EODE - International Elections
Monitoring
Paraguay :
Elections générales et triomphe de la
droite
EODE
Mercredi 24 avril
2013 EODE Press
Office
avec PCN-SPO – Reuters - AFP / 2013 03
29 /
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Ce Dimanche, les 3,5 millions
d'électeurs appelés aux urnes
choisissaient, outre leur président et
son vice-président, 45 sénateurs, 80
députés, les gouverneurs des 17
départements et les représentants du
Parlasur, assemblée du Mercosur. A cette
fin, ils devaient cocher leur choix sur
cinq bulletins de vote (4 à Asuncion, la
capitale) et glisser leurs suffrages
dans des sacs en plastique non scellés.
Pour la première fois, les Paraguayens
exilés en Argentine, aux Etats-Unis ou
en Espagne pouvaient voter.
Les résultats officiels ont été
proclamés par le Tribunal supérieur de
justice électoral (TSJE) dans la soirée.
D'après l'autorité électorale, au moins
65% des électeurs ont voté.
De nombreux observateurs internationaux
ont été déployés dans le pays : de
l'Union européenne, du Mercosur (le
Marché commun du Cône Sud dont le
Paraguay a été exclu après le coup de
force contre Lugo) et de l'Union des
nations d'Amérique du Sud (Unasur).
DES ELECTIONS GENERALES A TOUS LES
NIVEAUX Dimanche,
les 3,5 millions d'électeurs appelés aux
urnes ont élu 45 sénateurs, 80 députés,
les gouverneurs des 17 départements et
les représentants du Parlasur, assemblée
du Mercosur. Le
scrutin permet d'élire le président et
le vice-président de la République du
Paraguay. À cette occasion, les 3,5
millions d’électeurs appelés à voter
désignent également les 45 sénateurs et
les 80 députés du pays, ainsi qu'un
gouverneur dans chacun des 17
départements, et les représentants du
Paraguay au parlement du Mercosur1. Le
président, ainsi que les sénateurs,
députés et gouverneurs de départements
sont élus pour un mandat de cinq ans. Le
nouveau président doit prendre ses
fonctions le 15 août 2013.
Au Sénat, le Parti Colorado a obtenu la
majorité absolue (23 sièges) et remporté
la présidentielle avec son leader Cartès.
Andrew Nickson, un universitaire
britannique spécialiste du Paraguay,
pense que Cartès aura du mal à imprimer
un changement. "Il va rencontrer une
grande résistance dans son parti,
estime-t-il. Son profil un peu polémique
va lui causer problème au niveau
international".
"Quand le président est un chef
d'entreprise, d'après les règles
internationales, il doit se défaire de
ses responsabilités dans les affaires,
comme la fait le président Sebastian)
Pinera au Chili. S'il ne le fait pas, il
y a un risque de conflit d'intérêt".
La journée électorale a été marquée par
l'attaque d'un commissariat du bourg de
Kurusu de Hierro, dans le département de
Concepcion, à 500 km d'Asuncion, selon
la police qui soupçonne la guérilla de
l'Armée du peuple paraguayen (EPP), un
petit mouvement d'extrême gauche.
LE PARTI HEGEMONIQUE COLORADO REPREND LE
POUVOIR Horacio
Cartès, 56 ans, totalise plus de 46% des
voix, devant l'autre candidat de droite,
Efrain Alegre, du Parti libéral, qui a
rassemblé 37% des suffrages, selon les
résultats préliminaires du Tribunal
supérieur de justice électoral (TSJE).
Le TSJE a proclamé Cartès vainqueur. Peu
avant, Efrain Alegre avait reconnu sa
défaite.
Le candidat de gauche Mario Ferreiro
arrive en troisième position (6%).
La participation a atteint près de 70%,
selon le TSJE. Le
riche entrepreneur Horacio Cartès a donc
remporté haut la main l'élection
présidentielle au Paraguay contre le
candidat libéral Efrain Alegre,
reconduisant ainsi au pouvoir le parti
hégémonique de droite Colorado, qui a
déjà gouverné le pays de 1954 à 2008.
Longtemps annoncé comme favori dans les
sondages avant que des enquêtes ne
donnent les deux candidats au
coude-à-coude, Horacio Cartès, un homme
d'affaires qui a étudié aux Etats-Unis,
est l'un des hommes les plus riches du
Paraguay. A la tête de 25 entreprises,
il s'est fait connaître du grand public
en tant que président du club de
football Libertad, avec qui il a
remporté de nombreux titres.
Issue d'une famille où l'on vote
Colorado de père en fils, Linda
Velazquez, 33 ans, de retour d'Espagne
où elle a passé 10 ans, place "plus
d'espoirs" en Horacio Cartès pour
redresser le pays.
"J'ai voté pour Alegre mais j'ai honte.
Un vote utile anti-Cartès", confie
Fernando Szmuc, architecte de 33 ans,
qui a voté "Lugo comme sénateur".
LA REPUTATION DE CORRUPTION ET DE
CLIENTELISME DU PARTI COLORADO
L'Association nationale républicaine, le
Parti Colorado, au pouvoir pendant les
sombres heures de la dictature d'Alfredo
Stroessner (1954-1989), traîne une
réputation de corruption et de
clientélisme. Efrain
Alegre, 50 ans, ex-ministre des Travaux
publics (2008-2011), voulait incarner
"un Paraguay décent, contre le Paraguay
des mafias". Il accuse M. Cartès de
liens avec les trafiquants de drogue et
d'être un arriviste car le candidat du
Parti Colorado n'a voté pour la première
fois qu'en 2010.
M. Cartès, 56 ans, accuse pour sa part
M. Alegre d'avoir détourné 25 millions
de dollars de fonds publics.
Aussitôt les résultats connus, les
partisans du parti Colorado ont commencé
à célébrer dans le quartier général du
candidat, dans un quartier cossu de la
capitale Asuncion. Des cortèges de
voitures parcouraient la ville en
klaxonnant et des militants agitaient
des drapeaux rouges, la couleur du parti
Colorado. LE « COUP
D’ETAT PARLEMENTAIRE » DE JUIN 2012
En 2008, c'est la gauche de Fernando
Lugo, un ancien évêque catholique, qui
avait remporté le scrutin présidentiel
en formant une coalition avec le Parti
libéral, qui a finalement rompu
l'alliance. En juin
2012, sans majorité au Parlement, M.
Lugo a été destitué par l'opposition de
droite, dans ce qu'il a qualifié de
"coup d'Etat parlementaire", et son
vice-président, le libéral Federico
Franco, s'est installé dans le fauteuil
de président. Mandat
unique oblige, Fernando Lugo ne pouvait
pas se présenter en 2013 et brigue à la
place un siège de sénateur. Conscient
des faibles chances de la gauche cette
année, il a reporté ses ambitions sur
2018, soit la prochaine élection
présidentielle. La
journée électorale a été marquée par
l'attaque d'un commissariat du bourg de
Kurusu de Hierro, dans le département de
Concepcion, à 500 km d'Asuncion,
attribuée par les autorités à la
guérilla de l'Armée du peuple paraguayen
(EPP). EODE Press
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