Rapport
Al-Falouja : l’histoire du dernier
village de la Nakba
CPI
Photo: CPI
Mardi 31 mai 2016
Al-Khalil – CPI
Le village d’al-Falouja est le
dernier point palestinien tombé entre
les mains des bandits sionistes, en
1949, après une bataille acharnée,
historique. Ses habitants et la caserne
égyptienne donnèrent quatre cents
martyrs, écrit l’historien Aref al-Aref
dans son livre « La nakba d’al-Quds et
le paradis perdu ».
C’est sous le bombardement des
avions sionistes que les habitants du
village d’al-Falouja se trouvèrent
obligés de le quitter. Les forces
égyptiennes ont quitté le village, selon
l’accord de Rodes, en 1949.
Une histoire ancestrale
L’histoire du village d’al-Falouja
est l’histoire d’un peuple opprimé et
dispersé partout dans le monde, sous le
coup d’une propagande sioniste disant
que la « Palestine est une terre sans
peuple pour un peuple sans terre ».
Mais même les enfants, nés loin
de leur patrie, n’oublient leur patrie :
la Palestine. Ils gardent les clés les
maisons de leurs pères et leurs
grands-pères, dans l’espoir de retourner
aux villages de leurs ancêtres. Ils
gardent aussi les documents prouvant
leurs droits sur leurs terrains.
Dr. Adnan Younes Abou Tabana,
historien et président de l’association
d’al-Falouja, confie au correspondant de
notre Centre Palestinien d’Information
(CPI) qu’al-Falouja est un village
arabe, appelé jadis Zariq al-Khandaq, se
trouvant entre la ville d’al-Khalil et
celle de Gaza. Il se trouve à une
trentaine de kilomètres du nord-est de
Gaza. Al-Falouja profite d’une situation
stratégique exceptionnelle. Sa naissance
remonte à bien loin dans l’Histoire.
Le village prend son nom du
cheikh Chihab ad-Dine al-Falouji,
disciple de la confrérie soufie al-Qadiriya.
Le cheikh vint de la ville irakienne de
Falouja, au douzième siècle.
A l’époque ottomane, le village
d’al-Falouja suivait la sous-préfecture
d’al-Khalil, la sous-préfecture de Gaza
à l’époque anglaise. Il est mentionné
dans les documents mamlouks et turques.
Le village d’al-Falouja est
connu pour sa terre fertile de plus de
3803 hectares. Le jour de la Nakba, il
abritait quelque six mille personnes,
une mairie présidée par le cheikh
Mohammed Awwad, une mosquée bâtie sur la
tombe du cheikh al-Falouji, avec ses
trois arcades, ses dômes et sa place,
son école de garçons construite en 1919,
son école de filles construite en 1940.
Le village abrite aussi le
grand souk d’al-Barine, le souk des
fermiers, le souk du jeudi. Le village
avait des relations commerciales avec
tout le sud palestinien et avec les pays
voisins comme la grande Syrie et
l’Egypte.
L’encerclement d’al-Falouja
Et pour ce qui se passa à
l’époque de la Nakba (la tragédie de
1948), Dr. Abou Tabana relate la manière
dont le village d’al-Falouja, à l’instar
de beaucoup de villages palestiniens,
fut le sujet d’attaques, d’un
encerclement, d’un transfert de
population. Le village d’al-Falouja fut
reconnu pour sa forte résistance,
faisant tête à l’occupation sioniste qui
voulait prendre tout, absolument tout.
Ce fut le dernier village qui tomba, en
1949. Il fut encerclé durant trois mois
en 1948. L’armée égyptienne, dont des
chefs militaires, tels Gamal Abdou
an-Nasser, Mohammed Naguib, Bek Taha, y
étaient enferms. La population
partageait sa nourriture avec ses
soldats.
L’encerclement fit beaucoup de
victimes, quelque quatre cents
palestiniens et égyptiens. La trêve de
Rodes fut signée au début de l’année
1949, selon laquelle l’armée égyptienne
se retira du village d’al-Falouja et la
population tomba sous le glaive des
occupants sionistes. Ces occupants la
transféra vers Gaza et vers al-Khalil.
Le village fut rasé, quasiment
totalement, pour que plusieurs colonies
et casernes militaires sionistes voient
le jour.
Finalement, l’histoire du
village d’al-Falouja reflète l’histoire
de la Nakba (la tragédie de 1948). Le
nom de ce village reste et restera ancré
dans les cœurs non seulement de ses
habitants, mais dans le cœur de tous les
Palestiniens.
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