Actualité
Les Chrétiens de
Syrie prennent les armes
Al-Manar
Vendredi 14
septembre 2012
C’est décidé. Les Chrétiens de Syrie
ont pris les armes. Selon le journal
britannique Daily Telegraph, les
communautés chrétiennes de la ville
d’Alep ont formé leur propre milice, la
première depuis l'éclatement de la crise
en Syrie, à la mi-mars 2011. Ayant
obtenu des armements de l’armée syrienne
régulière, ils ont mobilisé les scouts
pour surveiller les églises, et ont
unifié leurs rangs avec les communautés
arméniennes, pour contrecarrer les
attaques des miliciens de l’ASL et
d’entraver leur entrée dans les régions
et quartiers chrétiens.
Leur nombre s’élève à près de 150
combattants, selon le journal
britannique. Ils sont entrés en action
depuis le mois dernier, lors qu’ils sont
parvenus à contraindre une milice de
l’ASL à rebrousser chemin, alors qu’elle
tentait d’investir leur quartier
historique Jdeidé. C’est par la suite
que les forces gouvernementales les ont
rejoints pour les assister et déclarer
que les milices ont été repoussées.
« Tous les chrétiens y trouvent leur
compte : les Arméniens parce qu’ils
pensent que leurs oppresseurs Turcs ont
envoyé l’ASL pour les attaquer, les
chrétiens qui veulent défendre leurs
quartiers, les forces gouvernementales
pour combattre l’ASL, même le parti
travailliste kurdistan s’est fait sa
propre milice », a indiqué Georges, un
chrétien syrien au journal.
Ce dernier estime que la bataille d’Alep
est particulièrement amère, depuis que
le rôle des groupes djihadistes armés
s’est avéré beaucoup plus que dans les
autres villes. Ce qui a fait craindre
aux minorités d’avoir le même sort que
celui des Chrétiens d’Irak, en raison de
la violence qui l’a ravagé après son
invasion en 2003.
Un religieux syrien d’Alep vivant
actuellement au Liban et qui se fait
appeler John a confié au journal : « les
riches et les minorités à Alep,
contrairement à ce qui est propagé, ne
soutiennent pas tous le régime. Mais ils
ont senti qu’ils sont obligés de se
défendre contre des immigrés paysans qui
utilisent la guerre pour détruire le
cœur de la ville développée ». Et de
poursuivre : " je ne soutiens pas le
gouvernement. Mais l’ASL est une bande
de voyous et de voleurs, j’ai vu de mes
propres yeux leurs miliciens, ils volent
même les usines de tissus et dérobent
leur contenus, comme les bombonnes à
gaz, les produits et mêmes les machines
à coudre" .
Davantage d’églises brûlées
Dans
la nuit de jeudi à vendredi,
l’archevêché des Syriaques catholiques,
situé dans le quartier Hamidiyyé de la
ville de Homs ainsi que la chapelle qui
lui est affiliée ont été incendiés.
Selon le site Syria Truth, les auteurs
de cet acte de sabotage ne sont autres
que les milices de la Brigade Al-Farouk
de l’Armée syrienne libre financée par
l’Arabie saoudite.
Une source de l’archevêché a révélé
dans un contact téléphonique que des
dizaines de miliciens ont apporté une
grande quantité de carburant et l’ont
répandu dans l’entourage de
l’archevêché, et dans son intérieur,
avant d’y mettre le feu. Le site assure
que l’archevêché a été à plusieurs
reprises saccagé par les miliciens, qui
l’ont ensuite confisqué et transformé en
une caserne et un siège pour leurs
miliciens depuis le mois de mai dernier.
Le quartier Hamidiyyé a été occupé
par les bandes d’Al-Farouk depuis près
d’un an. Depuis ses habitants qui sont
des Chrétiens dans leur majeure partie
l’ont quitté à la demande des miliciens
qui les ont visités maison par maison.
Il ne reste plus que 83 citoyens, à la
foi des chiffres du patriarcat syriaque
catholique.
Et les réfugiés palestiniens
de Syrie veulent y retourner.
Quelques 580 familles palestiniennes
vivant en Syrie ont quitté leurs camps
et se trouvent actuellement dans les
camps de refugies libanais de la ville
sudiste de Saïda, en l’occurrence Ein
el-Hélwé. Négligés par l’agence
onusienne de l’Unrwa chargé en principe
de tous les réfugiés palestiniens, et
pas assez encadrés par les organisations
palestiniennes, elles-mêmes débordées,
elles comptent retourner en Syrie : «
depuis notre arrivée au camp, fin
juillet, l’Unrwa ne nous a rien offert,
comme assistances en pièces, pour
assurer les besoins vitaux. Ce que les
fondations nous ont offert des denrées
qui ne nous suffisent que pour quelques
jours. Nous préférons revenir en Syrie,
malgré la dureté de ce qui s’y passe
là-bas pour ne pas devenir des mendiants
» a affirmé M.H. Abdel Dayem pour le
journal libanais as-Safir.
Arour perd patience
Entretemps,
le guide spirituel de certaines milices
de l’insurrection syrienne, le cheikh
salafiste Adnane Arour s’est offusqué
contre l’opposition syrienne, et surtout
le Conseil national syrien, contre les
Arabes et certains dirigeants libanais.
« Vous autres Arabes traitres, vous êtes
toujours en train de réfléchir ? Toi le
CNS le plus grand traitre, tu n’as pas
encore terminé tes consultations ? Tu
n’as pas encore terminé ta cuisine
pourrie ? Toi le CNS le traitre et
l’insolent tu n’as pas encore fini tes
partisanneries et tes comportements
exécrables ? Je jure que nous allons
vous juger. Je jure par Dieu qu’aucun
syrien ayant manqué à son devoir ne
mettra son pied en Syrie avant d’être
jugé, ni aucun des traitres de la Ligue
arabe, ni des dirigeants arabes ni des
dirigeants libanais et leur
semblables... », a-t-il juré.
Arour en veut aussi aux différents états
qui s’arrêtent au veto russe, estimant
qu’il s’agit là d’un complot.
400 tonnes d’armements pour
les miliciens
Pour sa part, le journal britannique
The Time a fait état de l’envoi aux
miliciens de la plus grosse cargaison
d’armements, en provenance de Libye.
Elle est arrivée depuis quelques jours à
bord d’un navire au port turc
d’Iskenderun et comprendrait 400 tonnes
d’armements, dont entre autre des
missiles Sam 7 sol-air anti aérien et
des obus RPG.
Une source turque a confirmé au
journal britannique cette information,
signalant que des désaccords ont éclaté
entre les Frères musulmans et l’ASL sur
la partie qui devrait prendre
l’armement, et indiquant que 80% de cet
armement a déjà été acheminé en Syrie.
L’armée libanaise avorte un
trafic d’armes et de miliciens
Dans
ce contexte, l’armée libanaise a saisi
un camion dans la région Raas-Baalbek,
dans la Bekaa, et qui transportait 8
syriens et des armements légers, des
grenades, des obus B7 et des
déclencheurs électriques, ainsi que des
appareils de communications. Selon le
site Al-Intikad, l’armée libanaise a
aussi libéré quatre gardes-frontières
syriens qui ont été enlevés dans la nuit
de jeudi a vendredi, de leur
poste-frontière à Tel-Afrit, par une
bande de quatre hommes (un libanais et
trois syriens) venus du Liban.
Terrain
A Alep, une unité
des forces spéciales de l’armée
régulière est parvenue à évacuer la
chapelle évangélique qui a été occupé
par des miliciens de l’ASL dans le
quartier chrétien de
Jdeidé.
Par ailleurs, et selon le
correspondant du site Syrian Documents,
l’armée poursuit son avancée dans les
quartiers de l’est de la ville,
notamment à
Bustane-Kasr, Hanano, Kallassé, Sakhour,
et la rue Nasr où les cadavres
des miliciens et des militaires tués
jonchent les rues. Alors que des
accrochages violents ont lieu dans les
quartiers
Ferdous,
Bab-Nasr et Jdeidé, ainsi qu’à
Sayed Ali, Hamidiyyé, Kastal-Harami.
L’armée régulière poursuit le nettoyage
du quartier
Mayadine, occupé par les
miliciens depuis deux jours. Selon Arabs
Press, des dizaines de miliciens ont été
tués jeudi dans un assaut contre le
poste de police de ce quartier. Les
forces gouvernementales ont de même
détruit ce jour-là 8 véhicules dans le
quartier
Sakhour, et ouvert le feu sur des
miliciens dans les quartiers
Sukkari et Jabiriyyé. Dans la
province d’Alep, les hélicoptères ont
bombardé un convoi de voitures équipées
de mitrailleuses, se dirigeant vers
Alep, et tué 5 miliciens dans le village
Reytane.
Ce vendredi encore, l’armée régulière a
perquisitionné un repaire des miliciens
dans la région
Zabadiyyé, arrêté 12 miliciens et
confisqué leurs armements. Elle a aussi
détruit 6 voitures équipées de
mitrailleuses dans deux régions de la
province d’Alep.
Dans
la province de Homs, les forces
gouvernementales en a détruit des
véhicules similaires à
Al-Ksseir.
Dans la province de Damas,
les forces gouvernementales ont nettoyé
la totalité de la localité de
Yelda situé à l’est de la
capitale (à proximité de la région de
Sayyeda Zaynab). Elle a poursuivi en
même temps la traque des miliciens dans
les régions de ‘Arbine,
Bebella et à Douma aussi. Selon
Arabs Press, trois chefs miliciens ont
été abattus. L’armée a également
perquisitionné plusieurs maisons dans la
région
Hajar-Asouad utilisées pour
fabriquer des engins explosifs. Selon le
correspondant du site Shukumaku, des
dizaines de miliciens ont été tués et
blessés dans ce quartier.
Dans le gouvernorat de Homs,
des sources pro gouvernementales ont
annoncé la mort de 51 insurgés armés
dans les quartiers
Bab-Houd, Sultaniyyé, et Baladiyyé,
situés dans les vieux quartiers de la
ville. Selon Syrian Documents, un chef
milicien de l’ASL a aussi été tué dans
le quartier
Bab-Drib.
Dans la région de Hassaké,
16 miliciens ont été arrêtés et leur
armement saisis lors des perquisitions
de leur repaire.
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