L’armée et les colons harcèlent
les habitants des grottes pour essayer de les expulser
Cette semaine, B’Tselem publie un rapport décrivant
les efforts continuels d’Israël visant à expulser les
Palestiniens qui vivent dans les grottes dans les collines du sud
de Hébron. Les habitants ont été expulsés en 2000 puis ont reçu
un ordre de la Haute Cour de Justice leur permettant de retourner
dans leurs maisons tant que leur requête légale n’a pas été
étudiée. Depuis lors, les habitants vivent avec la menace
d’une expulsion au-dessus de leurs têtes.
Le rapport décrit la vie des habitants sous la
menace d’un groupe de colons particulièrement violent qui
vivent à proximité. Ces colons attaquent continuellement les
Palestiniens et endommagent leur propriété. La police ne fait
pas grand-chose pour faire appliquer la loi et l’armée en fait
encore moins. Dans certains cas, des soldats ont aidé les colons
à commettre leurs actes violents.
A plusieurs occasions, l’armée a détruit les
terres agricoles des habitants en faisant passer leurs tanks et
autres véhicules blindés à travers leurs champs. De plus, l’Administration
civile interdit aux habitants de construire dans leurs villages, même
des constructions pour amener une alimentation d’eau appropriée
et qui répondraient à d’autres besoins fondamentaux.
Les constatations du rapport font ressortir la
crainte qu’Israël est en train d’essayer de pousser à bout
les habitants et de les amener à quitter la région, un projet
qu’elle n’a pas encore réussi à obtenir du tribunal.
Dans son rapport, B’Tselem proteste contre la
tentative d’expulsion et contre la politique actuelle d’Israël
vis-à-vis des habitants qui viole sérieusement leurs droits
humains et enfreint la loi internationale de façon flagrante.
B’Tselem demande au gouvernement israélien d’annuler les
ordres d’expulsion en suspens contre les habitants des grottes ;
de donner l’ordre à l’armée et à la police de protéger les
habitants des grottes et de sérieusement appliquer la loi envers
les colons violents ; enfin de dédommager les Palestiniens
dont les terres et la propriété personnelle ont été endommagées
par les colons, l’armée ou l’Administration civile.
La Haute Cour de Justice retarde
la construction du Mur au nord de Jérusalem
Le 22 juin 2005, la Haute Cour de Justice a délivré
un ordre temporaire empêchant l’Etat de construire un Mur de séparation
le long d’une partie de la route prévue au nord de Jérusalem.
La section entre dans Dahiyat al-Barid, un quartier juste en
dehors des limites de la ville, adjacente à la ville d’a-Ram.
La route prévue passerait à travers le quartier empêchant
certains habitants d’atteindre Jérusalem et d’autres
d’atteindre a-Ram. L’ordre a été émis suite à une demande
faite par le dirigeant de la municipalité d’a-Ram et d’un
groupe d’habitants locaux qui s’opposent à la partition de la
communauté.
Le Mur de séparation qui est en construction va
entourer a-Ram sur trois côtés. En plus de la section Sud,
section concernée par l’ordre de la Cour, un mur de huit mètres
de haut à l’ouest de la ville a déjà été construit. Une
autre section, à l’est de la ville, est actuellement en
construction.
Le mur autour d’a-Ram va détacher la ville des
régions avoisinantes et va gravement dégrader les vies des 60
000 habitants. Les habitants dépendent de Jérusalem-Est et des
villages alentours pour tous les aspects de la vie quotidienne :
affaires et emplois, éducation, santé et liens familiaux. Tandis
que la construction du Mur avance, ces activités de base en
souffrent de plus en plus. La moitié des habitants d’a-Ram détiennent
des cartes d’identité israéliennes et depuis que la
construction de la barrière a commencé, plusieurs milliers
d’entre eux ont déménagé à Jérusalem-Est afin d’éviter
les difficultés auxquelles ils auraient été confrontés s’ils
avaient continué à vivre à a-Ram.
Des colons de Hébron attaquent un
enfant et blessent une personne qui essayait de l’aider.
Le 22 juin 2005, Muhammad a-Sharif, un enfant de 10 ans vivant à
Hébron, vendait des bonbons dans la rue pour gagner un peu
d’argent pour sa famille. Muhammad a raconté à B’Tselem ce
qui s’est passé : ...deux garçons de la famille al-Madhun
m’ont acheté des bonbons. Au même moment, un groupe de cinq ou
six colons ont commencé à me harceler. Ils se sont approchés de
moi, ont crié et essayé de m’attaquer...Juste alors un homme
qui paraissait avoir trente ans venait de la rue a-Sahala. Il
marchait vers le check-point Abed et je n’étais pas à plus de
15 mètres de là. Il portait des vêtements de travail. Quand je
suis arrivé sur les marches de la maison de la famille ‘Abd
al-Mahdi Qafisha, l’homme m’a saisi par l’épaule en me
disant de ne pas avoir peur. Il a continué à marcher à côté
de moi pour me protéger des colons. Tout à coup, les colons se
sont précipité sur l’homme et l’ont violemment attaqué. Un
colon en chemise orange l’a frappé durement à la poitrine et
l’a fait tomber. L’homme est tombé sur le dos. Apparemment il
avait heurté sa tête sur l’asphalte car il ne bougeait pas ».
Ensuite l’enfant a couru à la maison. Malaka
Qafisha, un témoin, a raconté à B’Tselem : « Le
colon en chemise orange l’a frappé durement à la poitrine.
L’homme est tombé sur le dos, a commencé à trembler puis
s’est arrêté de bouger. J’ai crié en disant qu’il était
mort. Ma belle-mère a accouru vers moi et a vu l’homme couché
sur le sol. Au même moment, un autre homme dans la cinquantaine,
a rempli une bouteille d’eau et l’a amené à l’homme. Il a
aspergé l’eau sur l’homme couché sur le sol ».
L’homme battu par les colons était Fares
al-Batesh, un habitant de la ville. Des soldats sont arrivés sur
la scène et l’ont évacué à l’hôpital Soroka à Beersheba.
Al-Batesh est sorti dans l’heure et a été emmené à un
check-point loin d’Hébron. Dans son témoignage à B’Tselem,
il a dit : « J’ai dit au policier que je n’avais
pas d’argent pour prendre un taxi. Il a répondu en arabe
« c’est pas mon affaire ». La voiture de patrouille
a fait demi-tour et est partie ». Al-Batesh a commencé à
marcher vers Hébron avec des douleurs à la tête. Plusieurs
heures sont passées avant qu’un chauffeur ne s’arrête et
l’emmène là où il pouvait trouver un taxi pour Hébron.
Al-Batesh s’est rendu plus tard à l’hôpital ‘Alyah de Hébron
où les docteurs l’ont examiné et trouvé qu’il souffrait
d’une fracture du crâne.
Amendement rejetant des dédommagements
aux Palestiniens
Le ‘Comité Loi et Justice’ prévu par la
Constitution de la Knesset, discute actuellement d’un amendement
proposé à la loi « Civil Wrongs » qui exempterait
Israël de dédommager les Palestiniens qui ont été blessés par
les forces de sécurité israéliennes. Cet amendement est déjà
passé en première lecture à la plénière de la Knesset. Si le
Comité l’approuve, il retourne à la plénière pour les deuxième
et troisième votes, nécessaires pour introduire cet amendement
dans la loi.
Il est temps maintenant de s’assurer que ce
projet de loi ne passe pas. Ecrivez au président du Comité, le Député
Micha’el Eitan lui demandant d’empêcher l’approbation de ce
projet de loi.
Député Micha’el Eitan
Fax : 972 2 6496 404
ou Email : meitan@knesset.gov.il