Une étude publiée récemment sur la
colonisation israélienne dans la partie Est de la ville de Jérusalem
et autour indique qu'entre le début de l'année 1968 et février
dernier, Israel a confisqué un total de 24.200 dunams des terres de
la ville sur lesquelles ont été construites des résidences habitées
par 182.000 colons.
L'étude, préparée par le cartographe, Khalil Tufakji, montre que
le nombre de colons dans ces logements est susceptible d'augmenter
fortement, d'autant plus que les colonies qui ont été installées
peuvent grossir horizontalement et verticalement.
Un certain nombre de ces colonies en sont toujours à l'étape de la
construction; ainsi il leur sera possible d'absorber des dizaines de
milliers de colons.
L'étude précise que les autorités de l'occupation ont créé dans
la ville de Jérusalem une nouvelle réalité politique et démographique
aux dépens de la géographie des Palestiniens, par l'usurpation des
terres et la construction des colonies, en délimitant des espaces
verts dans lesquels les citoyens (palestiniens) de Jérusalem ne
sont pas autorisés à construire, et une politique de démolition
de maisons et de refus d'émettre des permis de construire, ce qui a
mené à une distorsion démographique qu'Israel peut utiliser comme
moyen de pression dans toutes les négociations avec l'Autorité
Nationale Palestinienne afin de façonner un accord qui servira les
intérêts d'Israel.
Il apparaît nettement que la situation imposée de force par
l'Occupation, et que l'objectif d'assimiler Jérusalem-Est dans ce
qu'lsrael appelle "la municipalité du Grand Jérusalem",
a entrainé un déclin relativement apparent dans le nombre (de
citoyens Palestiniens) à Jérusalem, et en 2005, ils constituent
35% de la population totale dans les limites de la ville, c.-à-d.,
280.000 personnes.
L'étude indique que les citoyens palestiniens de Jérusalem, qui
possédaient toutes les terres de la ville, possèdent maintenant
seulement 14% de ces terres, parce qu'Israel a saisi 35% des terres
de Jérusalem-Est et a décrété que 40% de la surface était classé
en tant qu'espaces verts.
Elle souligne que le pourcentage d'espaces verts, selon la loi d'Aménagement
israélienne, a été délimité afin d'être utilisé en tant que réserve
pour la construction de futures colonies, comme cela s'est produit
à Jabal Abu Ghneim (Har Homa), et que la loi a été utilisée
comme moyen de judaiser la ville de Jérusalem, tel que cela apparaît
dans un ensemble de mesures administratives et juridiques dans le
domaine de l'aménagement, en commençant par des lois et des règlementations
ainsi que des procédures d'autorisation et en augmentant les coûts.
L'étude affirme que la politique d'Israel sur Jérusalem-Est a mené
à une grande réduction des investissements dans l'infrastructure
et dans le secteur résidentiel pour les Palestiniens, et cela malgré
le fait que les Jérusalemites palestiniens paient les mêmes impôts
que les colons israéliens.
Elle montre que seulement 5% des impôts payés par les
Jerusalemites Palestiniens vont à la ville, ce qui a produit une
disparité dans l'infrastructure et autour, comparé à la partie
ouest de la ville.
L'étude montre que le gouvernement israélien, avec son
encerclement de la Ville Sainte de tous les côtés avec des
colonies et des logements juifs, a commencé une nouvelle étape
dans le cadre de la judaisation de la ville, avec l'objectif de
nuire à son économie au moyen de nouveaux projets pour limiter
l'activité commerciale et industrielle, ce qui pourrait produire
une ville de fantôme.
Elle indique également qu'en 1993, le gouvernement israélien a
commencé une nouvelle étape dans la judaisation de la partie Arabe
de Jérusalem quand il a dessiné les limites de ce qu'il appelle le
Grand Jérusalem, qui inclut des terres sur une surface de 600 kilomètres
carrés, soit le dixième de la surface de la Cisjordanie où il a
commencé à installer une chaîne de colonies à l'extérieur des
limites de la municipalité.
L'étude clarifie le fait que l'objectif de ces actions était la création
d'une contiguité régionale et géographique entre les colonies
situées en Cisjordanie et à l'extérieur des limites de la
municipalité de Jérusalem, et en établissant un
réseau de routes entre ces colonies.
Elle souligne le fait que la carte des colonies israéliennes dans
la région de Jérusalem inclut "Gush Etzion", Efrat,
Maale Adumim et Giv'at Ze'ev, où la construction avance rapidement.
L'étude note que l'augmentation de la population arabe à Jérusalem-Est
a constitué une conjoncture fondamentale dans le dessin de la carte
du Grand Jérusalem, ce que les Israéliens ont admis franchement
quand le ministre du Logement israélien a annoncé que vider Jérusalem
de façon systématique sans nuire à la position politique d'Israel,
était l'une des principales priorités de son gouvernement.
24.200 dunams des terres de Jérusalem ont été confisqués, sur la
base des ordres militaires publiés aux dates suivantes : 8 janvier
1968, 14 avril 1968, 30 août 1970, 20 mars 1980, 1er juillet 1982,
16 mai 1991 et 1er février 1995.
Le gouvernement israélien a établi sur les terres de Jérusalem
qu'il a volé à ses propriétaires légitimes 15 colonies dans les
limites de ce que les autorités de l'occupation appellent la
municipalité agrandie de Jérusalem qui sont :
1. Le Quartier Juif : ce quartier a été établi juste après
l'occupation par Israel de la Cisjordanie en 1967, quand le
gouvernement a confisqué 116 dunams, ce qui représentant 20% du
secteur de la Vieille Ville de Jérusalem : soit 668 dunams au
total.
Six mille Jerusalemites vivaient dans ce secteur dans trois
quartiers : Al-Maghariba, qui a été complètement détruit (pour
faire de l'espace à la place devant le mur occidental – trans),
Al-Siryan et Al-Sharaf.
Et le secteur contenait cinq mosquées, quatre écoles coraniques,
un marché Arabe historique et une rue commerçante où se tenaient
des bâtiments historiques datant de la période Mamelouk.
Selon l'étude, l'existence de ce quartier constitue la première étape
dans le processus de judaisation de la Jérusalem Arabe et de fortes
sommes d'argent ont été investies pour sa reconstruction.
Non seulement la construction se faisait sur une grande surface,
mais il fallait également une adhésion stricte aux principes de la
construction moderne, ce qui exige deux fois plus d'argent; et cela,
en vue de combiner le style traditionnel distinctif des bâtiments
de la Vieille Ville avec des méthodes modernes de construction.
L'étude ajoute que le nombre de colons qui vivent dans ce quartier
a atteint en 2005 un total de 2.000 personnes, et qu'il contient des
établissements scolaires et des clubs, des centres de jeunes et des
centres pour les mères et les enfants, des cliniques, et il y a des
projets pour agrandir ce quartier.
2 - Neve Yaakov : cette colonie a été installée entre
1968-1980, et 3.800 résidences ont été construites dans laquelle
19.000 colons vivent sur une surface de 862 dunams, en plus de la présence
de 46 dunams d'espaces verts ont considéré une réserve pour la
future expansion.
3 - Ramot : Israel a commencé à installer cette colonie en
1972 et a effectué la plus grande opération de confiscation en
1970, qui fut l'appropriation de 4.048 dunams pour créer cette
colonie dans laquelle 37.000 colons vivent maintenant.
4 - Gilo : Cette colonie a été établie en 1979, après qu'Israel
ait confisqué 2.700 dunams en 1970, et cette colonie est considérée
comme l'une des plus grandes colonies situées au sud-ouest de la
ville.
Elle domine sur les hauteurs qui donnent sur Beit Jalla et
Bethlehem, et ainsi que sur la ville de Jérusalem.
5 - Talpiot Est : Israel a commencé à construire cette
colonie en 1973 après avoir exproprié 2.240 dunams, sur lesquels
vivent maintenant 15.000 colons, et avec Gilo, elle constitue la
bande Sud-Est entourant Jérusalem, et une grande partie de cette
colonie est située sur la zone neutre par laquelle Israel pouvait
obtenir un accord avec l'ONU selon lequel l'ONU concédait 2.084
dunams et gardait environ 716 dunams.
6 - Maalot Dafna : Cette colonie a été établie en 1973 sur
la terre appartenant à des familles Jerusalemites. Sa surface est
de 389 dunams sur lesquels vivent 700 colons.
Elle est considérée comme l'une des colonies de la bande centrale,
étant à l'intérieur des quartiers arabes, afin de fragmenter ces
quartiers.
Juste à côté, un grand bâtiment a été construit, qui est le
Quartier Général des soi-disant "Gardes Frontières" de
la police israélienne.
7 - L'Université Hébraique [Mt. Scopus Campus] : Cette
université a été installée sur les terres du village d'Issawiyeh
en 1924, et après 1967, Israel s'est approprié de larges bandes de
terres appartenant aux villages d'Issawiyeh et de Lifta,
et a agrandi
les limites de l'université.
Cette université a été reliée à Jérusalem-Ouest grâce aux
colonies voisines, dont French Hill, Giv'at Hamivtar et Ramat
Eshkol.
La surface accordée à cette université par le plan d'ensemble est
de 740 dunams, et le site occupe un point stratégique militairement
et politiquement, parce qu'il domine le nord de Jérusalem et donne
sur un groupe de villages arabes situés autour.
8 - Ramat Shlomo : Elle a été créee comme défense
naturelle des terres qui ont été volées en 1970 et ses 1.198
dunams.
Ces terres étaient à l'origine classées comme espaces verts, mais
en 1990, le gouvernement israélien a déraciné les arbres et a
annoncé la construction de cette colonie, et il a commencé à
installer l'infrastructure pour la construction de 2.165 logements
pour des Juifs Haredi, et maintenant cette colonie est reliée aux
colonies du Nord-Est : Neve Yaakov, Pisgat Ze'ev et Pisgat Omer.
9 - Ramat Eshkol et Giv’at Hamivtar : Ramat Eshkol fut la
première des colonies qui ont été installées autour de la ville
de Jérusalem, et elle constitue un lien entre les quartiers de Jérusalem-Ouest
et Jérusalem-Est.
Elle a été établie sur les terres qui ont été volées à leurs
propriétaires en 1968, représentant 3.345 dunams sur lesquels
vivent 6.006 colons.
Avec Giv'at Hamivtar, elle constitue la partie ouest des faubourgs
de colonies, qui ont été créés pour dominer la route principale
qui relie Jersualem à Ramallah.
10 - Pisgat Ze’ev et Pisgat Omer : Elles ont été installées
sur les terres des villages de Beit Hanina, Shu'fat, Hizma et Anata,
à qui 3.800 dunams ont été expropriés, et leur population en
1998 était d'environ 35.000 colons. Leur nombre est prévu de
grimper à 100.000.
Et avec l'établissement de ces deux colonies en plus de la colonie
de Neve Yaakov, le mur Nord-Ouest à l'intérieur des limites de la
municipalité agrandie de Jérusalem aura été achevé.
Seul un secteur vide reste à remplir pour relier les colonies du
deuxième anneau à celle du premier anneau.
Comme 827 dunams ont été expropriés dans le cadre de ce qui est
connu comme la Porte Est, la partie Nord-Est du deuxième mur a été
fermée et les quartiers Arabes de ce secteur ont été complètement
cernés.
11 - Aterot : Cette zone industrielle a été établie sur
les terres qui ont été volées en 1970 : 1.200 dunams. Elle
contient des usines de meubles et des magasins de métallurgie, et
plusieurs des usines y ont été déplacées de Jérusalem-Ouest, en
raison de sa proximité de l'aéroport.
12 - Giv’at ha-Matos : Elle a été établie sur des terres
appartenant au village de Beit-Safafa
et à la ville de Beit-Jalla, sa surface étant 1.270 dunams, et
Israel a commencé à l'établir en 1991 en installant des centaines
de mobile-homes, et Israel a des projets pour remplacer les
mobile-homes par des bâtiments permanents représentant 4.600
logements.
Cette colonie est considérée avec la colonie de Gilo comme étant
la ceinture Sud-Ouest qui a été construite autour de Jérusalem
afin d'empêcher les Arabes de s'étendre et d'entourer les villages
arabes qui se trouvent à l'intérieur des limites de la municipalité
de Jérusalem et afin de les séparer des villes de Cisjordanie.
13
- La colonie de Jabal Abu-Ghneim (Har Homa) : En 1990,
Israel a écarté 1.850 dunams des terres des villages arabes de Sur
Baher, Umm Tuba et Beit Sahour, et le plan d'aménagement ensemble
indique que la colonie aura 6.500 logements sur une surface de 2.058
dunams, et comme elle a été construite dans le secteur Sud-Est de
la ville de Jérusalem, elle reliera la ville aux colonies du
Sud-Ouest, et le sud de la ville sera ainsi complètement verrouillé.
Elle domine la route reliant la ville de Jérusalem à Bethlehem, de
sorte qu'Israel puisse la fermer quand il le désire.
14 - French Hill : C'est l'une des premières colonies qui a
été installée à Jérusalem pour réaliser l'anneau
d'encerclement autour de la ville, et elle a été installée sur
les terres des villages de Lifta et de Shu'fat.
Selon le plan d'aménagement, sa surface était de 822 dunams, sur
lesquels 5.000 logements ont été construits, et le nombre de ses
habitants est de 12.000 personnes.
15 - Le Projet Mamilla (Village de David) : il a été
construit en 1970 sur une surface de 130 dunams, à l'ouest de la
Porte de Jaffa dans le secteur du quartier Shama'a, qui était un
no-man’s land.
Le plan général était de fusionner Jérusalem-Est avec Jérusalem-Ouest,
et de remodeler ces deux secteurs, et les constructions dans le
nouveau village ont été faites sur un modèle spécial dans des
buts commerciaux et touristiques.
L'étude conclut en disant que le gouvernement d'Israel, selon le
plan pour le développement de la colonisation juive à Jérusalem
en 2020, et pour la manipulation de la démographie en faveur d'Israel,
a pris possession de 2.000 dunams des terres du village de Walaje,
en vue de créer une nouvelle colonie appelée "Giv'at Yael",
à l'ouest de la colonie de Gilo.
Selon les prévisions, 13.000
logements doivent être habitées par 55.000 colons, et si le
projet est mis en application, il créera un contiguité de
colonisation entre Jérusalem et Gush Etzion.
La moitié des terres de ce projet tombent dans les limites de la
municipalité de Jerusalem et l'autre moitié sont à l'extérieur
des limites de la ville, dans Gush Etzion.
|