Rapport
Cheikh Akrama Sabri et
les détails de « l’incendie de la
Mosquée »
CPI
Photo: CPI
Mercredi 31 août 2016
Al-Quds occupée (Jérusalem) – CPI
Je garde encore mes vêtements
imbibés par la fumée dudit affreux
incendie. Je n’arrive pas à oublier ces
moments tristes et douloureux. » Tel
vient un témoignage des flammes qui ont
dévoré la sainte mosquée d’al-Aqsa, il y
a 47 ans.
C’est le témoignage du cheikh
Akrama Sabri, président du Comité
Islamique. Il informe le correspondant
de notre Centre Palestinien
d’Information (CPI) : « Allah le
Tout-Puissant avait voulu que je
participe à l’extinction de l’incendie
de la sainte mosquée d’al-Aqsa, en 1969.
Il est à souligner que l’incendie a été
et reste un avertissement disant aux
musulmans qu’al-Aqsa est en danger. »
Cheikh Sabri se montre choqué :
« Je n’étais pas loin lorsque j’ai
entendu le cri et la nouvelle que la
mosquée était en feu, la mosquée en feu.
Quelques minutes après, j’ai rejoint les
centaines de fidèles qui se sont
précipités pour porter de l’eau et du
sable afin d’éteindre l’incendie, avec
les moyens du bord. Les gens criaient
Allah est Grand ».
A l’époque, le cheikh Akrma
était le directeur du lycée al-Aqsa. Il
en donne certains détails : « Les
fidèles venaient de terminer les prières
de l’aube et du matin et de rentrer chez
eux. Vers sept heures moins le quart, le
sioniste Denis Michael Rohan a envahi la
Mosquée. Il portait sur son dos un grand
sac plein de produits inflammables. Il
en pulvérisait plusieurs lieux de la
Mosquée, avant que tout ne prenne feu. »
« Dès que la nouvelle nous est
arrivée, vers sept heures, nous nous
sommes précipités vers la mosquée d’al-Aqsa.
La population a constitué des chaînes
humaines pour transporter de la terre et
de l’eau afin d’éteindre les feux et
afin que les produits n’aillent pas
ailleurs », raconte le cheikh. « C’est
le côté oriental qui a rapidement pris
feu : son toit ancien était de bois et
de plomb. Le toit du côté ouest était en
ciment », ajoute-t-il.
Le cheikh est sûr que ce sont
les forces de l’occupation sioniste qui
étaient derrière l’incendie. Elles
voudraient duper l’opinion publique en
disant que la cause en était un contact
électrique. Elles ont même empêché
l’arrivée des pompiers venus des villes
de la Cisjordanie. Les gens ont tout de
même continué à éteindre le feu à main
nue. C’est vers midi que les pompiers
sont enfin arrivés. Et c’est vers seize
heures seulement qu’on a pu mettre fin
au feu.
« Si nous disions auparavant
que la mosquée d’al-Aqsa était en
danger, aujourd’hui, nous disons qu’elle
est face à plusieurs dangers. En fait,
les responsables, le gouvernement et la
Knesset sionistes, soutiennent les
extrémistes israéliens qui appellent à
la détruire et à construire leur temple
sur ses ruines », dit le cheikh Akrma
avec regrets et douleurs.
Le souvenir de cet acte
criminel, pense le cheikh Sabri, doit
être un catalyseur poussant les
musulmans et les Arabes à protéger et à
prendre soin de la sainte mosquée d’al-Aqsa.
Il appelle les pays arabes et musulmans
à se réunir pour faire face aux
gouvernements sionistes. En fait,
dit-il : « Ce sont les gouvernements
sionistes qui planifient et organisent
ces agressions, avec des décisions
officielles et politiques ».
Les occupants sionistes ont osé
agresser la sainte mosquée d’al-Aqsa et
la ville d'al-Quds parce que la
situation arabe et régionale est propice
à leurs projets, directement ou
indirectement. Ces occupants essaient de
mettre la main, complètement et
définitivement, sur la Mosquée, en
interdisant les fidèles et les gardes de
s’en approcher et en interdisant la sa
restauration.
Le cheikh Sabri appelle avec
insistance les habitants de la ville
d'al-Quds et des territoires
palestiniens occupés en 1948 d’y aller
en grands nombres, pour constituer un
rempart contre les agissements
sionistes. Le cheikh Sabri appelle
finalement les pays arabes et musulmans
à assumer leur responsabilité pour
protéger la Mosquée. La Mosquée n’est
pas uniquement aux Palestiniens, mais à
tous les Arabes et les musulmans, à
l’instar de la Mecque et de Médine.
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