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Jusqu'où va la situation palestinienne sous la pression occidentale
et l'agression israélienne ?

Rapport - CPI



Gaza – CPI

Plusieurs scénarios pourrait prendre la situation palestinienne, croient des observateurs. Toute sorte de prédictions prend le dessus dans les discussions des citoyens palestiniens.

Il y a, en effet, ceux qui croient que le siège économique, accompagné par toutes ces tueries exécutées par l'occupation israélienne, poussera à une montée en puissance de l'Intifada. Les opérations martyres (kamikazes) à l'intérieur même des territoires palestiniens occupés en 1948 reconnaîtront une nouvelle escalade. D'autres croient que la dislocation de l'Autorité palestinienne est imminente. Pour ces derniers, la dislocation est déjà sur le terrain, car l’autorité palestinienne ne peut plus assurer les besoins essentiels à ses citoyens.

Au profit de qui ?

On continue à parler de tous les scénarios possibles dans ce contexte où un siège est imposé par l'Etat de l'occupation et par l'administration américaine et où la position européenne souffre d'une faiblesse remarquable. Dans ce contexte, plusieurs vérités importantes émergent. L'une d'elles est que l'arrivée de la situation sur le terrain à un point d'explosion n'est au profit ni de l'Etat hébreu, ni des Etats-Unis, ni de tout l'Occident. Et selon certaines analyses, le but de l'état de siège n'est que d'obtenir des concessions politiques de la part du gouvernement palestinien nouveau ou au pire, de le faire tomber en montrant qu'il n'avait pas réussi dans sa tâche. Cet échec envenimera ses autres choix dont la résistance.

Conflit des volontés !

Quant à Mouchir Al-Masri, membre du Hamas et député du Conseil législatif palestinien, il voit que ce qui se passe est un conflit de volontés. C'est le possesseur de droits justifiés, d'une cause juste et d'une volonté de fer qui vaincra en fin de compte, croit le gouvernement. Il met en exécution le programme qu'il a promis à son peuple palestinien en se basant sur des principes incontestables et incontestés, affirme Al-Masri. Il croit aussi à l'idée consistant à ce que la victoire du Hamas représente une victoire pour le peuple palestinien tout entier ; et la régression sera la chance des assiégeurs et non des assiégés.

Jusqu'où vont les pressions ?

De son côté, le docteur Abdo Al-Sattar Qassem, le professeur de sciences politiques à l'université d'Al-Najah, croit qu'"Israël", les Américains et les pays arabes ne laisseront pas le peuple palestinien sans argent. Car la famine aura des effets négatifs sur les gouvernements et sur les systèmes arabes et par conséquent sur les Etats-Unis, eux-mêmes, et sur leurs alliés israéliens.

Qassem souligne que les pays arabes seront dans une situation très critique, si les enfants de la Palestine n'auront pas le médicament et de nourriture. Et "malgré toute cette forte pression, ils remarquent que le peuple palestinien n'est pas encore affamé. Ils veulent donc mettre le Hamas sous pression trop forte jusqu'à l'écroulement du Hamas. Néanmoins, s'il ne s'écroulera pas, ils permettront à l'argent de passer".

Les pressions renforceront le Hamas

Les fonctionnaires palestiniens peuvent organiser un mouvement de protestation qui pourrait faire tomber le gouvernement. Mais Qassem ne croit pas à ce scénario en affirmant que même s'il y a quelques timides protestations, le peuple ne partira pas contre son gouvernement. Il ne voit arriver une guerre civile, car même les Israéliens n'y ont aucun intérêt. Ils veulent seulement qu'il y ait une sorte de tension entre les factions palestiniennes, mais pas une guerre civile, toujours selon lui.

Toutes les indications montrent que les Palestiniens ont choisi la résistance et le soutien à leur gouvernement face à ces pressions. Quelques analyses politiques croient que la politique occidentale téméraire pratiquée à l'encontre du gouvernement palestinien composé par le Hamas ne réussira pas à long terme. Ces pressions-là, si elles peuvent faire tomber le gouvernement, elles ne feront que consolider la popularité du Hamas.

Quant à l'écrivain palestinien résidant à l'étranger Khaled Al-Haroub, il dit qu'il y a une équation, aussi simple que banale, que les politiciens le connaissent forcément. Elle consiste à dire que plus de pressions sur le Hamas ne signifient que la montée de sa force et de sa popularité.

Les perdants !

Sami Abou Zahri, le porte-parole du mouvement de la résistance islamique "Hamas", confirme les propos d'Al-Harbi : "Le mouvement ne perdrait rien, si le gouvernement est tombé, notre programme est un programme de résistance. Nous sommes entrés au gouvernement seulement pour servir et protéger notre peuple. Je ne dis pas que nous serons les moins touchés. Par ailleurs, notre peuple ne souffrira pas plus de ce qu'il subit actuellement".

Les perdants seront, pour Abou Zahri, ceux qui conspirent contre ce gouvernement pour le faire tomber. "L'escalade de la pression pratiquée contre le gouvernement et toute tentative à le faire tomber, ajoute-t-il, créera une situation explosive dont l'issue est inconnue". Il affirme que le peuple palestinien soutient ce gouvernement. Il fait la fine bouche à tous ceux qui sont derrière ces complots.

Dans le même contexte, Al-Misri indique que son mouvement croit à la succession du pouvoir et aux élections périodiques. Il met en garde les comploteurs venant de tout bord, de l'intérieur comme de l'extérieur, contre tout rêve d'une stabilité dans la région. Il confirme que le peuple palestinien renversera ceux qui seraient venus, de quel que bord que ce soit, sur un char israélien ou américain. Il ne laissera jamais tomber son choix démocratique".

Différents scénarios ?

La famine poussera les Palestiniens à ne plus élire le Hamas, croient ceux qui pratiquent un sévère siège contre eux. Quelques-uns misent sur cette imagination. D'autres trouvent, par contre, que ce siège n'aura que des réactions bien opposées à leur volonté ; le mouvement du Hamas aura plus de sympathisants.

Al-Haroub souligne que cette équation n'est pas applicable en Palestine. En fait, l'occupation israélienne constitue l'essentiel élément pour entraver la bonne démarche du gouvernement palestinien. Par contre, il y a la question de la dignité nationale qui se manifeste bien fortement contre l'occupation et toute pression étrangère ; c'est une question qui n'est pas prise en compte par les gouvernements des partis rivaux.

Qu'est ce qui se passera après la tombée du Hamas, dit Al-Haroub en se posant plusieurs questions ?
L'ancienne garde reviendra-elle, avec toute sa corruption et avec son administration en cahot dont tout le monde est témoin ?
Y aura-t-il de nouvelles élections durant lesquelles le président de l'Autorité palestinienne assurera l'échec du Hamas ?
Y aura-t-il une paix imposée sur les Palestiniens via un gouvernement palestinien non élu, qui n'engendrera que de la violence et de la destruction ?
Comment Abou Mazen pourrait être sûr de ce qui se passera, si le Hamas tombait ?
Qui peut être sûr que la tendance droite du Hamas ne sera pas révoltée, ne prendra pas une attitude extrême sanguinaire ?

Après toutes ces questions, Al-Haroub appelle Abou Mazen, le président de l'Autorité palestinienne, à ne pas céder aux pressions et à ne pas jouer un pari perdu d'avance.

Une Intifada régionale !

Pour sa part, Al-Misri voit que le siège imposé sur le peuple palestinien a pour but de mettre en échec le gouvernement palestinien. Mais, ce siège mettra les Etats-Unis et l'occupation israélienne, ses principaux superviseurs, face à un scénario bien dangereux. L'échec de ce gouvernement, croit Al-Misri, poussera la région toute entière et non seulement la Palestine, vers une explosion dont le feu touchera l'occupation et ses partisans.

Les leaders du Hamas avertissent contre une Intifada aussi grande qu'elle mettra le feu à la poudre dans toute la région du Moyen-Orient. Pourtant, le docteur Qassem Hadotha ne croit guère à une telle Intifada sauf en cas où la question du nucléaire iranien prendra fin au profit de l'Iran ; et si un axe bien fort prendra forme depuis l'Afghanistan jusqu'au Liban, défiant les Etats-Unis. A ce moment-là, les peuples arabes auront le grand souffle pour que des Intifadas éclatent ici et là.

Dans la rue palestinienne, les volets de toute sorte d'interrogations resteront ouverts. Les vents souffleraient bien fort. Tout pourra arriver. Tous les scénarios sont possibles ; mais un seul prendra forme en fin de compte.

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 Source : Centre Palestinien d'Information
 http://www.palestine-info.cc/french/article_9163.shtml


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