GAZA.
9 Mars 2006.
Israël cherche à chasser les Palestiniens de Jérusalem-Est
par la construction d'un " mur " de séparation qui
traverse les quartiers arabes, a dénoncé hier le rapporteur des
Nations unies.
Dans un rapport remis à la Commission des droits de
l'homme de l'ONU à Genève, le rapporteur spécial pour la
situation des droits de l'homme dans les territoires occupés, John
Dugard, estime que " le caractère de Jérusalem-Est subit des
changements majeurs du fait de la construction du mur à travers les
quartiers palestiniens ".
" L'objectif manifeste du mur dans la région de Jérusalem est
de réduire le nombre de Palestiniens dans la ville en les transférant
vers la Cisjordanie ", écrit le rapporteur spécial. "
Cela provoque de graves problèmes humanitaires : des familles sont
séparées et l'accès aux hôpitaux, aux écoles et aux lieux de
travail est refusé. "
" Il semble que 15 000 personnes aient déjà été déplacées
du fait de la construction du mur, estime Dugard. Cette nouvelle génération
de personnes déplacées crée une nouvelle catégorie de réfugiés
palestiniens. "
L'expert rappelle également que la construction du mur entre Israël
et les territoires palestiniens se poursuit au mépris de l'avis de
la Cour internationale de justice (CIJ) de 2004.
Dans son dernier rapport, diffusé sur le site Internet de la
Commission des droits de l'homme, Dugard soulignait déjà que le
" mur " de sécurité construit en Cisjordanie vise
davantage à annexer des terres situées au-delà de la frontière
d'avant-1967 qu'à empêcher des attentats-suicide comme l'assure
Israël.
Dans ce contexte, la " feuille de route " adoptée en 2003
par le quartette (États-Unis, Russie, UE, ONU) pour ramener la paix
dans la région est " irrémédiablement dépassée " et
doit être remise à jour, estime le rapporteur. " Il est
essentiel que le quartette tienne davantage compte des droits de
l'homme et de l'avis de la CIJ dans les négociations ",
estime-t-il. " La nécessité se fait sentir d'une nouvelle
"feuille de route" qui tienne compte des réalités
politiques actuelles et s'ancre dans le respect des droits de
l'homme et l'application du droit dans la solution du conflit
", écrit-il.
Par ailleurs, pour l'auteur du rapport, appelé à être examiné à
la session annuelle de la Commission qui s'ouvre la semaine
prochaine à Genève, la bande de Gaza demeure occupée de facto
malgré l'évacuation, l'été dernier, des colonies juives. De
rigoureuses restrictions frontalières, des intimidations répétées
de l'aviation israélienne et des assassinats ciblés d'activistes
" viennent rappeler en permanence aux habitants de Gaza qu'ils
restent sous occupation ".
Il soutienne également qu'Israël continue à contrôler la bande
de Gaza en dépit de son retrait de la région, que les FOI poursuit
ses éliminations ciblées et ses vols au dessus de la région, dépassant
souvent le mur du son.
Les colons juifs sont capables à " terroriser " les
palestiniens impunément, en intimidant les enfants sur leur chemin
de l'école, détruisant les oliviers et endommageant les récoltes
palestiniennes, a déclaré aussi dans son rapport Dugard.
Les violences des colons ont été significatifs en particulier dans
la ville de Hébron, en Cisjordanie, a indiqué Dugard dans son
rapport de 22 pages, préparées en avant du commencement la semaine
prochaine de la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU.
Dugard a affirmé que les colons de Hébron " terrorisaient peu
de palestiniens qui n'avaient pas quitté la veille ancienne et
prenaient d'assaut et traumatisaient les enfants sur leur chemin de
l'école ".
" Il semble que les colons sont capables à terroriser les
palestiniens et détruire leurs récoltes impunément ", a dit
Dugard, en ajoutant que lui-même avait été une victime de l'abus
d'un colon lors qu'il visitait la ville en 2005.
L'ambassadeur israélien dans les institutions de l'Onu à Genève,
Itzhak Levanon, a répliqué que les données n'étaient pas précises,
et de surcroîts unilatéraux, et qu'elles faisaient abstraction de
la victoire du Hamas aux législatives palestiniennes.
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