IBRAHIM GAMBARI APPELLE À UN PLAN D'URGENCE
POUR RANIMER LE PROCESSUS DE PAIX ISRAÉLO-PALESTINIEN
New York, Aug 22 2006 1:00PM
Estimant que "les positions sur le terrain se
durcissent", le Secrétaire général adjoint aux
affaires politiques de l'ONU a dressé aujourd'hui devant le
Conseil de sécurité un sombre tableau de la situation dans
les territoires palestiniens et du blocage du processus de
paix.
« A cette même période l'année dernière, Israël se désengageait
de Gaza et de certaines parties de la Cisjordanie, et la
communauté internationale s'efforçait de garantir un retour
à la <" http://www.un.org/french/newscentre/infocus/middle_east/roadmapF2003.pdf">Feuille
de route et au réveil de l'économie palestinienne ». « Ces
espoirs n'ont pas été concrétisés », a dit le Secrétaire
général adjoint, qui a fait un bilan des motifs de la détérioration
notable de la situation.
Tout d'abord, au plan politique, « si le président Abbas
reste fermement engagé envers son programme pour la paix,
l'Autorité palestinienne dirigée par le Hamas à l'issue des
élections du 25 janvier 2006 ne s'est pas pleinement engagée
envers les principes de base du processus de paix :
non-violence, reconnaissance d'Israël, et acceptation des
accords antérieurs ».
Si, en attendant, « un dialogue est en place sur la formation
d'un gouvernement d'unité nationale », , le programme de réforme
palestinien est « largement gelé », a-t-il fait observer.
De son côté, « Israël s'est déclaré prêt à négocier
avec l'Autorité palestinienne si elle respecte les principes
de base du processus de paix ».
« En attendant, il a poursuivi la consolidation de colonies
tandis qu'il envisage un retrait unilatéral de la Cisjordanie
». Ainsi, « près de 3.000 nouvelles unités d'habitation
sont en construction dans les colonies existantes », tandis
que certains postes illégaux n'ont pas été détruits, a dit
Ibrahim Gambari.
D'autre part, la barrière, dont d'importants segments sont
construit en territoire palestinien occupé, est maintenant
achevée à 51% malgré l'avis consultatif de la Cour
internationale de justice (<"http://www.icj-cij.org/">CIJ).
« Une fois terminée, outre les 180.000 Palestiniens de Jérusalem
Est, ce sont 60.000 Palestiniens de la Cisjordanie qui se
retrouveront dans la zone entre la barrière et la Ligne verte
[la frontière israélienne avec la Cisjordanie] avec un accès
réduit aux services de santé, à l'éducation et à l'emploi
», a dit le Secrétaire général adjoint.
Deuxième motif principal de stagnation : la dégradation de
l'Autorité palestinienne.
àA« Ses revenus continuent de s'effondrer ». Le mois
prochain, les sommes dues par Israël à l'Autorité
palestinienne au titre de la TVA qu'elle collecte s'élèveront
à entre 480 et 560 millions de dollars. Les fonctionnaires de
l'Autorité palestinienne, qui font vivre un tiers de la
population, n'ont reçu qu'une fraction de leurs salaires au
cours des six derniers mois et l'absentéisme atteint 40%, a
dit le responsable des affaires politiques de l'ONU.
Par ailleurs, plusieurs membres du Cabinet, y compris le
Vice-Premier ministre, le président et le secrétaire général
du Parlement sont détenus par Israël, tandis que d'autres
sont à l'étranger ou en fuite.
« L'approche du Hamas, qui consiste à promouvoir ses membres
aux postes à responsabilités », a aussi contribué à
renforcer la désillusion parmi la population, a estimé
Ibrahim Gambari.
« L'appel consolidé des Nations Unies et le Mécanisme
temporaire international [mis en place par l'Union européenne]
pour s'assurer de la livraison des biens et services de base
fonctionnent », « mais ces mécanismes ne peuvent remplacer
l'Autorité palestinienne ».
« Ils ne génèrent pas de croissance économique et
n'offrent pas d'espoir aux Palestiniens », a déploré
Ibrahim Gambari.
A cet égard, l'appauvrissement de la population palestinienne
n'a jamais été aussi grave. Près de 70% de la population
vit en-dessous du seuil de pauvreté et 85% de la population
de Gaza reçoit une assistance alimentaire.
Le Secrétaire général adjoint a ajouté que selon la Banque
mondiale la fermeture des points de passage a une grande part
de responsabilité dans cet état de fait.
Le nombre d'obstacles et de barrières en Cisjordanie a cru de
43% depuis le désengagement israélien de Gaza, contrairement
à l'Accord sur la circulation des biens et des personnes qui
devait conduire à sa réduction. Quant aux passages vers et
depuis Gaza, ils n'ont fonctionné qu'à moins de 10% de ce
qui était prévu.
Enfin, le Secrétaire général adjoint a souligné l'impact
quotidien de la violence à « un niveau intolérable pour les
deux parties ». Cette année, 41 Israéliens ont été tués
et près de 480 blessés, tandis que 450 Palestiniens ont été
tués et plus de 2.500 blessés. 190 d'entre eux sont morts
depuis l'enlèvement du soldat israélien Shalit.
A ce sujet, Ibrahim Gambari a rappelé qu'aucun progrès
n'avait été accompli pour sa libération, et que ses
ravisseurs n'avaient donné aucun signe de son état.
Le Secrétaire général adjoint a souligné en conclusion que
la confiance dans un processus de paix était en recul et que
le récent conflit entre Israël et le Hezbollah pourrait
avoir renforcé ce mouvement.
« Les positions se durcissent et pourraient continuer à se
durcir à moins qu'un processus politique crédible ne soit
ranimé », a dit le Secrétaire général adjoint.
2006-08-22 00:00:00.000
Source : Centre de nouvelles ONU
http://www.un.org/french/newscentre/
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