
Soldats israéliens patrouillant pendant un
couvre-feu imposé à Deheishe (camp de réfugiés
près de Bethlehem). Photo Reuter
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B’Tselem à l’armée :
rendez public les règles d’ouverture de feu (open-fire
regulations)
B’Tselem a aujourd’hui insisté pour que
l’armée publie immédiatement les règles d’ouverture de
feu données aux soldats dans les territoires occupés. La
demande intervient suite à un rapport de l’armée confirmant
la critique actuelle d’organisations des droits humains disant
que les règles ne sont pas claires pour les soldats. Depuis le
début de l’Intifada, l’armée a refusé de publier les règles
d’ouverture de feu données aux soldats oralement et non par
écrit. L’ambiguïté entourant les règles permet au haut
commandement militaire de se soustraire à ses responsabilités
pour la mort de civils. Depuis septembre 200, des soldats ont tué
au moins 1.816 Palestiniens qui ne participaient pas au combat
et parmi eux, 593 étaient des mineurs.
Jurisprudence : la section
de la Barrière de Séparation à Jérusalem jugée illégale
Le 20 mars 2006, le tribunal d’instance de Tel
Aviv a accepté l’appel des habitants du quartier Sheikh
Sa’ed, près de Jérusalem, qui s’opposait au tracé de la
Barrière de Séparation et a annulé les ordre de réquisition
de terres qu’Israël avait émis afin de construire cette
section. Le tribunal a estimé que le tracé prévu de la Barrière
provoquerait un tort disproportionné pour la vie de tous les
jours des habitants et a rejeté l’affirmation de l’état
disant que les habitants constituent une réelle menace à la sécurité
de l’état. Le tribunal recommande que la Barrière soit
construite à l’Est du quartier de façon qu’elle permette
aux habitants d’avoir accès à Jérusalem.
C’est la première fois qu’une cour israélienne
annule une section de la Barrière de Séparation autour de Jérusalem.
B’Tselem a fait une déclaration accueillant avec satisfaction
cette décision et pour donner une information générale sur ce
cas.
Le quartier de Sheikh Sa’ed est construit sur
une colline et on ne peut y avoir accès qu’en passant par Jérusalem.
La construction de la Barrière le long du tracé prévu par
Israël aurait coupé le village de la ville et obligé beaucoup
de ses habitants d’abandonner leurs maisons. Ceux des
habitants qui seraient restés auraient été emprisonnés dans
le village. Dans sa déclaration, B’Tselem a fait remarquer
qu’à cause des motivations politiques dans la détermination
du tracé, la Barrière de Séparation continue à nuire à des
centaines de milliers de Palestiniens dans la région de Jérusalem.
Organisations : Enquête
sur l’humiliation des prisonniers de Jéricho
Le 14 mars 2006, l’armée a détenu quelques
270 Palestiniens à Jéricho suite à une siége de la prison
qui a duré 10 heures. Après que les Palestiniens dans la
prison se soient rendus, les soldats israéliens les ont obligés
à enlever leurs vêtements et à quitter la prison vêtus de
leurs seuls caleçons. Des photos des prisonniers nus ont été
diffusées et publiées dans les média israéliens et étrangers.
Dans leurs témoignages donnés à B’Tselem, les prisonniers
ont insisté sur l’humiliation qu’ils ont ressentis suite à
la diffusion des photos dans les média.
Suite à cette action, B’Tselem et les
Physicians for Human Rights ont écrit au principal conseiller
juridique de l’armée pour demander qu’il enquête sur la
violation du droit à la dignité humaine des prisonniers. Selon
la Convention de Genève, Israël doit traiter les prisonniers
avec respect et les protéger de la curiosité publique. Même
si la décision de les faire se déshabiller était basée sur
des fondements légitimes de sécurité, ces raisons ne peuvent
pas justifier le fait de les avoir fait parader nus devant les média.
En échouant à protéger les prisonniers des caméras, l’armée
a violé la loi humanitaire internationale.
Assassinats ciblés à Gaza :
grave suspicion de crime de guerre
Le 8 mars 2006, l’aviation militaire israélienne
a tiré un missile sur une zone résidentielle de Gaza tuant 5
Palestiniens. Deux des cinq personnes tuées étaient la cible
de l’attaque ; elles avaient été soupçonnées
d’avoir tiré des roquettes Qassam sur des communes israéliennes.
Les trois autres personnes qui ont perdu la vie étaient des
passants, tous mineurs : les frères Ra’id et Mahmoud
al-Batsh (7 et 16 ans) et Ahmad a-Sweisi (14 ans). Neuf autres
passants ont été blessés, un d’eux gravement.
Les circonstances de l’attaque soulèvent un
grave soupçon : c’était disproportionné. Ce genre
d’attaque est défini comme crime de guerre sous la loi
humanitaire internationale. B’Tselem a écrit au principal
conseiller juridique de l’armée pour demander qu’il ordonne
une enquête de la police militaire vis-à-vis des personnes
responsables de l’attaque.
Témoignage vidéo : des
officiers de police battent et maltraitent un prisonnier
En novembre 2005, la police israélienne a arrêté
Iyad Shamasneh, un habitant de Jérusalem Est. Il était soupçonné
de transporter des travailleurs palestiniens qui étaient restés
en Israël sans permis. Les officiers de police ont emmené
Shamasneh à un poste de police dans lequel il a été sévèrement
battu et maltraité. Il a éventuellement été libéré et
aucune action légale n’a été prise à son encontre.
Des soldats interrompent le
travail dans une usine dans le Nord de la Cisjordanie
Ces derniers mois, depuis l’évacuation de
quatre colonies dans la zone de Jénine, des soldats israéliens
sont rentrés à maintes reprises dans une zone appartenant à
une usine de charbon de bois à Ya’bed, une ville près de Jénine.
Les soldats sont entrés dans l’usine et ont ordonné au
propriétaire et à ses ouvriers de partir et de rentrer chez
eux sous un prétexte ou un autre. Le processus pour fabriquer
du charbon de bois demande que la combustion du bois se fasse
sans interruption vingt quatre heures sur vingt quatre et les
actions de l’armée ont provoqué beaucoup de pertes au propriétaire
et à ses employés.
Les pertes s’ajoutent aux prix élevés de la
commercialisation résultant des restrictions générales que
l’armée fait peser sur le mouvement palestinien en
Cisjordanie. Suite aux interruptions répétées et aux
restrictions, le propriétaire désire déplacer son usine et
cherche un lieu alternatif pour installer celle-ci.
Témoignage : des soldats
maltraitent un lycéen
Le 2 février 2006, des soldats ont arrêté
Fares ‘Aweidat alors qu’il rentrait chez lui en revenant de
l’école et l’ont maltraité pendant des heures. Dan son témoignage
à B’Tselem, ‘Aweidat a raconté qu’après que les soldats
aient arrêté le taxi dans lequel il se trouvait, « deux
(ou trois) soldats m’ont saisi et ont mis mes mains derrière
mon dos. Ils les ont attachées avec les menottes en plastique
et m’ont jeté au sol. Un des soldats m’a bandé les yeux...
Les soldats m’ont saisi sous les aisselles, m’ont soulevé
et m’ont jeté dans un coin de la jeep. Un des soldats s’est
assis près de moi, a saisi l’arrière de mon cou avec une
main et m’a donné un coup de poing dans la tête et au visage
avec l’autre main... J’ai crié de douleur et vomi avant que
la jeep ne s’arrête ».
Pendant au moins une heure, ‘Aweidat a subi un
interrogatoire sous le soupçon d’avoir lancé des pierres.
Pendant l’interrogatoire, il a été battu à maintes
reprises. Il a finalement été relâché mais pas avant que ses
interrogateurs l’aient obligé à signer un document dont le
contenu lui est inconnu. Le jeune était contusionné sur tout
le corps et a nécessité des soins médicaux.
B’Tselem a écrit au principal conseiller
juridique de l’armée et a demandé une enquête de la police
militaire