Massacres à Gaza
Chirurgie de guerre à l'hôpital de Gaza
Photo Help Doctors
Samedi 17 janvier 2009 Après le bombardement
de l'hôpital Al Quds, du croissant rouge palestinien, qui a été
totalement détruit, l'équipe de Help Doctors s'est réfugiée à
l'hôpital Shiffa pour poursuivre son activité médicale.
L’équipe chirurgicale de Help Doctors
opère tous les jours. Mais cette journée de vendredi 16
janvier 09 a été particulièrement intense.
La prise en charge des urgences vitale
est particulière à Shiffa. Les blessés les plus graves avec
des lésions des membres, du thorax ou de l’abdomen sont, dès
leur sortie de l’ambulance, montés dans le bloc opératoire
au premier étage. Ils n’ont pas de bilan radiologique et
seule l’expertise du chirurgien guide la décision
d’intervenir. Il n’est pas rare qu’un patient
installé sur la table soit opéré moins de 15 minutes après
son arrivée à l’hôpital.
Le Dr Mamoun, chirurgien
orthopédiste, a travaillé 12 heures au bloc. « Pour
la première fois de ma vie, j’ai opéré sur un brancard dans le
couloir » me dit-il, encore
surpris de ces conditions de chirurgie de guerre. « C’était
un jeune homme de 25 ans. Il était venu rendre visite à des amis
pour un deuil. Alors qu’il parlait avec d’autres devant la
maison, une bombe a explosé. Il y a eu 8 morts et 15 blessés.
Mon patient avait une hémorragie importante sur un fracas de
jambe. Son coude gauche avait été arraché. Il était recouvert
d’éclats sur le corps. J’ai dû pratiquer l’amputation dans le
couloir avec très peu de matériel. Je n’avais pas le choix, il
avait perdu sa jambe, il saignait beaucoup et tous les blocs
étaient occupés ».
De son côté, le Dr
Muneer reste très étonné des blessures qu’il peut voir : « plusieurs
malades avaient des trous dans le corps. Très nets, de la taille
d’une paille. On pouvait voir à travers la jambe, ou y passer le
doigt. C’était comme s'ils avaient été blessés par un tube
brulant qui avait fait disparaître tous les tissus
».
Malgré une longue expérience
professionnelle, y compris sur des terrains de conflits, nous
sommes peu habitués à voir des lésions aussi importantes et
multiples sur des blessés. La chirurgie de guerre, c’est à la
fois des blessures d’une rare violence et un manque de moyens
permanent. Nous n’avons pas le choix, il faut s’adapter et agir
vite pour sauver le maximum de vies.
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