak pour ne pas subir toute
influence directe. A partir de ceci nous
avons pris notre décision rejetant la
guerre contre l'Irak en dépit des
politiques de tentations et de menaces
américaines. Les régimes laïcs qui sont
contraires à ceux confessionnels
dangereux assurent l'égalité des
citoyens sans prendre en considération
la religion", a précisé le président al-Assad.
LE FRONT NOSRA ET LA DOCTRINE WAHHABITE
Questionné sur le Front Nosra et les
parties qui le soutiennent, le président
al-Assad a indiqué que le Front Nosra
est affilié à al-Qaïda, porte les mêmes
idéologies et est présent en Syrie, en
Irak, au Liban et en Jordanie,
soulignant que ce front est financé par
des personnes et des organisations
possédant les fonds et adoptant les
mêmes idéologies. Le
président al-Assad a ajouté que le Front
Nosra œuvre pour établir un Etat
islamique, comme il voit l'Islam, et
s'appuie sur la doctrine wahhabite. "Il
applique leur idéologie dans les zones
où il est présent, notamment contre la
femme pour dire qu'il applique la charia
islamique ou la religion islamique, mais
il n'a rien à voir avec l'Islam", a fait
assuré le président al-Assad.
A propos des motifs de l'Arabie Saoudite
et du Qatar d'armer les terroristes en
Syrie, le président al-Assad indiqué que
ces pays doivent répondre à cette
question, posant les questions suivantes
: "Appuient-ils les hommes armés en
croyant en la démocratie et en la
liberté ?...Est-ce qu'ils possèdent la
démocratie pour la soutenir en
Syrie?...Possèdent-ils un Parlement élu
?...Est-ce qu'ils ont une constitution
choisie par le peuple?...Est-ce que le
peuple a décidé, depuis des décennies,
la forme de l'Etat que ce soit royale,
présidentielle ou autre ? ".
"Les questions sont claires, je crois
qu'ils doivent s'intéresser à leurs
peuples et ensuite répondre à cette
question", a-t-il précisé.
L’INGERENCE OCCIDENTALE
Au sujet des positions de la France et
de la Grande Bretagne portant sur le
fait que l'Arabie Saoudite et le Qatar
soient les dirigeants à l'ombre de la
situation actuelle, le président al-Assad
a dit : "Je ne peux pas répondre à la
place de la France et de la Grande
Bretagne, mais je crois que ces deux
pays ont des problèmes avec le rôle
syrien dans la région. Ces pays, ainsi
que les Etats-Unis, cherchent des outils
et des marionnettes exécutant leurs
intérêts sans aucune objection, alors
nous avons refusé de l'être".
Quant à la décision de l'Union
européenne de ne pas prolonger l'embargo
d'armes à destination de la Syrie tandis
qu'elle n'autorise pas la livraison
d'armes à l'opposition, le président al-Assad
a abordé la division au sein de l'Union
européenne sur cette question,
soulignant : "Je ne peux pas dire que
les Européens soutiennent l'Etat syrien,
mais il y a des pays qui adoptent une
position hostile à l'Etat syrien, en
particulier la France et la Grande
Bretagne. Par contre il y a d'autres
pays, tels que l'Allemagne qui pose des
questions logiques sur les résultats de
l'envoi d'armes aux terroristes,
notamment la destruction de la Syrie et
le retour des terroristes européens à
leurs pays d'origine après avoir reçu
des entrainements".
A la question de savoir si tous les
hommes armés sont des terroristes, le
président al-Assad a répondu : "Toute
personne partant d'armes sauf l'armée et
la police, tuant les gens et menaçant
les citoyens sécurisés est un
terroriste. Nous faisons toujours
différence entre les terroristes et
l'opposition, car l'opposition politique
a un programme politique public, tandis
que le meurtre et la décapitation sont
un terrorisme". LA
QUESTION DE L’ENGAGEMENT DU HEZBOLLAH ET
DES PASDARANS EN SYRIE
Questionné sur la participation de
Hezbollah et des éléments des gardiens
de la révolution iranienne aux combats
en Syrie, le président al-Assad a estimé
que l'objectif de certaines parties est
de prétendre que l'armée arabe syrienne
est faible et ne réalise pas de
victoires, "mais en réalité l'armée a
réalisé depuis des mois des grandes
victoires sur le terrain dans les
différentes zones. La ville de Qusseir,
considérée par les responsables
occidentaux comme localité stratégique,
a connu une large présence des
terroristes qui avaient commencé à
frapper les villages loyaux à Hezbollah
sur les frontières, c'est pourquoi
Hezbollah a intervenu aux côtés de
l'armée arabe syrienne en vue de mettre
fin au chaos", a-t-il précisé.
A propos de son évaluation de la force
des brigades de Hezbollah en Syrie, le
président al-Assad a assuré qu'il n'y
pas de brigades, mais nombre de
combattants qui sont déployés sur les
frontières où les terroristes sont
présents et qui avaient aidé l'armée
arabe syrienne à purifier les frontières
avec le Liban. "Hezbollah n'a pas envoyé
de forces à l'intérieur de la Syrie, car
comme tout le monde le sait, les forces
de Hezbollah sont déployées au sud du
Liban en direction d'Israël", a-t-il
indiqué. LES
ACCUSATIONS OCCIDENTALES SUR LES ARMES
CHIMIQUES Questionné
sur les propos de la Grande Bretagne, de
la France et des Etats-Unis sur le
recours à l'arme chimique en Syrie, le
président al-Assad a évoqué les
déclarations de la Maison Blanche sur la
mort de 150 personnes pendant un an en
raison de l'arme chimique, soulignant
que tout le monde sait que l'arme
traditionnelle tue pendant un jour un
nombre de personne dépassant ce chiffre.
"Les armes de destruction massive tuent
des centaines mais des milliers de
personnes dans un seul coup. Or il est
irraisonnable que nous utilisions l'arme
chimique pour tuer un nombre de
personnes que nous pouvons abattu via
une arme traditionnelle", a expliqué le
président al-Assad.
Le président al-Assad a ajouté que les
Etats-Unis, la France et la Grande
Bretagne n'avaient pas de preuves sur le
recours de la Syrie à l'arme chimique.
Le président al-Assad
a abordé dans ce sens la demande déposée
par la Syrie aux Nations Unies pour
envoyer une commission d'enquête sur le
seul lieu où les terroristes avaient
utilisé l'arme chimique, Alep, indiquant
que ce sont la France et la Grande
Bretagne qui avaient entravé cette
question, car l'arrivée de la commission
d'enquête confirmera que les terroristes
avaient recouru à l'arme chimique.
LES REFORMES EN SYRIE
Quant au bombardement par l'armée
syrienne de certaines zones, le
président al-Assad a évoqué l'exemple de
Qusseir, disant : " L'information
occidentale a indiqué que 50.000 civils
se trouvent à Qusseir, mais quand les
terroristes s'étaient rendus dans la
ville les habitants y étaient sortis et
quand nous étions entrés dans la ville,
nous n'y avons pas trouvé de civils.
Effectivement tout endroit où les
terroristes entrent, les civils sortent,
à ce moment-là les combats commencent ;
la preuve est que la majorité des
victimes en Syrie sont des militaires,
tandis que les civils ont été tués après
l'entrée des terroristes qui avaient
exécuté des actes meurtre contre eux et
les avaient utilisés comme boucliers
humains. Le nombre le plus important des
civils tués était dû aux
attentats-suicide".
Répondant à une question sur sa
disposition à la réconciliation
nationale, le président al-Assad dit : "
Dès le 1er jour, nous avons étendu la
main à toute partie désirant le
dialogue. Nous avons organisé au début
de la crise une conférence de dialogue
national et en parallèle nous avons
affronté les terroristes, mais il ne
faut pas mettre le terroriste et
politicien dans le même panier,
l'opposition est une action politique et
nous sommes prêts à dialoguer ".
A la question de
savoir qu'elle partie de l'opposition
peut être acceptée en tant que partie
légitime, le président al-Assad a
répondu : "Nous acceptons toute partie
ne portant pas d'armes, ne soutient pas
le terrorisme et possède un programme
politique". En
outre, le président al-Assad a indiqué
qu'on a appelé lors de la 1ère
conférence du dialogue en 2011 toutes
parties opposantes à prendre part au
dialogue. Quant à
l'adhésion des membres de l'opposition
de l'extérieur au dialogue national, le
président al-Assad a estimé que "quand
l'opposition soit indépendante et
nationale, on n'a pas de problèmes, mais
l'opposition extérieure présente ses
rapports aux ministères occidentaux des
AE et à leurs services de
renseignements. Pour nous l'opposition
doit représenter le peuple ni un Etat ni
des pays étrangers".
De même, le président al-Assad a espéré
que la conférence internationale prévue
à Genève sur la Syrie est une station
importante pour relancer le dialogue en
Syrie, soulignant qu'il y avait des pays
qui n'ont pas d'intérêt dans le succès
de la conférence "de Genève 2" et qui
sont les mêmes qui appuient les
terroristes en Syrie.
Questionné sur les résultats de l'échec
de la conférence de Genève 2, le
président al-Assad a fait savoir que ces
pays poursuivront l'appui aux
terroristes et que la crise sera
répandue dans d'autres pays pour que les
questions soient plus mauvaises.
Le président al-Assad a évoqué
l'initiative syrienne portant sur un
gouvernement élargi représentant toutes
les parties pour préparer des élections
parlementaires.
ASSAD NE DEMISSIONNERA PAS
Au sujet de sa disposition à renoncer au
poste de la présidence pour parvenir à
une Syrie nouvelle, le président al-Assad
a fait noter que le président, selon la
constitution, a une mission et a un
mandat qui prendra fin en 2014. "Pendant
la crise les tâches du président seront
plus importantes, c'est pourquoi il ne
faut pas abandonner le pays durant la
crise, par contre il faut traiter en 1er
lieu la situation. Mais quand le peuple
décide que le président renonce à son
poste, ceci est un autre sujet", a
indiqué le président al-Assad.
A propos des élections présidentielles
prévues la prochaine année, le président
al-Assad a indiqué que ces élections
auront lieu conformément à la nouvelle
constitution et qu'il y aura plusieurs
candidats.
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