1954
1er novembre:
proclamation du Front de libération nationale (FLN), qui
fixe les objectifs de la lutte armée pour l'indépendance
nationale par la restauration de l'Etat algérien souverain.
Une vague d'attentats contre les Français en Algérie marque
le début de la guerre.
5 novembre:
le gouvernement français envoie des renforts militaires en
Algérie.
24 novembre: François Mitterrand, alors
ministre de l'Intérieur, prône le recours à la force.
Décembre:
création du Mouvement nationaliste algérien (MNA) de Messali
Hadj. Les membres du Mouvement pour le triomphe des libertés
démocratiques (MTLD) sont arrêtés.
1955
26 janvier: Jacques Soustelle est nommé
gouverneur général d'Algérie.
31 mars:
l'état d'urgence est proclamé dans les Aurès et la Grande
Kabilie et la censure est instaurée.
18-24 avril:
le FLN participe à la conférence du Tiers-monde à Bandoeng.
La conférence exprime sa solidarité avec l'Algérie
combattante.
16 mai:
les effectifs de l'armée française en Algérie sont portés à
100 000 hommes. L'Assemblée générale de l'ONU vote
l'inscription de l'affaire algérienne à l'ordre du jour.
20 août:
massacres dans le Philippevillois. Le soulèvement de
musulmans est sévèrement réprimé, faisant une centaine de
morts.
30 août:
en raison de l'extension de la rebellion armée, l'état
d'urgence est proclamé dans l'ensemble de l'Algérie.
11 septembre:
à Paris, première manifestation des appelés du contingent
qui refusent de partir en Algérie.
Inscription de la question algérienne à la 10e session de
l'Assemblée générale de l'ONU. Grève des commerçants à Alger
à la veille de l'ouverture de la session de l'ONU.
Novembre:
création des SAS, Sections administratives spécialisées.
29 décembre:
L'Express reproduit des photographies de l'exécution
illégale d'un rebelle algérien par un gendarme auxiliaire
français, en août 1955.
1956
20 janvier:
manifestations violentes à Tlemcen.
2 février:
Jacques Soustelle est remplacé par Robert Lacoste.
6 février:
Guy Mollet, président du Conseil, est accueilli à Alger par
les manifestations d'hostilité des Européens. Il déclare que
"la France doit rester en Algérie et elle y restera".
9 mars:
manifestations d'Algériens à Paris contre le vote des
pouvoirs spéciaux.
11 mars:
l'Assemblée nationale vote les pouvoirs spéciaux au
gouvernement Guy Mollet.
11 avril:
le service militaire est porté à 27 mois, 70 000
"disponibles" du contingent de 1953 sont rappelés.
19 mai:
l'Union générale des étudiants musulmans d'Algérie (UGEMA)
lance un mot d'ordre de grève pour une durée illimitée, et
invite les étudiants et les intellectuels à rejoindre le FLN
et l'Armée de libération nationale (ALN).
22 avril:
Pierre Mendès-France, ministre d'Etat sans portefeuille, en
désaccord avec la politique algérienne du gouvernement,
démissionne.
18 mai:
en Algérie, 19 appelés français, arrivés depuis seulement
une semaine, sont massacrés.
5 juillet:
grève générale des Algériens, en France et dans le
département d'Alger.
20 août:
le congrès du FLN à la Soummam (Kabylie) définit les buts de
guerre, fixe les conditions du cessez-le-feu, des
négociations de paix et nomme le FLN comme seul et unique
représentant du peuple algérien.
Septembre:
les effectifs militaires sont portés à 600 000 hommes en
Algérie.
22 octobre:
détournement par les autorités françaises d'un DC-3 de Royal
Air Maroc qui transporte plusieurs dirigeants du FLN de
Rabat à Tunis. Ben Bella, Aït Ahmed, Boudiaf, Khider et
Lacheraf sont faits prisonniers. En représailles, plusieurs
dizaines de Français sont tués à Meknès (Maroc).
1er novembre:
à l'occasion du deuxième anniversaire du déclenchement de la
lutte armée, grève générale massivement suivie dans
l'Algérois. Recrudescence du terrorisme en Algérie. Les
premiers attentats à la bombe sont perpétrés à Alger par le
FLN. En représailles, les civils français procèdent à des
ratonnades dans Alger.
2-5 novembre:
expédition de Suez. La France et la Grande-Bretagne
attaquent l'Egypte, bombardent ses aéroports et les
installations du canal de Suez après l'attaque de l'Egypte
par Israël.
15 novembre:
l'ONU inscrit la question algérienne à son ordre du jour.
1er-14 décembre:
le général Raoul Salan est nommé commandant en chef en
Algérie.
5 décembre:
le gouvernement français dissout les conseils généraux et
les municipalités en Algérie.
27 décembre:
assassinat d'Amédée Froger, président de l'association des
maires d'Algérie.
1957
7 janvier:
la 10e division de parachutistes du général Massu est
chargée du maintien de l'ordre à Alger. Début de la bataille
d'Alger.
Janvier/février:
recrudescence d'attentats à la bombe contre des civils et
des militaires à Alger. Plus de 30 morts et une centaine de
blessés.
Fin février:
de nombreux dirigeants du FLN sont arrêtés.
26 février:
le quotidien L'Humanité
publie la lettre d'un soldat français qui dénonce
l'utilisation de la torture par l'armée française en
Algérie. Un mois plus tard, le général Jacques de La
Bollardière demandera à être relevé de son commandement en
Algérie pour protester contre la torture.
Mars:
Larbi Ben M'hidi, à l'origine de la création du FLN, est
assassiné par les parachutistes du colonel Bigeard après
avoir été torturé.
13 avril:
Djamila Bouhired, accusée d'avoir posé une bombe dans un
café près de l'université d'Alger, est arrêtée. Torturée,
elle signe des aveux. Son avocate, Gisèle Halimi, reçoit le
soutien d'intellectuels français comme Simone de Beauvoir,
Françoise Sagan...
28 mai:
massacre de la population civile du douar Melouza par le
FLN. Bilan: 301 morts et 14 blessés.
11 juin:
arrestation de Maurice Audin, assistant de la Faculté des
sciences d'Alger.
20 septembre:
l'ONU inscrit la question algérienne à son ordre du jour.
29 novembre:
l'Assemblée nationale vote la loi-cadre et la loi électorale
de l'Algérie.
Décembre:
violents combats dans l'est-Constantinois. Assassinat de
Abane Ramdane, principal organisateur du Congrès de la
Soummam.
1958
Janvier-mai:
bataille du barrage de l'est-Constantinois.
7 janvier:
début de l'exploitation du pétrole saharien.
7 février:
un avion de chasse est mitraillé depuis Sakh.
8 février:
le groupement aérien de Constantine décide, avec l'accord du
général Salan, mais sans que le gouvernement français en
soit averti, le bombardement de Sakhiet-Sidi-Youssef.
L'opération fait 70 morts, dont 21 enfants d'une école.
15 avril:
démission du gouvernement Gaillard. Crise ministérielle en
France.
26 avril:
manifestations à Alger en faveur de l'Algérie française. 30
000 Algérois demandent un Gouvernement de salut public après
la chute du gouvernement Gaillard.
9 mai:
après l'annonce par le FLN de l'exécution de 3 prisonniers
militaires français, vive indignation et nombreuses
manifestations à Paris et à Alger.
13 mai:
prise du gouvernement général par les Européens à Alger. Un
Comité de salut public est créé sous la présidence du
général Massu, et on fait appel au général de Gaulle.
14 mai
: Salan crie "Vive de Gaulle" à Alger.
De Gaulle se déclare prêt à assumer les pouvoirs de la
République.
28 mai:
grande manifestation pour la défense de la République à
Paris, de la place de la Nation à la place de la République.
1er juin:
l'Assemblée nationale investit de Gaulle par 339 voix contre
224.
4 juin:
dans un discours à Alger, de Gaulle déclare aux européens
"Je vous ai compris".
19 septembre:
formation du Gouvernement provisoire de la République
algérienne (GPRA). Ferhat Abbas est le premier président du
GPR.
28 septembre:
la nouvelle Constitution est approuvée par référendum (79%
de oui en métropole, 95% en Algérie). Naissance de la Ve
république le 5 octobre.
3 octobre:
de Gaulle annonce à Constantine un plan de développement en
5 ans pour l'Algérie.
23 octobre:
dans une conférence de presse, de Gaulle propose au FLN la
paix des braves.
19 décembre:
le général Challe et Paul Delouvrier reprennent les
fonctions du général Salan.
21 décembre:
de Gaulle est élu président de la République.
1959
30 janvier:
de Gaulle renouvelle l'offre de paix en Algérie.
6 février:
début du plan Challe, basé sur le principe de la
pacification, en Oranie.
18 avril:
le journal Le Monde
divulgue le rapport accablant qu'a présenté Michel Rocard,
jeune énarque socialiste, sur les camps de regroupement
organisés par l'armée française en Algérie. Michel Debré,
alors Premier ministre, dénonce une campagne de dénigrement
téléguidée par le parti communiste.
5-12 juillet:
opérations "Etincelles" dans le Hodna.
Fin juillet:
début des opérations "Jumelles" en Grande Kabylie.
27-31 août:
première tournée des popotes de de Gaulle en Algérie. "Moi
vivant, jamais le drapeau du FLN ne flottera sur l'Algérie".
Début septembre:
début des opérations "Pierres précieuses" en Petite Kabylie
16 septembre:
de Gaulle proclame le droit des Algériens à
l'autodétermination par référendum, propose sécession,
francisation, association.
28 septembre:
le GPRA refuse la proposition de de Gaulle. Il exige
l'indépendance totale avant toute discussion.
10 novembre:
appel de de Gaulle au cessez-le-feu.
28 novembre:
Ben Bella et les dirigeants arrêtés en 1956 sont désignés
comme négociateurs par le FLN
1960
19 janvier:
le général Massu est muté en métropole pour avoir critiqué
la politique du général de Gaulle.
24 janvier:
début de la semaine des barricades à Alger. 22 morts et 150
blessés le premier jour.
13 février:
explosion de la première bombe atomique française au Sahara
3 - 5 mars:
deuxième tournée des "popotes". De Gaulle en Algérie insiste
sur la nécessité d'une victoire complète et le droit de la
France à rester en Algérie, mais parle d'une "Algérie
algérienne liée à la France". Il renouvelle l'offre de
négociations.
30 mars:
le général Challe est démis de ses fonctions de commandant
en chef en Algérie.
9 juin:
rencontre entre de Gaulle et Si Salah à l'Elysée.
25/29 juin:
entretiens de Melun avec les émissaires du GPRA. Les
négociations échouent quand le GPRA se rend compte qu'il
s'agit de discuter d'un cessez-le-feu.
5 septembre:
discours de de Gaulle. "L'Algérie algérienne est en route".
Procès à Paris des membres du "réseau Jeanson" de soutien au
FLN. Jean-Paul Sartre envoie une lettre au tribunal.
6 septembre:
publication du "Manifeste des 121" sur le droit à
l'insoumission en Algérie.
Octobre:
rafles d'Algériens à Paris et en banlieue
22 novembre:
création d'un poste de ministre d'Etat des affaires
algériennes, confié à Louis Joxe
23 novembre:
départ de Paul Delouvrier, remplacé par Jean Morin, comme
délégué général du gouvernement en Algérie.
9/12 décembre:
dernier voyage de de Gaulle en Algérie. Manifestations
populaires violentes à Alger, pour le soutien au FLN, au
GPRA et à l'indépendance de l'Algérie.
20 décembre:
les Nations unies reconnaissent à l'Algérie le droit à
l'autodétermination.
1961
8 janvier:
par référendum, les Français se prononcent à 75% pour le
droit à l'autodétermination du peuple algérien.
Fin janvier:
création de l'Organisation armée secrète (OAS) rassemblant
des activistes européens contre l'indépendance de l'Algérie.
20 février:
rencontre entre Georges Pompidou et le FLN en Suisse
26 avril:
échec du Putsch des généraux à Alger. Dans la nuit du 21 au
22 avril, les généraux Challe, Jouhaud, Zeller et Salan ont
tenté de s'emparer du pouvoir. De Gaulle assume les pleins
pouvoirs, aux termes de l'article 16 de la Constitution.
20 mai/13 juin:
premiers entretiens d'Evian.
14 juillet:
recrudescence des attentats de l'OAS.
20 juillet:
nouveaux entretiens entre la France et le FLN au château de
Lugrin. Les discussions achoppent sur la question du Sahara.
5 août:
première émission pirate de l'OAS à Alger. Salan dirige
l'OAS. Août/septembre: nombreux attentats du FLN et de l'OAS
en Algérie.
5 septembre:
de Gaulle admet qu'une Algérie indépendante et associée à la
France aura vocation à réclamer le Sahara.
6 octobre:
instauration d'un couvre-feu à Paris et en région parisienne
pour les seuls Algériens, de 20 h 30 à 5 h 30 du matin, avec
fermeture à 19 heures des débits de boissons tenus et
fréquentés par les Algériens.
17 octobre:
manifestations pacifiques de plusieurs dizaines de milliers
d'Algériens dans les rues de Paris. La répression est
brutale: des dizaines de morts, des centaines de blessés et
plus de 10 000 arrestations. Des corps sont jetés dans la
Seine. Automne: attentats de l'OAS en Algérie. Arrivée à
Alger des brigades spéciales anti-OAS, les "barbouzes".
19 décembre:
la CGT, la CFDT, l'UNEF, le PSU et le PCF organisent en
France des manifestations en faveur de la négociation avec
l'Algérie et contre l'OAS, qui a procédé les mois précédents
à de nombreux attentats et assassinats d'officiers, de
commissaires et de juges de la métropole.
1962
Janvier:
attentats à Alger et en métropole commis par l'OAS et les
anti-OAS.
8 février:
manifestation, à l'appel des syndicats et de partis
politiques, contre les exactions de l'OAS et pour la paix en
Algérie. Violente réaction policière: 8 morts et plus de
cent blessés au métro Charonne.
18 février:
pourparlers des Rousses (Jura).
7 mars:
ouvertures des négociations d'Evian.
16 mars:
signature des accords d'Evian. Ils comprennent un accord de
cessez-le-feu, applicable le 19 mars à 12 h, et des
déclarations publiées par les 2 parties. La version
française mentionne des pourparlers avec le FLN, la version
algérienne avec le GPRA. Il ne s'agit pas d'un traité entre
deux Etats, mais d'un programme commun proposé à la
ratification par référendum (le 8 avril 1962 en France et le
1er juillet 1962 en Algérie).
19 mars:
annonce officielle du cessez-le-feu en Algérie.
23 mars:
insurrection et siège de Bab-el-Oued.
26 mars:
à Alger, les troupes françaises ouvrent le feu sur une foule
d'Européens qui manifestent contre les accords d'Evian et
font 46 morts et 200 blessés.
8 avril:
référendum en métropole. 90,7% des votants approuvent les
accords d'Evian.
25 mai:
réunion du Conseil national de la révolution algérienne
(CNRA) à Tripoli
1er juillet
: référendum d'autodétermination en
Algérie. L'indépendance est approuvée par 99,72 % des
votants.
3 juillet:
de Gaulle reconnaît l'indépendance de l'Algérie.