ONU
La communauté internationale a l'obligation d'aider le
gouvernement d'unité nationale palestinien et de lever ses
restrictions en matière d'aide
27 avril 2007
Comité pour l’exercice des droits inaliénables
du peuple palestinien
Le Comité pour
l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien
s’est réuni, ce matin, pour faire le point sur la situation au
Moyen-Orient, en particulier dans les territoires palestiniens
occupés, y compris Jérusalem-Est.
Riyad Mansour,
Observateur de la Palestine, le représentant de l’Office de
secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine au
Proche-Orient (UNRWA) et Paul Badji, le Président du Comité,
sont intervenus. Ce dernier a exprimé le sentiment général
selon lequel la communauté internationale est dans l’obligation
d’appuyer le nouveau Gouvernement palestinien d’unité
nationale sans condition préalable et de lever les restrictions
en matière d’aide.
Paul Badji a, en
effet, rendu compte des conclusions de la Réunion internationale
de soutien pour la paix israélo-palestinienne, qui s’est tenue
au Siège de l’Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture (FAO), les 22 et 23 mars 2007.
Le Président du
Comité a passé en revue le Document final de la Réunion*
dans lequel les participants se sont félicités de la formation
d’un nouveau Gouvernement et ont émis l’espoir que cette
situation nouvelle permettra à la communauté internationale de
reprendre l’aide essentielle qu’elle fournissait sur les plans
humanitaire et économique et aiderait à faire progresser le
processus politique.
Paul Badji a
encore dit que les participants ont exprimé l’espoir que les
parties surmonteront leurs derniers différends dans la recherche
d’une solution définitive fondée sur les résolutions
pertinentes des organes des Nations Unies, le mandat et les
principes adoptés à la Conférence de Madrid en 1991, l’Initiative
de paix de la Ligue arabe de 2002 et la Feuille de route.
Ils ont appuyé les appels en faveur d’une conférence
internationale sur la paix au Moyen-Orient.
Auparavant, le Président
du Comité avait rappelé que le Secrétaire général des Nations
Unies, Ban Ki-moon, s’était rendu en Israël et dans le
Territoire palestinien occupé, du 24 au 27 mars. Après
y avoir rencontré le Président Abbas, à Ramallah, la Secrétaire
d’État américain Condoleeza Rice ainsi que le Premier Ministre
israélien Ehud Olmert, le Secrétaire général s’est dit frappé
par le fait que le peuple palestinien désire ardemment son propre
État et qu’il encoure de nombreuses frustrations. Il est
nécessaire, a souligné Ban Ki-moon, de donner au nouveau
Gouvernement palestinien un espace politique afin qu’il puisse
axer ses efforts sur les tâches à accomplir.
Le Président du
Comité a ensuite évoqué le dix-neuvième Sommet arabe qui
s’est tenu à Riyad le 29 mars dernier. Les
dirigeants arabes y ont approuvé, de nouveau, l’Initiative de
paix arabe de 2002, la Déclaration de Riyad affirmant
l’option d’une paix juste et globale comme option stratégique
de la nation arabe.
Évoquant, enfin,
la rencontre du 15 avril entre le Premier Ministre Olmert et
le Président Abbas à Jérusalem, Paul Badji a expliqué que les
deux hommes ont traité des restrictions imposées en matière de
déplacements et de commerce mais aussi des grandes lignes d’un
État palestinien. Les deux camps se sont engagés à se réunir
deux fois par mois, s’est félicité le Président du Comité,
avant de céder la parole à l’Observateur permanent de la
Palestine.
Riyad Mansour a
souligné l’importance de la visite du Secrétaire général
dans les territoires occupés, qui, selon lui, a permis à
celui-ci de constater par lui-même les destructions provoquées
par le conflit, les dangers posés par les colonies de peuplement
et les conditions de vie difficiles du peuple palestinien.
Détaillant les
efforts accomplis du côté palestinien, l’Observateur a
notamment dit avoir envoyé des lettres au Président du Conseil
de sécurité et à la Présidente de l’Assemblée générale
pour les informer des incidents récents, notamment des attentats
contre les Palestiniens, au cours du week-end dernier.
« L’occupation
israélienne, qui dure depuis plus de 40 ans, poursuit ses
confiscations de terres autour de Jérusalem-Est occupée.
Cette annexion de facto des territoires palestiniens menace
l’intégrité du Territoire palestinien et compromet la
possibilité de créer deux États », a prévenu Riyad
Mansour.
Mais cela n’empêche
pas les Palestiniens de continuer à rechercher la paix, a-t-il
dit, en évoquant la formation d’un Gouvernement d’unité
nationale et les diverses tentatives de cessez-le-feu. Il
s’est d’ailleurs demandé pourquoi Israël a refusé l’offre
palestinienne d’appliquer le cessez-le-feu à la Cisjordanie.
Riyad Mansour a
aussi mentionné les efforts du Comité ministériel arabe de
suivi, notamment la proposition de convoquer une conférence
internationale sous l’égide des Nations Unies pour trouver une
solution au conflit. Il a émis le souhait que le Conseil de
sécurité et les membres du Quatuor ne laissent pas passer cette
occasion, espérant aussi voir la relance de la Feuille de route
et le respect des résolutions pertinentes.
L’Office de
secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de
Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA), par la voix de son représentant,
a noté, pour sa part, que malgré les progrès politiques, la
situation à Gaza continue d’être très tendue, faisant peser
un danger quasi permanent sur les populations civiles. Le
représentant de l’UNRWA a signalé une amélioration dans
l’accès au Territoire occupé, grâce à une ouverture plus régulière
du point de passage de Karni.
Cependant, la
contrepartie étant que moins de camions sont autorisés à
passer, l’aide de l’UNRWA est acheminée en moindre quantité
dans les zones qui en ont le plus besoin. S’agissant du
point de passage des personnes à Erez, la situation n’a pas
changé, ce qui constitue un sérieux sujet de préoccupation.
Pour ce qui est de
la situation financière de l’Office, le représentant a indiqué
que le budget prévu pour l’exercice 2007, et qui s’élève
à 487 millions, n’a toujours pas été atteint faute de
contributions suffisantes de la part des donateurs. Nous
comptons nous baser sur un budget plus réaliste de 380 millions
de dollars, en escomptant que des fonds supplémentaires seront
versés au cours du deuxième semestre, a-t-il annoncé.
À la suite de
l’Appel d’urgence pour 2007, environ 50% des près de 250 millions
de dollars demandés ont été réunis. La Bande de Gaza
souffrira le plus de la baisse des ressources par rapport à 2006,
alors même que le programme de création d’emplois lancé par
l’Office marque le pas. Sur le plan alimentaire, l’aide
sera épuisée en août en Cisjordanie et en septembre à Gaza, a
encore annoncé le représentant, ajoutant que 80% de la
population de Gaza vivent toujours en dessous du seuil de pauvreté.
En fin de réunion,
le Comité a approuvé le programme de travail de la Réunion
africaine des Nations Unies sur la question de Palestine et celui
du Forum public des Nations Unies à l’appui de la paix israélo-palestinienne,
qui se tiendront en Afrique du Sud, à Pretoria, du 9 au 11 mai 2007.
Le Président du
Comité a précisé que l’objectif de ces manifestations est
d’encourager la prise de mesures à l’échelle internationale,
y compris par les États africains. Il a aussi signalé
qu’une réunion spéciale du Comité se tiendra à l’occasion
du quarantième anniversaire de l’occupation par Israël du
Territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est, le 7 juin 2007.
* (CPR/IM/2007/14). Le
rapport de la Réunion sera publié en tant que document de la
Division des droits des Palestiniens et distribué à la prochaine
session de l’Assemblée générale.
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