Rapport
Adib Jarrar : un grand visage
de la résistance palestinienne nous
quitte
CPI
Photo: CPI
Mardi 23 juin 2015
Jénine – CPI
A son très jeune âge, le moudjahid Adib Ahmed Jarrar devint le disciple du
grand résistant et martyr Ezzidine Al-Qassam.
Et il participa au combat contre les
occupants anglais, dans les années
trente du siècle dernier, puis
l’occupation sioniste, en 1948. Il resta
résistant contre toutes sortes
d’injustice jusqu’à son départ récent,
le 16 juin 2015, à un âge approchant du
siècle.
Cheikh Adib naquit dans le village de
Barqin, au nord de la ville de Jénine.
Bien que ses documents parlent de 1922
comme l’année de sa naissance, son fils
confirme au correspondant de notre
Centre Palestinien d’Information (CPI)
que 1917 est sa véritable année de
naissance. Après avoir appris à lire et
écrire, il partit travailler, à l’âge de
treize ans, au port de Jaffa.
Un très jeune résistant
A son arrivée à Jaffa, vers 1930, le
jeune Adib Jarrar remarqua ces soldats
anglais, avec leurs habits militaires,
parcourant sa patrie. Il se rendit
compte que ces étrangers ne voulaient
pas de bien pour son peuple. Il commença
son premier acte de résistance en
prenant le fusil d’un de ces soldats
britanniques.
Le très jeune Jarrar passait une
grande partie de son temps à la mosquée
d’Al-Istiqlal, laquelle mosquée le
martyr Ezzidine Al-Qassam prenait comme
son école de mobilisation.
C’est dans cette mosquée que Jarrar
se forgeait l’esprit de djihad contre le
danger des Anglais qui préparaient le
terrain pour l’occupation sioniste.
Très jeune, Jarrar s’engagea dans
l’armée Al-Ittihad (l’union)
palestino-jordanienne, pour défendre les
bourgades et villes palestiniennes,
surtout dans les régions de Jénine, Al-Affoula
et An-Nassira.
Bien évidemment, durant l’année de la
Nakba (la catastrophe de 1948), il
participait activement à la défense des
territoires palestiniens. Il fut atteint
par une balle à la cuisse gauche.
En 1967, il rejoignit le mouvement du
Fatah pour continuer sa résistance
contre l’occupation sioniste, dans le
sentier d’Allah le Tout Puissant ; mais
il le quitta aussitôt, pour une raison
familiale.
Arrestation et
libération
En 1969, Abdou Al-Hamid Irchid, un
chef de la révolution palestinienne, fut
arrêté, dans la ville de Jénine. Dans sa
maison, on trouva une liste de
résistants comprenant le nom d’Adib
Jarrar. Ce dernier fut à son tour arrêté
par les occupants sionistes, sa maison
fut dynamitée.
Jarrar fut jugé et condamné à cinq
ans de prison ferme dont il ne purgea
que la moitié, atteint de cancer.
La maladie épuisa Adib Jarrar. S’il
ne pouvait plus participer physiquement
à la résistance, il continuait à semer
l’amour de la patrie et la résistance
dans les cœurs de ses enfants et de tous
les gens de la Palestine.
Son fils Mohammed fut emprisonné par
les occupants sionistes, accusé d’avoir
participé à une opération de résistance,
avec les martyrs Nasr Jarrar et Sami Al-Ghazzawi.
L’interrogation musclée lui causa une
grave maladie nerveuse ; il quitta la
prison un an et demi plus tard et la vie
en 2011.
Avant le départ de Mohammed, son
autre fils Omer nous quitta, en 1989,
lorsqu’un obus expérimental explosa dans
ses mains.
Le départ du cheikh
Adib Jarrar
Ali, fils du défunt, parle de son
père. Son père resta actif et vif
quasiment jusqu’à la fin de sa longue
vie. Il se déplaçait sur son vélo,
travaillait sa terre, soignait ses
différents arbres fruitiers.
Le 16 juin 2015, il nous quitta,
après deux mois de maladie. Son corps
fut transporté dans un grand cortège. Le
cortège est sorti de la grande mosquée
du village de Barqin pour aller vers le
cimetière du village. Il nous quitta
tranquille, ayant pu faire son devoir et
transmettre l’amour de la résistance
chez tous ceux qui le connaissaient.
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