Palestine - Solidarité

   



B’Tselem : dernières nouvelles


7 décembre 2005

-  Démolitions des maisons : une infraction grave à la loi humanitaire internationale,
-  plainte contre des policiers ayant maltraité un Palestinien,
-  violences de colons femmes lors de la cueillette des olives,
-  l’armée met le feu à une maison, les habitants à l’intérieur.
 

B’Tselem au procureur-général, Mazuz : "Empêchez la reprise de démolitions de maisons"

Suite à l’annonce disant que le ministre de la Défense, Shaul Mofaz, avait demandé l’approbation du procureur général, Menachem Mazuz, pour démolir les maisons des familles des « kamikazes », B’Tselem a demandé au procureur général d’empêcher le rétablissement de cette politique illégale. Dans sa lettre, B’Tselem fait remarquer que les démolitions de maisons en tant que punition est une infraction grave à la loi humanitaire internationale.

Le but déclaré de cette politique est de nuire à des personnes innocentes : des parents du criminel soupçonné qui ne sont pas accusés de quelque crime que se soit. La démolition de maisons est un cas clair de punition collective ce qui viole le principe qui dit qu’une personne ne peut pas être punie pour les actes d’une autre personne. La punition collective est donc illégale nonobstant son efficacité.

En ce qui concerne l’efficacité de la politique de démolitions de maisons, un comité nommé par le chef d’état-major de l’époque, le lieutenant général Moshe Ya’alon, a trouvé que cette politique faisait plus de tort que de bien pour la sécurité d’Israël. Les conclusions du comité ébranlent l’affirmation qu’Israël a utilisé pendant beaucoup d’années disant que cette politique détournait les terroristes potentiels.

La plainte de B’Tselem amène le DIP à recommander des poursuites

Le 23 novembre 2005, le Département d’enquêtes sur la police du bureau du procureur général a informé B’Tselem qu’il a recommandé que des charges criminelles soient prononcées contre les policiers qui ont maltraité un Palestinien du village de Anin en avril 2004. En juin 2004, B’Tselem avait écrit au DIP en demandant qu’il enquête sur cette affaire.

La victime, A.L., a été arrêtée par des officiers de la police des frontières à Umm al-Fahem. D’après son témoignage donné à B’Tselem, les policiers l’ont mis dans une jeep et, quand celle-ci a commencé à bouger, un des officiers qui était assis à côté de lui, l’a frappé et lui a ordonné d’embrasser l’image d’une femme. Quand il a refusé, l’officier lui a donné des coups de pied et a crié sur lui. Il a aussi dit à A.L. : « Je veux te baiser » selon les mots du témoin.

La jeep s’est arrêtée dans les bois près de l’intersection de Megiddo. Les policiers sont sortis et, selon A.L., l’officier qui l’a menacé, a touché l’aine de la victime. Les policiers lui ont bandé les yeux, l’ont fait sortir de la jeep et l’ont fouillé. A.L. a déclaré qu’il a senti un des officiers qui ouvrait les boutons de son pantalon. Il est devenu agité, a retiré le bandeau sur ses yeux et a commencé à pleurer.

En fin de compte, les soldats ont décidé de ramener A.L. à sa maison. Avant de remonter dans la jeep, A.L. a vu son portefeuille par terre et l’a ramassé. Les soldats l’ont déposé près du village de Salem et il est entré dans un taxi. Quand il a plus tard vérifié son portefeuille, il s’est aperçu que de l’argent avait disparu et qu’il n’avait plus d’argent pour payer la course du taxi.

La récolte des olives encore une fois gâtée par la violence des colons

Pendant cette année de récolte des olives, B’Tselem a encore une fois documenté les attaques des colons à l’encontre des fermiers palestiniens et de leurs biens. A la lumière de l’expérience passée, les forces de sécurité israéliennes auraient dû agir et prévoir quelque chose pour protéger les cueilleurs palestiniens. Au lieu de cela, et dans beaucoup de cas, l’armée et les forces de la police se sont tenues là et ont laissé les fermiers à la merci de leurs attaquants qui, parfois, ont même reçu de l’aide de la part du personnel de sécurité.

Le 9 novembre par exemple, plusieurs colons femmes sont arrivées dans une oliveraie dans la région de Ramallah et elles ont essayé de voler deux sacs d’olives qui avaient été récoltées le jour même. Kamal Shabaneh, un fermier présent sur le site, a raconté à B’Tselem : « Nous leur avons crié dessus et elles ont laissé les sacs et se sont enfuies. Il y avait environ 15 soldats avec nous. Leur commandant était un officier du bureau de liaison israélien... Je lui ai dit que les colons avaient essayé de voler les olives. Pendant que nous parlions, les filles sont revenues vers les sacs d’olives. La plupart d’entre elles avaient des couteaux et elles ont commencé à lacérer les sacs. Les autres fermiers et moi avons commencé à les repousser pour protéger la récolte et nous-mêmes. Les filles ont lancé des pierres sur nous. Une des filles a pris un des bâtons utilisés pour cueillir les olives et a frappé ma mère... Les autres filles avaient des bâtons et ont battu les autres femmes qui étaient avec nous. Les soldats ont essayé de nous séparer des colons mais ils ont favorisé les colons. Les soldats m’ont empoigné ainsi que les hommes qui étaient avec moi et ont libéré les filles qui ont continué à lacérer les sacs. Je n’ai pas eu l’impression que les soldats ont essayé de les arrêter. Les soldats nous ont aussi menacé en disant que si nous ne quittions pas le site, ils nous tireraient dessus ».

Un autre cas qui s’est passé le 10 novembre, s’est terminé par l’hospitalisation de Khalil Jaber, un fermier et habitant d’al-Yanun dans le district de Naplouse. Jaber a raconté à B’Tselem : « Vers 9.30 du matin, j’ai vu un colon armé d’un M-16 arrivant par le nord et se tenant à environ 100 mètres de moi. Un autre colon se tenait à environ 300 mètres de moi. J’ai eu peur et je me suis écarté... Le premier colon s’est approché de moi et s’est arrêté tout près... Tout à coup, le colon m’a frappé avec la crosse de son fusil, juste en-dessous de mon œil droit. Je suis tombé au sol et j’ai senti que je perdais connaissance. Il a couru vers le nord en direction de la colonie. Mon nez et ma joue saignaient. J’ai essayé de me lever, mais j’avais des vertiges et suis retombé ». Jaber avait les os de son visage fracturés et il a été hospitalisé pendant deux semaines dans l’hôpital Rafidiya de Naplouse.

Des soldats pilonnent une maison qui a pris feu et dans laquelle les habitants étaient encore présents

Tard dans la nuit du 23 octobre 2005, des soldats israéliens ont tiré et lancé des missiles sur une maison dans le camp de réfugiés de Nur Shams près de Tulkarem.

Les soldats ont ouvert le feu sans avoir dit aux habitants de sortir de la maison. Les résidents parmi lesquels des enfants se sont réveillés paniqués. Alors que certains d’entre eux étaient encore dans la maison, un feu s’est déclaré à l’intérieur à la suite du pilonnage. Les habitants se sont sauvés et le bâtiment s’est embrasé. Les soldats n’ont rien fait pour éteindre le feu qu’ils avaient provoqué.

Dans son témoignage à B’Tselem, Nadira Hamad a déclaré : « Je me suis réveillée au bruit des tirs... certains morceaux des murs internes sont tombés. Les enfants et moi avions très peur. Nous sommes allés dans la chambre à coucher parce qu’elle était plus sûre... puis j’ai commencé à sentir la fumée. J’ai entendu le bruit des balles qui frappaient les murs de la maison. Je ne pouvais plus bouger, j’avais si peur et je tremblais... J’ai vu que l’intérieur de la maison était en feu. Nous ne pouvions rien prendre avec nous. J’avais tellement peur que j’ai oublié de prendre ma carte d’identité et d’autres documents dont mon mari et moi avions besoin. Tout a brûlé ».

Une partie du bâtiment a été détruit et il est inhabitable. B’Tselem a écrit au bureau du conseiller juridique militaire pour demander un enquête et le paiement de dédommagement aux occupants pour couvrir leur perte.

7 décembre 2005 - http://www.btselem.org/English/Emai...
Traduction : Ana Cléja

 


 Source : CCIPPP
 http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=1880


Avertissement
Palestine - Solidarité a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient.
L' auteur du site travaille à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui lui seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas Palestine - Solidarité ne saurait être tenue responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont elle n'a pas la gestion, Palestine - Solidarité n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

Retour  -  Ressources  -  Débat  -  Communiques  -  Accueil