Rapport
La Nakba à Haïfa, une grande opération
de nettoyage ethnique, en accord avec
les Britanniques
CPI
Mardi 27 mai 2014
Naplouse – CPI
Dans cette
soixante-sixième commémoration de la
Nakba (la catastrophe de 1948), les
réfugiés palestiniens du camp d’Al-Balatta
se rappellent ce qui s’est passé dans
leur ville chérie : Haïfa. Ils se
rappellent de cette ville historique
occupée chaque fois par des colons
différents. Mais chaque fois, elle se
débarrasse d’eux et reprend sa vie
normale.
Le réfugié Hassan
Maher, du camp de Balata, raconte une
partie de la tragédie de Haïfa. « Dans
cette ville de Haïfa, le plus grand
nettoyage ethnique a été pratiqué. Ses
habitants ont été chassés et sont
devenus des réfugiés dans les pays
voisins où ils subissent les pires des
souffrances et douleurs », dit-il au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI).
« Ils possédaient une
patrie, des propriétés, des positions
sociales. Ils avaient une histoire, une
culture et une civilisation fines. Ils
ont été transformés, par un projet de
nettoyage, en sans-abri qui cherchent
quelque chose à se mettre sous la dent,
pour survivre », dit-il avec amertume.
Nettoyage
ethnique programmé
L’octogénaire Mahmoud
Barakat se souvient aussi de la
catastrophe que sa ville de Haïfa a
subie. « Les bandits sionistes
pratiquaient un nettoyage ethnique
programmé d’avance contre les habitants
de la ville de Haïfa, il y soixante-six
ans de cela. Ils ont concentré leurs
efforts sur cette ville pour ses
qualités exceptionnelles. C’est une
ville industrielle et stratégique, avec
son large port de l’époque », dit-il.
En 1948, les chefs
militaires sionistes ont décidé de
nettoyer la ville et ont poussé le
restant des habitants vers les quartiers
d’An-Nisnas et Wadissalib, au service
des sionistes, les nouveaux arrivants.
Les soldats sionistes
semaient la terreur parmi les habitants
palestiniens. Ils encerclaient leurs
maisons, les incendiaient, mettaient la
main sur leurs biens. Puis ils minaient
les ruines de leurs maisons, afin que le
retour soit impossible, raconte Hadj
Barakat.
Crime
sioniste
Le réfugié Khaled
Abdou Ar-Rahim se rappelle comment les
occupants sionistes, épaulés par les
Anglais, ont bombardé les civils, violé
les femmes et tué les gens qui fuyaient
vers le port. Il se rappelle la terreur
qui régnait dans la ville de Haïfa. On
ne trouvait qu’une seule route pour en
sortir, celle qui menait vers la plage.
Les sionistes
semaient aussi la terreur en répandant
des rumeurs. Les rumeurs gonflant la
force de Haganah et parlant de la tombée
de Haïf ont poussé beaucoup de familles
à partir. « Et les Anglais ont ouvert le
portail du port pour faciliter
l’immigration des Palestiniens, une
conspiration », raconte Abdou Ar-Rahim.
Conspiration britannique
Les documents de
l’année 48 confirment comment les
Anglais ont décidé de se retirer de
leurs bases de Haïfa, afin de donner la
chance à Haganah de s’y installer.
Et les canons de
Haganah bombardaient les quartiers
arabes et détruisaient leurs maisons. Et
quand les habitants se regroupaient
quelque part, ils se faisaient
bombarder, comme cela a été le cas vers
le port, confirme le réfugié Mostapha
Kamal. Ainsi, les Palestiniens n’avaient
que la mer pour s’échapper, un départ
sans retour.
Le départ
vers l’inconnu
« Le port a été
transformé, aussi bien par les Anglais
que par les organisations sionistes, en
un portail de sortie pour des milliers
Palestiniens vers l’inconnu », dit pour
sa part Motaz Khalil.
Des bateaux de toutes
nationalités, arabes, anglais et autres,
étaient prêts à transporter les
Palestiniens chassés de leur ville de
Haïfa vers leurs destinations de
réfugiés, pour appliquer plusieurs plans
destinés à vider la Palestine de ses
habitants d’origine.
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