Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme
Copenhague/ Paris 07 08 2006
DECLARATION
DU COMITE EXECUTIF DU RESEAU EURO MEDITERRANEEN DES DROITS DE L’HOMME
Le comite exécutif du REMDH réuni a
Copenhague les 4,5 et 6 août 2006, qui regroupe les associations
de défense des droits de l’Homme du Nord et du Sud de la
méditerranée, après avoir entendu ses membres du Liban et de
Palestine 1, exprime, de
nouveau, sa plus vive inquiétude quant à la situation au Liban
et a Gaza.
Le REMDH relève que le gouvernement Israélien soumet le Liban,
du nord au sud de ce pays à une agression menant à la
destruction quasi-systématique de ses infrastructures. Les pertes
immenses infligées aux populations civiles ne sont pas des effets
collatéraux du conflit avec le Hezbollah, mais traduisent une
volonté délibérée de punir collectivement tout un peuple y
compris par le meurtre. Ceci conduit a la fuite des populations,
empêche l’aide humanitaire d’arriver et met en jeu la survie
de centaines de milliers de personnes. Les bombardements
indiscriminés, l’ampleur et la férocité des violences,
sciemment organisés par le gouvernement israélien, constituent
une violation d’une exceptionnelle gravité des conventions de
Genève.
Se fondant sur les conventions
internationales en matière de droits de l’Homme et de droit
humanitaire, le REMDH renouvelle sa condamnation de toutes les
attaques menées contre les populations civiles au Liban, a Gaza
et en Israël, qui constituent autant de crimes de guerre et exige
de toutes les parties qu’elles respectent les conventions de
Genève et facilitent l’assistance humanitaire.
Alors qu’un cessez-le-feu est
impératif, la communauté internationale, sous la pression des
Etats-Unis, refuse de l’imposer. L’union Européenne,
elle-même, premier partenaire de cette région du monde, a
clairement démontré son manque de volonté politique.
Parallèlement, depuis plus d’un
mois, le gouvernement israélien soumet la population
palestinienne de Gaza à des bombardements permanents, ou à des
incursions militaires, qui sont destinés, là encore, à infliger
une punition collective et provoquent des pertes humaines
considérables. À cela s’ajoute, de la même manière qu’au
Liban, la destruction d’objectifs purement civils comme une
usine d’électricité.
Rien ne peut justifier le recours à
de telles violences, pas plus que ne peut être justifiée la
prise d’otage d’élus ou de ministres palestiniens.
1 Wadih
al Asmar de Solida au Liban et Nina Atallah d’El Haq de
Palestine
Le REMDH entend souligner avec force combien cette situation
produit des effets dévastateurs. Le déni de droit que subissent
les peuples palestiniens et libanais renforce les régimes et les
forces les moins démocratiques de cette région. Il conforte les
peuples de cette région du monde dans l’idée que le droit n’est
pas le même pour tous. Il provoque la haine et le ressentiment et
entrave tout processus de paix, les progrès de la démocratie et
toute perspective de développement. Il favorise l’engrenage des
pires violences.
La sécurité des peuples du Moyen-Orient ne peut être
assurée par la violence. C’est, au contraire, par des solutions
politiques fondées sur les droits de l’Homme et l’état de
droit ainsi que sur les résolutions pertinentes des Nations Unies
que l’on pourra assurer la tranquillité et la prospérité de
tous.
D’ores et déjà, au Liban, le REMDH appelle à tout mettre
en oeuvre pour qu’intervienne d’extrême urgence un
cessez-le-feu et que cesse l’occupation israélienne. Il demande
la mise en place d’une force internationale qui assure l’intégrité
du Liban, et respecte l’indépendance, assure la protection des
populations civiles et garantisse la sécurité du nord d’Israël.
À Gaza, un cessez-le-feu doit être décrété immédiatement
et une force d’interposition doit être envoyée pour protéger
les populations civiles. Le gouvernement israélien doit permettre
à Gaza comme en Cisjordanie, la libre circulation des biens et
des personnes.
Le REMDH demande la libération de tous les prisonniers
détenus arbitrairement.
Le REMDH demande sous l’égide de l’ONU une commission d’enquête
internationale. Les auteurs de crimes de guerre doivent être
poursuivis et les victimes doivent obtenir réparations. Les REMDH
et ses membres apportent leur soutient à cette démarche.
Le REMDH demande, enfin, à l’Union Européenne, et au-delà
au Conseil de Sécurité des Nations-Unies, de revenir à une
application pleine et entière du droit international.
Pour plusieurs informations, veuillez contacter :
Kamel Jendoubi, président du REMDH
kjendoubi@aol.com
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