Préambule : ce document a été établi en coopération étroite
avec la Coordination de l’Appel de Strasbourg (C.A.S.) à qui
nous confions le soin de vous le transmettre et sur qui nous
comptons pour en assurer le suivi, ayant plus de facilités que
nous pour rester en contact permanent avec vous.
De très nombreuses structures, acteurs de la
Société Civile palestinienne, en relation constante et avec
l’assentiment des associations, organisations, ONG énumérées
dans le document en annexe, ont décidé de solliciter du
Parlement européen son intervention auprès des structures
qualifiées de l’Union européenne afin que celles-ci prennent
connaissance du « projet cadre » ci-joint et
recherchent les moyens de mettre en œuvre des actions concrètes
dont certaines présentent un caractère d’urgence indéniable,
voire vital, pour partie du peuple palestinien.
Cette requête présente un caractère
exceptionnel de par la gravité de la situation dans les
Territoires occupés et réclament des mesures exceptionnelles
pour y faire face.
Globalement, l’objectif consiste à entamer un
programme de réorganisation, de construction et de développement
permettant d’aboutir à ce que le futur Etat palestinien soit
doté des moyens nécessaires à son indépendance, à son
autonomie et ceci dans tous les domaines dans lesquels les
composantes de la Société Civile ont l’habitude ou sont
appelées à intervenir.
Il est insisté sur le fait qu’il n’est pas
souhaité de solutions provisoires mais que les actions qui
seront mises en œuvre, avec l’aide des instances européennes,
participent d’un processus structurel durable marginalisant au
maximum toute notion d’assistanat érigée en stratégie
politique.
Les principaux secteurs dans lesquels les
acteurs de la Société Civile sont présents et souhaitent
s’investir avec des moyens renforcés, grâce au soutien de
l’Europe, sont énumérés ci-dessous sans ordre prioritaire
sachant que ces secteurs sont interdépendants les uns des
autres et qu’il n’est pas évident, dans une première
approche, de donner un caractère d’urgence à l’un par
rapport à l’autre.
De plus, afin d’alléger ce premier document,
des exemples précis et concrets ne sont pas cités. Ils feront
l’objet d’un document complémentaire qui sera transmis sous
quelques jours et permettra alors de cibler plus finement les
chantiers à mettre en œuvre, si possible, sans tarder.
Ci-joint les 10 composantes de ce
programme-cadre que nous remercions les Délégués européens
de bien vouloir examiner, d’y ajouter tout commentaire
qu’ils estimeront utile et nécessaire, et d’en assurer la
transmission et le suivi auprès des instances européennes
qualifiées pour recevoir et répondre à de telles
sollicitations.
PROGRAMME CADRE
1)Développer la formation continue des cadres
des différentes institutions ou organismes afin d’assurer le
bon encadrement des futurs chantiers de reconstruction et de réhabilitation.
Cela vaut notamment dans les secteurs de l’éducation, de la
santé, de l’ingénierie, de la recherche, du secteur
juridique ainsi que dans le domaine de la formation des élus.
2)Aider au développement d’une économie intérieure
ayant aussi la capacité de se développer vers l’étranger
afin de permettre au peuple palestinien de devenir le plus indépendant
possible, grâce à des infrastructures nouvelles de production
et de commerce. Il est en effet important que cette économie
nouvelle parvienne à une capacité d’engager elle-même la
reconstruction, la modernisation, la réorganisation des
infrastructures détruites ou gravement endommagées. Les
infrastructures concernées se situent dans les domaines
suivants : santé, éducation, industrie, moyens de
communication, administration, culture, sport.
3)Développer de façon urgente les actions de
prévention et de soins (vaccinations, réintégration sociale
des blessés, dénombrement des orphelins.............) dans le
cadre d’une action sociale modernisée, mobile et réorganisée.
4)Encourager l’accroissement du réseau
associatif palestinien et l’encourager dans ses initiatives
afin de renforcer le tissu social, lui-même générateur de cohésion
sociale voire politique.
5)Inciter par des moyens concrets les Européens
à s’investir personnellement, ou par jumelage inter-établissements,
dans des projets éducatifs tournés vers une population assoiffée
de connaissance.
6)Aider à des échanges culturels et sportifs
entre Palestiniens et citoyens ou associations européennes afin
de réduire le plus rapidement possible la sensation
d’isolement résultant de l’occupation des Territoires.
7)Contribuer à faire connaître et à développer
la campagne internationale de solidarité avec le peuple
palestinien en se basant, tout simplement, sur l’obligation de
faire respecter d’une façon ou d’une autre le Droit
international et les Conventions de tous types.
8)Dénoncer le plus fermement possible le sort
des milliers de prisonniers qui, hors de tout processus conforme
à la 4ème Convention de Genève, séjournent parfois depuis
des années dans les prisons de l’occupant, pour bonne partie
en « détention administrative » arbitraire et
renouvelable indéfiniment.
9)Aider à une reprise de contact renforcée
entre les Palestiniens vivant dans les TO et les réfugiés
vivant à l’étranger. Ces contacts existent mais il y est
fait obstacle par la force occupante.
10)Encourager la modernisation du système
judiciaire, celui-ci devant être totalement indépendant du
pouvoir politique.
Tout ce qui précède n’est qu’un cadre de réflexion
et de travail dont certains passages reflètent, sans besoin de
commentaires, le caractère d’extrême urgence. L’ensemble
contribuera à apporter également et progressivement une
solution à deux problèmes majeurs que nous avons gardés en
forme de conclusion : la pauvreté et
l’insupportable taux de chômage.