Actualité
Marche
arrière de l’Occident: Assad pourrait
rester
Al-Manar
Photo:
Al-Manar
Mercredi 18 décembre 2013
L’Occident avait placé la barre très
haut dans le dossier syrien, ne
réclamant pas moins que le renversement
du régime et de son président Bachar al-Assad,
et utilisant tous les moyens dont il
dispose pour cela –à part l’intervention
militaire directe à cause des nouveaux
rapports de internationaux qui le lui
interdisent.
Mais depuis quelques semaines, il
s’est résigné, bon gré mal gré, à
accepter que ses objectifs ne sont pas
réalistes et a revu à la baisse sa liste
de demandes.
Celle-ci se réduit de jour en jour et
certains experts n’écartent pas la
possibilité de voir les pays
occidentaux, dont beaucoup ont repris
contact avec les autorités syriennes
(selon les révélations des agences et de
la presse internationales), prôner une
alliance avec le régime de Damas contre
le danger du terrorisme que personne ne
peut plus nier.
Comme pour préparer ce scénario,
l’Occident a fait marche arrière sur une
de ses principales demandes: le départ
du président Assad.
En effet, l’agence de presse
britannique Reuters rapporte ce
mercredi, citant des responsables de la
Coalition nationale syrienne (CNS), que
les pays occidentaux, invoquant le
«risque islamiste en Syrie», ont prévenu
l'opposition syrienne que les
pourparlers de paix prévus en janvier à
Montreux, en Suisse, dans le cadre de la
Conférence Genève 2, pourraient ne pas
conduire à la mise à l'écart du chef de
l’Etat syrien.
Inquiètes de l'influence croissante
des islamistes radicaux au sein de la
rébellion, en particulier de ceux
affiliés à Al-Qaïda, les capitales
occidentales ont en outre averti que la
minorité alaouite dont est issu le
président syrien conserverait un rôle de
premier plan dans un éventuel pouvoir de
transition, ceci en raison du contrôle
qu'elle exerce sur l'appareil de
sécurité.
Reuters précise que «ce message a été
transmis à des dirigeants de la CNS la
semaine dernière à Londres lors d'une
réunion des Amis de la Syrie, instance
informelle regroupant des pays
occidentaux et arabes, ainsi que la
Turquie».
«Nos amis occidentaux ont clairement
dit à Londres qu'on ne pouvait pas
laisser Assad partir maintenant parce
qu'ils pensent que cela déboucherait sur
du chaos et une prise de contrôle par
les activistes islamistes», a dit à
Reuters un membre éminent de la CNS,
proche de responsables saoudiens.
Evoquant la possibilité que le régime
de Bachar al-Assad organise une élection
présidentielle à l'expiration officielle
du mandat du président en 2014, ce même
dirigeant de la CNS a ajouté: «Certains
ne semblent même pas se soucier du fait
qu'il puisse se représenter l'année
prochaine, en oubliant qu'il a gazé son
propre peuple.»
Reuters ajoute que «cette évolution
traduit un changement de priorités des
pays occidentaux, en particulier des
Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, aux
yeux desquels la lutte contre
l'expansion de l'islamisme radical au
Proche-Orient l'emporte désormais sur la
volonté d'un changement de régime à
Damas».
On assiste donc à un véritable
mélange des cartes dans le conflit
syrien, qui pourrait être marqué par des
tensions entre les différentes
puissances soutenant les rebelles et
conduire à un rapprochement avec la
Russie, qui s'est constamment opposée au
Conseil de sécurité de l'Onu à toutes
les tentatives diplomatiques de mise à
l'écart de Bachar al-Assad.
Citant un membre de l'opposition
syrienne en contact avec des
responsables américains, Reuters indique
que «les Etats-Unis et la Russie
semblent travailler de concert à la
définition d'un cadre pour la période de
transition».
«Ce plan permettrait aux alaouites de
conserver leur prééminence au sein de
l'armée et de l'appareil de sécurité, ce
qui les préserverait d'éventuelles
représailles et favoriserait la création
d'un front uni contre Al-Qaïda avec
l'intégration de brigades rebelles
modérées au sein d'une armée réformée».
Mediarama
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|