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La Paix Maintenant
Rapport
mensuel d'activité de l'Initiative de Genève décembre 2006
[Ce qui suit est le rapport
mensuel d'activité qu'envoie régulièrement l'Initiative de Genève.
Il ne s'agit donc pas de prises de position ni de commentaires
politiques développés. Dorénavant, nous essaierons de le
publier chaque mois]
9 janvier 2007
Quelques heures avant l'envoi de ce rapport, le premier ministre
Olmert a déclaré que "la politique d'unilatéralisme [était]
un échec". Encore une remarque qui démontre que seul un
accord négocié peut servir l'intérêt de toutes les parties.
Depuis trois ans, c'est ce message que diffuse l'Initiative de Genève,
en particulier depuis que le plan de désengagement de Gaza a été
présenté.
Le mois de décembre a été caractérisé par une augmentation du
nombre de voix, dans la région comme dans la communauté
internationale, qui appellent à remplir le vide politique d'une
initiative qui offrirait une perspective politique. Pas plus tard
qu'hier, le ministre de la défense Amir Peretz a présenté son
propre plan, en faisant référence à l'Initiative de Genève.
C'est dans ce contexte qu'a eu lieu la première rencontre sérieuse
entre le premier ministre Olmert et le président Abbas, le 23 décembre.
La conversation entre les deux hommes s'est concentrée sur les
gestes concrets devant être effectués pour faciliter la reprise
du processus de négociation. Ces gestes ressemblent fort à ceux
mentionnés lors de la rencontre israélo-palestinienne de
l'Initiative de Genève le 8 décembre, à laquelle participait le
vice-ministre de la défense Ephraïm Sneh. Malheureusement,
jusqu'aujourd'hui, la rencontre Olmert-Abbas n'a pas eu de répercussions
importantes sur le terrain, et l'Initiative de Genève poursuit
ses efforts de lobbying, ses actions et ses campagnes pour
impulser un changement important et un processus concret de négociation.
La pression pour une initiative politique qui comblerait le vide,
combinée à la reconnaissance et au prestige de l'Initiative de
Genève, a donné naissance à deux initiatives nommées "Genève
2", malgré le fait que leur
contenu soit totalement différent de l'Accord de Genève.
Le premier plan, proposé par la ministre des affaires étrangères
Tzipi Livni, déclare la nécessité d'une reprise immédiate des
négociations, avant la mise en oeuvre de la première phase de la
Feuille de Route, pour que soit créé un Etat palestinien dans un
avenir proche.
La seconde proposition est censée refléter la ligne du Hamas
concernant les étapes nécessaires pour l'établissement
d'un cessez-le-feu sur le long terme avec Israël (proposition
connue sous le nom de "document Abou Youssef", ndt).
Les activités de l'Initiative de Genève au cours du mois de décembre
se sont adressées à différents groupes. Le mois a débuté avec
un séminaire en Jordanie de jeunes dirigeants d'ONG israéliennes
et palestiniennes, avec la participation d'assistants
parlementaires et ministériels israéliens (des partis
travailliste, Meretz et Kadima) et de jeunes leaders palestiniens
politiquement actifs. Un autre séminaire organisé en décembre a
concerné plus de 30 universitaires importants issus de la
population arabe israélienne. Il avait pour objet les dangers du
plan du ministre Avigdor Lieberman, comparés aux avantages
offerts par l'Accord de Genève. Plusieurs orateurs se sont exprimés,
dont les députés Yossi Beilin (Meretz), Nadia Hilou
(travailliste) et Ibrahim Sarsur (Ra'am-Ta'al).
Nous nous sommes également intéressés au leadership au niveau
local, par une réunion à Yavneh sous les auspices du maire de
Yavneh, Zvi Gov-Ari (Kadima), avec la participation du député
(travailliste) Matan Vilnaï. Des séminaires ont été également
organisés dans trois lycées, avec la participation de plus de
580 élèves.
Toujours en décembre, l'Initiative de Genève a organisé une
conférence pour le lancement de deux livres consacrés à la
solution du conflit écrits par d'importants signataires de
l'Initiative de Genève : le Dr Menahem Klein et le colonel (réserves)
Shaul Arieli.
Pendant le mois, un certain nombre de visites de l'"enveloppe
de Jérusalem" ont été organisées, visites dirigées par
Shaul Arieli et Sacha Kogen.
Sur le plan international, une délégation israélo-palestinienne
de l'Initiative de Genève composée de 10 membres a participé à
un séminaire sur le processus de paix au Moyen-Orient à Pékin,
à l'invitation du gouvernement chinois. Les délégués ont
rencontré le premier ministre chinois LI Zhaoxing et plusieurs
officiels de haut rang, qui ont tous exprimé leur soutien à
l'Initiative de Genève et leur volonté de promouvoir la paix au
Moyen-Orient.
A chacune des activités de l'Initiative de Genève ont participé
des personnalités palestiniennes de premier plan, dont l'ancien
ministre d'Etat Qaddoura Farès, Nazmi Al-Jubeh, ancien vice-président
de l'université de Bir-Zeit, et Elias Zananiri, secrétaire général
du parti PPC (Palestinian Peace Coalition).
Toujours en décembre ont été publiés les résultats d'un
important sondage mené conjointement par le Harry S. Truman
Research Institute for the Advancement of Peace de l'Université hébraïque
de Jérusalem et par le
Palestinian Center for Policy and Survey Research de Ramallah. Ce
sondage, effectué entre le 11 et le 16 décembre, indique une préférence
forte, du côté palestinien comme du côté israélien, pour un règlement
global (58% des Israéliens, 81% des Palestiniens), contre 30% des
Israéliens et 16% des Palestiniens qui préféreraient une
solution provisoire. Ce sondage a également étudié les
attitudes des Palestiniens et des Israéliens à l'égard d'un
accord de paix définitif (fondé sur les principes de
l'Initiative de Genève, citée comme telle). 52% des Israéliens
et 48% des Palestiniens se déclarent en faveur de cette solution,
malgré l'absence de négociations pendant les six dernières années,
et malgré les violences qui continuent.
Enfin, l'Initiative de Genève continue de constituer une référence
dans d'importantes publications qui traitent du conflit du
Moyen-Orient. Nicolas Kristof, éditorialiste régulier du New
York Times, a par exemple publié une tribune qui appelait Bush à
"soutenir vigoureusement l'approche de l'Initiative de Genève
pur une paix israélo-palestinienne, car tout le monde sait qu'un
accord de paix définitif lui ressemblera (31 décembre). D'autre
part, dans une lettre de 2.500 mots adressée à la secrétaire d'Etat
Condoleezza Rice, des leaders religieux musulmans, juifs et chrétiens
appelaient les Etats-Unis à "construire à partir des
principes et des idées pratiques qui ont émergé d'initiatives
antérieures, comme les modèles d'accords de paix de Genève et
de la Voix des Peuples (Ayalon-Nusseibeh), ainsi que de la Feuille
de Route elle-même." (15 décembre).
Trad. : Gérard pour La Paix
Maintenant

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