Rapport
La peintre exceptionnelle Abu Saqr
assiégée à Gaza,
mais pas ses rêves !
CPI
Photo :
CPI
Mercredi 28 février 2018
Dir al-Balah – CPI
La peintre Manal
Abu Saqr est une vraie artiste
exceptionnelle. Des capacités
exceptionnelles, limitée cependant dans
ses déplacements. La ruelle menant à
sa maison est transformée en véritable
galerie d’art. Même le géant arbre se
hissant dans le patio de la maison a
pris des couleurs, des fresques
éclatantes, remarque le correspondant de
notre Centre Palestinien d’Information.
Le problème est
qu’Abu Saqr est enfermée dans le blocus
de la bande de Gaza. Elle ne pourra
participer à des expositions et des
conférences artistiques à l’étranger.
Elle n’a pu répondre à des invitations
venues de Russie, d’Ukraine, du Maroc,
de Turquie.
Durant et après la
guerre agressive sioniste menée contre
Gaza en 2014, elle a créé une nouvelle
tendance, en dessinant des tableaux
inspirés de la fumée des bombardiers et
des obus tombés sur Gaza.
Les couleurs et
leurs histoires
Sur une table en
bois, des dizaines de tubes de gouache
ou d’huile qui donnent la vie à
différents tableaux inspirés de la
tradition populaire palestinienne, de la
position de la femme palestinienne, de
la souffrance palestinienne.
Abu Saqr dessine
sur différents supports, sur des murs,
sur des toiles, sur du verre. Elle
sculpte aussi l’os et le bois.
L’aquarelle et la peinture à l’huile
reste son occupation principale,
dit-elle. Elle a commencé une exposition
manuelle, depuis 2009, sous le nom «
Papillon du printemps ».
Elle avait commencé
son parcours avec des tableaux
expressionnistes. Petit à petit, elle
s’est éloignée du réalisme et a commencé
à travailler le surréalisme. Elle
dessine surtout des tableaux exprimant
la violence pratiquée contre la femme,
la tradition populaire palestinienne, le
rêve palestinien du retour à la patrie.
Jusqu’à l’écriture
de cet article, Abu Saqr a produit
quelque 120 tableaux. Elle a aussi
participé à des centaines de peintures
murales dont certaines d’une longueur de
20 mètres.
L’école de la fumée
Au quatrième jour
de la guerre de 2014, la fumée des
missiles, qui tombent sur les têtes des
civils, lui a donné l’idée de créer
l’école artistique de la fumée, inspirée
du surréalisme. Pendant la guerre même,
elle a dessiné une trentaine de
tableaux. Elle a été désignée par la
Maison Arabe d’Ukraine comme l’artiste
la plus active, à côté de Fathi Ghaban.
Un peu après cette
guerre, elle a été au Maroc et y a
dessiné un tableau inspiré d’un poème du
Palestinien Mahmoud Darwich.
Une artiste
assiégée
Le fait de ne
pouvoir voyager représente un grand
souci pour notre artiste. Les occupants
sionistes lui ont interdit d’aller même
en "Israël" où elle avait été invitée à
une activité artistique, en janvier
dernier.
Elle a reçu
plusieurs invitations de certains pays
européens, d’Iraq, du Maroc, de Tunisie,
de Turquie. Elle est cependant enfermée
dans Gaza. Elle attend l’ouverture du
point de passage pour aller montrer son
art partout dans le monde.
Cet enfermement ne
l’empêche finalement pas de rêver de
continuer ses études universitaires et
de continuer à dessiner encore plus de
tableaux exprimant la réalité du terrain
de sa cause : la cause palestinienne.
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