Rapport
Walid Chaat à Gaza,
l’enfant assiégé numéro 2 millions
CPI
Photo: CPI
Mardi 25 octobre 2016
Khan Younes – CPI
La bande de Gaza est un territoire bien
limité en superficie, avec désormais
deux millions d’habitants. La bande de
Gaza a la plus forte densité de
population du monde entier. La bande de
Gaza subit, depuis dix ans, un blocus
injuste et très hermétique. La bande de
Gaza souffre des guerres meurtrières,
avec toutes leurs conséquences
dévastatrices. C’est dans ce climat
désolant que Walid Djihad a vu le jour
et a commencé à subir les détails d’une
vie difficile.
Walid
a lancé son premier cri dans ce bas
monde, dans l’après-midi du mardi 11
octobre 2016, pour dire qu’il est le
numéro deux millions des habitants de la
bande de Gaza.
La
joie a régné dans la famille de
l’enfant. La famille vit la joie de
cette nouvelle naissance et dans le
quartier Qizan an-Najjar, au sud du
département de Khan Younes, au sud de la
bande de Gaza. C’était une surprise pour
la famille et surtout pour son père qui
ne s’attendait pas de voir son petit et
d’avoir ce numéro magique félicité par
l’autorité.
Une joie incomplète
La
famille avait la joie, mais sans pouvoir
pour autant oublier leur tragédie,
oublier ce qui lui était arrivé durant
la guerre agressive contre la bande de
Gaza, en 2014.
Le
père raconte au correspondant de notre
Centre Palestinien d’Information
comment, le 31 juin 2014, l’aviation
militaire israélienne avait bombardé sa
maison sans aucun avertissement, la
détruisant complètement, tuant son frère
et sa femme, blessant son bébé al-Motassim
Billah qui n’avait que 26 jours.
La
mère du bébé al-Motassim a continué
d’embrasser son bébé pendant quarante
minutes, avant de soustraire l’enfant de
sous les décombre.
Le
bébé, blessé, a perdu connaissance
plusieurs fois sur le chemin de
l’hôpital. Dieu merci, il a survécu et a
vécu la naissance de son frère Walid, de
la deuxième femme de son père.
Le
père n’oublie jamais les histoires de
ses garçons. Le premier a réussi à
lutter contre la mort, le deuxième a eu
un numéro particulier d’entre tous les
habitants de la bande de Gaza.
Le
père Chaat espère que la vie de ses
enfants sera mieux que la sienne, un bon
avenir plein de bonheur.
Chaat
insiste à défier l’occupation sioniste
en disant :
« Cette naissance est un défi à
l’occupation et une résistance contre
ses politiques, l’occupation qui
applique le blocus contre Gaza et
voudrait la vider de sa population. »
Insistance à la procréation
Mme
Tahani Awida, la mère de l’enfant, ne
peut pas cacher sa joie et son bonheur
d’avoir son premier garçon Walid.
Pour
le choix de son prénom, elle dit que
c’est son frère qui l’a choisi, en
s’inspirant de l’émission télévisée pour
enfants « Les oiseaux du paradis ».
« Ce
qui s’est passé à mon mari et son
premier enfant et les guerres sionistes
à répétition me poussent, ainsi que
toutes les femmes de la Palestine, à
continuer à mettre au monde plus
d’enfants », dit-elle. C’est une guerre
démographique, les femmes de la
Palestine en sont conscientes.
Selon
les données officielles, le taux de
natalité dans la bande de Gaza est de
4,5 contre 3,7 en Cisjordanie. Le taux
de mortalité, cependant, est de 3,3 dans
la bande de Gaza, 3,7 en Cisjordanie. On
s’attend à ce que le nombre d’habitants
de la Bande arrive à 3 millions de
personnes en 2029.
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