Rapport
Pour la première fois au Moyen-Orient,
les médecins palestiniens implantent un
cœur artificiel
CPI
Photo: CPI
Jeudi 28 janvier 2016
Naplouse – CPI
Une équipe palestinienne a récemment
pu effectuer une opération qui n’est pas
seulement une première en Palestine,
mais dans tout le Moyen-Orient.
L’opération consistait à implanter un
cœur artificiel chez un patient
souffrant d’une défaillance dans le
muscle du cœur depuis trois ans.
Le professeur Salim Hadj Yahya est le
directeur de l’hôpital national d’An-Najah
et le chef de l’équipe médicale qui a
réalisé l’opération chirurgicale, dans
la ville de Naplouse, 69 kilomètres au
nord de la ville d'Al-Quds. Il explique
que le jeune Ahmed Syaïra, 19 ans,
souffrait d’une inflammation dans le
muscle du cœur et d’une défaillance à
90% depuis ses seize ans.
Le professeur ajoute que le jeune
Ahmed Syaïra est arrivé à l’hôpital il y
a quatre mois. Après les examens
nécessaires, il a été préparé pour cette
opération complexe.
L’hôpital s’était préparé à de telles
opérations complexes depuis un an et
avait commencé à mettre en place une
salle spécialisée avec tous les outils
nécessaires.
Il souligne qu’une telle opération
représente un grand défi technologique
et médical. Elle a besoin d’une bonne
équipe, dit le professeur. Et l’équipe
qui a effectué l’opération était
constituée de quinze personnes : médecin
spécialisé, anesthésiste, infirmiers
éduqués dans l’hôpital même. D’autres
équipes ont participé à cette opération
qui a duré plus de dix heures.
Le professeur en donne quelques
détails. En fait, le patient a eu la
poitrine ouverte et son corps a
provisoirement été lié à un cœur et deux
poumons artificiels, pendant que
l’équipe implantait le cœur artificiel.
Le cœur artificiel est une sorte de
pompe qui fait circuler et fait passer
le sang par le cœur. La pompe est liée à
une pile à l’extérieur du corps et un
petit appareil qui a pour mission de
régler l’afflux du sang.
Désormais, on travaille pour
améliorer le cœur artificiel, dit le
professeur, en essayant de mettre toutes
ses parties à l’intérieur du corps. Il
note que cet appareil pourra vivre plus
de soixante-dix ans. Il peut être
enlevé, au cas où le cœur naturel
retrouve son état normal.
Désormais, le malade pourra mener une
vie normale, tant qu’il suit les
instructions médicales et revoit son
médecin de façon régulière.
Désormais, l’opération prochaine
serait plus rapide et on travaille déjà
pour opérer un autre jeune palestinien
qui souffre du même problème.
Plus efficace et moins
coûteux
Le coût d’une telle opération dans
les hôpitaux britanniques dépasse le
quart de million de dollars, tandis
qu’il est d’à peine quatre-vingt-dix
mille dollars à l’hôpital d’An-Najah de
la ville de Naplouse, avec « la même
qualité et les mêmes résultats », dit
l’équipe médicale.
« Ce n’est pas une promotion
médiatique », mais c’est un message
disant aux sociétés palestiniennes et
arabes que les Palestiniens sont
capables de faire l’impossible, en
défiant tous les obstacles, l’occupation
sioniste en tête.
Face à l’occupation sioniste et tous
les obstacles qu’elle hisse devant les
Palestiniens dont l’interdiction
d’importer certains équipements médicaux
sous prétextes sécuritaires, l’action
est une victoire pour le peuple
palestinien. La confiance et le travail
en équipe sont de retour.
C’est un appel aux cerveaux
palestiniens pour qu’ils reviennent dans
les territoires palestiniens, dit le
professeur Hadj Yahya.
Le professeur appelle aussi les
Palestiniens à renforcer leur confiance
aux équipes médicales palestiniennes qui
se montrent bien qualifiées.
Une mère satisfaite
Pour sa part, la mère du malade opéré
a salué l’action de l’équipe
palestinienne pour son opération
réussie. Les Palestiniens devront
renouveler leur confiance aux équipes
médicales palestiniennes, dit-elle.
C’est une équipe médicale purement
palestinienne qui a réalisé cette
opération de qualité, rarement réalisée
même dans les pays développés et bien
équipés, remarque finalement la mère.
Les
rapports du CPI
Le
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