Actualité
Syrie : La coalition se désintègre,
ses dirigeants ont une mentalité de
parasite
Al-Manar
Samedi 19 avril 2014
Rien ne va plus au sein de la
Coalition de l’opposition et de la
révolution syrienne censée représenter
les différentes factions de l’opposition
syrienne soutenues par les monarchies
arabes et les puissances occidentales.
Critiquée de partout, traitée de tous
les noms, l'une de ses composantes a
annoncé vouloir la quitter.
Intérêts
personnels et show off
Jeudi dernier, la Commission générale
de la révolution syrienne (CGSR) a
annoncé son retrait de la
Coalition, et la révocation de l’une de
ses membres Souheir Ataci qui
occupe le poste de vice-présidente de la
Coalition.
Dans son communiqué, rapporté par le
site de la communauté syrienne au Canada
"Amwaj" (Vagues), la CGRS
reproche à certains membres de la
coalition de dilapider les fonds de la
coalition et de les utiliser pour leurs
propres intérêts. Elle reproche à
d’autres membres leurs apparitions sur
les télévisions satellitaires sans
œuvrer fidèlement pour la révolution. La
CGRS a aussi critiqué la manipulation
dont est victime la coalition par les
différents pays qui l'ont divisée en
blocs qui s’opposent sur fond d’agendas
extérieurs.
Toujours selon cette faction, la
Coalition a commis l’erreur de ne pas
avoir accordé le tiers de ses sièges aux
« représentants des révolutionnaires de
l’intérieur » durant la dernière
rencontre qui a eu lieu à Istanbul, et
de ne pas avoir escorté convenablement
« la révolution syrienne ».
Quant à Souheir Ataci, elle est
accusée par la CGSR d’avoir dérobé la
somme de 200 mille dollars qui lui était
destinée et qu’elle n’a jamais vu. Ce
que Mme Ataci a démenti.
Ghalioune:
une mentalité de parasites
La
Coalition s’est vue également violemment
prise à part par le chef d’une autre de
ses composantes, le Conseil National
Syrien (CNS), qui a été la première
instance de l’insurrection.
Par la voix de son chef, l’opposant
syrien vivant en France Bourhane
Ghalioune, le CNS a accusé ses nouveaux
dirigeants d’avoir « une mentalité de
parasites ».
Ghalioune a proféré sur son compte
Facebook ses accusations rapportées par
le journal syrien indépendant al-Watan.
Il s’est dit sidéré par le refus de
ces dirigeants de se consacrer à plein
temps au sein de la Coalition, lors de
la dernière réunion de l’Assemblée
politique tenue le 6 avril à Istanbul.
« Cette position (de ces
dirigeants) reflète leur mentalité de
parasite qui perçoit les postes qu’elle
occupe non pas comme une responsabilité
qui lui incombe d’exécuter mais comme un
privilège qui lui doit pour s’élever
dans la hiérarchie sociale et redorer
leur image et garantir leur avenir »,
a-t-il fustigé.
Selon lui, les membres de cette
assemblée ont même refusé de travailler
avec l’instance consultative dont il
fait partie.
CNN:
parachutée par les ambassades
Une autre critique aussi acerbe est
venue d’une troisième faction de
l’opposition syrienne mais qui a refusé
de rejoindre la Coalition , le Courant
du changement national (CCN), indique le
site de la communauté syrienne au Canada
"Amwaj" .
Il lui a reproché d’avoir durant les
rencontres en Turquie parle de tout,
sauf de la révolution syrienne, et des
circonstances que traverse le peuple
syrienne. « Les discussions se sont
centrées sur les
partages de pouvoirs ce qui a sapé ce
qui lui restait de décision nationale »,
regrette le CNN. Révélant qu’elle a
consacré une nouvelle règle politique
qui menace la coexistence des
différentes composantes du peuple
syrien, "en distribuant à la façon
libanaise ou irakienne des sièges et des
pouvoirs sur des critères
confessionnels".
Déçu par l’absence d’une réelle
opposition, le CNN a également
stigmatisé la coalition pour avoir été
« parachutée par les ambassades
occidentales et les chaines
satellitaires ».
Une quatrième instance de
l'insurrection a aussi exprimé son
mécontentement a été le Conseil
révolutionnaire suprême qui a décidé d'oter
sa confiance aussi de la Coalition que
du CNS, et menacé de présenter devant
les tribunaux (de la révolution) tous
ceux qui lui ont porté atteinte.
Entre
l'Arabie et le Qatar
En
plus des divergences internes, la
Coalition de l’opposition et de la
révolution syrienne est tiraillée par
les divergences qui divisent ses membres
sur fond du désaccord entre l’Arabie
saoudite et le Qatar.
Depuis que ce dernier s’est vu rafler
son rôle par Riad, c’est l’homme de
l’Arabie Ahmad Jarba qui a accédé à la
tête de cette instance soutenue par les
monarchies arabes et les puissances
occidentales.
Le mois de mars dernier, l’Assemblée
générale avait désigné 19 membres pour
l’Assemblée politique, puis élu Jarba à
sa tête et Farouk Tayfour, Noura al-Amir
et Abdel Hakim Bachar comme adjoints.
L’opposant syrien Michel Kilo fait
partie de ceux qui se sont abstenus de
se porter candidat et œuvre avec
Ghalioune, Riad Hijab (Le Premier
ministre qui a fait défection) et
Moustafa Sabbagh pour la formation d’une
instance consultative qui puisse servir
de comité de sages.
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