WEBTV LA VOIX DE
LA GUINEE EQUATORIALE
Procès dit des ʽbiens mal acquisʼ :
ʽLe premier crime reproché à Teodorin
Obiang est
d'être le fils de son père !ʼ (Les
avocats de la défense)
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Dimanche 29 octobre 2017
Le premier round du procès dit « des
biens-mal-acquis » s’est terminé à la
32e chambre correctionnelle du tribunal
de Paris ce 27 octobre 2017. Alors que
le procureur avait requis trois ans de
prison et 30 millions d'euros d'amende
contre Teodoro Nguema Obiang Mangue, le
tribunal a rendu un verdict avec sursis,
dans un dossier vide …
Mais que plaidaient les avocats du
vice-président de la Guinée Equatoriale,
Mes Marsigny, Tomo et Marembert ?
Verbatim :
« « Nous savions
que nous allions nous heurter à la
bien-pensance, la morale, le contexte et
qu’il serait difficile de faire entendre
la voix de notre client au milieu de ce
concert d’opprobres, de calomnies,
d’insultes et d’injures », a débuté Me
Emmanuel Marsigny. « Nous savions que le
premier crime reproché serait un crime
ADN : celui d’être le fils de son père !
Choisit-on sa naissance ? », a poursuivi
l’avocat du vice-président
équato-guinéen.
« Qu’a-t-il bien pu faire pour mériter
un tel concert d’insultes pendant tant
d’années ? », a-t-il encore lancé. «
Oui, c’est un procès historique, car
c’est la première fois qu’un chef d’État
en exercice est poursuivi par la justice
d’un État étranger. Mais c’est aussi
historique car jamais la défense n’a été
insultée de la sorte, rappelant les
heures des plus sombres des procès
politiques. »
« M.Nguema aurait
pendant quatorze ans blanchi des fonds
frauduleux, au su et au vu de tous, sans
qu’aucun corrupteur n’ait jamais été
présenté ! Où sont-ils ? Quand il y a un
corrompu, il y a un corrupteur ! »,
a-t-il ajouté, évoquant l’absence de
preuves présentées par l’accusation. Et
de poursuivre : « Où sont-ils, les
banquiers, les vendeurs de Ferrari,
Pierre Bergé, qui a vendu la collection
Yves Saint-Laurent au prévenu ? »
« On vous a dit qu’il
faudrait que vous soyez fiers de votre
décision, qu’elle participerait à
l’histoire des peuples. Et c’est en ce
nom qu’on vous demande de tordre le cou
au droit, au mépris de tout le droit
international, et notamment à la
jurisprudence concernant l’immunité d’un
chef d’État (sic) en exercice ! »,
s’est-il exclamé, décrivant un « diktat
de la morale » qui fait des avocats de
la défense « des suppôts de la dictature
».
« C’est une sorte
de compétence de juridiction universelle
qui est donnée à la justice française.
Mais comment juger, sur la base du droit
français, des faits provenant de
l’étranger par un prévenu étranger ? »,
a-t-il soulevé. « Dans son pays, on a le
droit d’être ministre et de passer des
contrats avec une entreprise dans le
même domaine. Mais est-ce que cela
intéresse quelqu’un, dans les médias ?
Non, pas un filet ! », a-t-il critiqué,
dans une tirade contre la presse
française.
Et de détailler
point par point, justifiant chaque fois,
les actions de la défense, pas
suffisamment écoutées par le tribunal
selon lui, à l’inverse d’un « contexte »
qui a selon lui pollué les débats. « Je
ne sais si votre tribunal parviendra à
se départir de cette campagne de
diabolisation », a-t-il ajouté évoquant
les « manipulations », les « mensonges
», les « procédés de voyou » et les «
méthodes abjectes » de William Bourdon,
sur lequel il s’est une nouvelle fois
interrogé.
« Ce pays attise les convoitises, et
énormément de gens voudraient prendre la
place du chef ! », a-t-il plaidé. « Et
vous voudriez que nous ne nous
intéressions pas aux liens qu’il
pourrait y avoir entre Ely Calil, le
financeur d’un coup d’État en 2004, la
société Tecnip, avec qui il a travaillé
et qui avait des intérêts en Guinée
équatoriale, et Me Bourdon ? »
« CE N’EST PAS
PARCE QUE VOTRE TRIBUNAL NE COMPREND PAS
QU’IL Y A QUELQUE CHOSE DE MALIN ! »
Et voilà que Me
Marsigny tente d’enfoncer le clou,
estimant, sur la base d’informations
transmises au département d’État de la
justice américain, que la fortune de
Teodorín est parfaitement légale. « Il
n’y a jamais eu de preuves. Les
virements sont légaux car, en Afrique,
il y a une confusion totale entre le
patrimoine d’une société et celui de la
personne qui la possède », a-t-il
insisté.
On l’a vu dans la
procédure menée contre Laurent Gbagbo,
les articles de presse et les rapports
d’ONG ne sont pas suffisants pour juger.
Et de justifier que les virements ont en
partie été faits sur les comptes
personnels du vice-président : « Si vous
vous intéressez à l’Afrique, vous pouvez
comprendre que, et ce n’est pas faire
injure, la Guinée équatoriale est un
pays neuf ! Oui, ce pays est
perfectible, mais, après tout, en
France, 9 millions de personnes vivent
sous le seuil de pauvreté et personne ne
dit que c’est un système de corruption
entretenu ! » Et l’avocat de reprendre :
« Ce n’est pas parce que votre tribunal
ne comprend pas qu’il y a quelque chose
de malin ! ».
« AUCUN MÉPRIS DE
LA JUSTICE FRANÇAISE DE LA PART DE M.
NGUEMA »
Revenant sur chaque
témoin appelé par les parties civiles,
Me Marsigny a ensuite cherché à les
décrédibiliser, tout autant que le
fameux « contexte », qui guiderait la
décision du tribunal. « On se contente
d’un contexte, de ouï-dires, sans
vérifier ! », a-t-il reproché, avant
d’ajouter : « On l’a vu dans la
procédure menée contre Laurent Gbagbo,
les articles de presse et les rapports
d’ONG ne sont pas suffisants pour juger.
»
« M. Nguema n’a
jamais prétendu avoir plus de droits
qu’un autre. Il se défend et tente de
vous expliquer des choses peut-être un
peu complexes », a encore poursuivi
l’avocat. Et de conclure : « Il est
important que vous sachiez qu’il n’y a
de sa part aucun mépris de la justice
française, qu’il y a une confiance dans
le fait que c’est le droit qui va guider
votre jugement, et non les mensonges,
les calomnies et le contexte ».
« QUI DONNE À LA
CORED LA LÉGITIMITÉ DE REPRÉSENTER LE
PEUPLE ? »
« La France est un
grand pays. Il y a eu des grands
présidents. François Mitterrand avait
son fils comme conseiller, comme Jacques
Chirac a eu sa fille. Gardons-nous de
juger la Guinée équatoriale », a débuté
Sergio Tomo. « Il n’y a pas de preuves
dans ce dossier », a-t-il poursuivi,
avant de citer un proverbe : « Quand il
y a trop de revenants, le rêve est gâté
! Et ici, le rêve est gâté par les
revenants de la Cored. Qui lui donne la
légitimité de représenter le peuple ? »,
s’est-il interrogé, égratignant à son
tour la totalité des témoins des parties
civiles, qui corrupteur, qui fils de
candidat à la présidentielle…
Les parties civiles
n’ont pas engagé de débat juridique sur
le droit équato-guinéen car elles ne le
connaissent tout simplement pas ! « L’Ohada
nous dit que le cumul d’une activité
commerciale et d’une fonction d’agent
public est interdit mais la loi
équato-guinéenne exclut de ce champ
d’application les ministres. Par
conséquent, on ne peut pas appliquer
l’interdiction à M.Nguema », a-t-il
expliqué. « J’invite la partie civile et
le procureur à prouver en droit
équato-guinéen qu’il y a incompatibilité
entre les différentes activités de
Teodoro Nguema Obiang Mangue ! ».
« De plus, la loi équato-guinéenne
interdit à un fonctionnaire de diriger
une entreprise commerciale. Mais il ne
l’a jamais fait. Il a été associé ou
actionnaire et il en avait parfaitement
le droit ! Ne venez pas me dire que les
fonds sont d’origine illégale alors que
mon client a respecté les lois de son
pays ! », a-t-il lancé. « Les parties
civiles n’ont pas engagé de débat
juridique sur le droit équato-guinéen
car elles ne le connaissent tout
simplement pas ! ».
« ON A QUASIMENT
FAIT UN PROCÈS POLITIQUE À LA GUINÉE
ÉQUATORIALE, AVEC DES TÉMOINS POLITIQUES
»
« On
a quasiment fait un procès politique à
la Guinée équatoriale, avec des témoins
politiques », a ensuite entamé Me
Marembert. « Or, c’était nécessairement
unilatéral puisque la Guinée équatoriale
n’était pas présente ». « Comment vous
détacher de ces éléments périphériques
qui ont été apportés ? Il va falloir que
vous vous en décentriez car juger, ce
n’est pas préjuger ! ». « On nous a
parlé du train de vie. Mais alors, le
délit pénal, c’est une faute de goût ?
», s’est-il interrogé ?
« On ne nous a pas
prouvé que les revenus de mon client
étaient illicites. On n’a que des
présomptions », a-t-il ajouté. « Vous
devez juger sur des preuves, pas sur des
soupçons, pas sur de vagues témoignages,
pas sur de larges allégations », a-t-il
encore lancé. « Vous n’avez rien de
tangible dans ce dossier ! On ne peut
pas se contenter de témoignages qui
disent « Tout le monde est corrompu en
Guinée équatoriale » ». Et d’enfoncer le
clou : « Vous ne pouvez juger sur la
base d’une grosse bouillie, bordelaise
ou pas ».
Me Marembert a
ensuite enchaîné les démonstrations
juridiques, jonglant entre le droit
français, le droit équato-guinéen et les
conventions internationales, se mettant
à dessein à la place de la juge. Un seul
objectif : démontrer que le tribunal ne
pourra pas se contenter de la loi
française pour juger Teodoro Obiang
Nguema Mangue. « Allez au-delà de
l’apparence de la morale ! »
Face à eux, des
juges autistes …
* Voir aussi sur #
EODE-TV/
LUC MICHEL:
AFFAIRE DITE ‘DES BIENS MAL ACQUIS’.
COMPLOT CONTRE LA GUINEE EQUATORIALE AU
‘PROCÈS’ DE PARIS
sur
https://vimeo.com/198856065
ECUATORIAL GUINEA
TV /
WEBTV LA VOIX DE LA
GUINEE EQUATORIALE/
2017 10 27
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