Rapport
Avril noir : dix-sept ans après,
l’odeur de la mort reste encore vivante
CPI
Photo du
CPI
Mercredi 19 avril 2017
Naplouse – CPI
Depuis quinze ans, le mois d’avril ne
vient pas tout seul, il vient avec
beaucoup de souvenirs douloureux. Les
scènes affreuses de ce jour-là du mois
d’avril 2002 ne cessent de hanter
l’esprit des habitants de la ville de
Naplouse en général et de son ancien
bourg en particulier. Il y a quinze ans,
des bâtiments entiers ont été
transformés en ruines ; l’odeur de la
mort était partout, dans chaque
quartier, dans chaque ruelle.
En fait, il y a
quinze ans, en avril 2002, les forces de
l’occupation sioniste ont envahi
l’ancien bourg de Naplouse, et y ont
commis toutes sortes de crimes. Des
maisons ont été détruites sur leurs
habitants, des massacres ont été
perpétrés contre des familles toutes
entières. La seule famille d’al-Chaaby a
perdu huit de ses membres d’un seul
coup.
Les détails du crime
Mahmoud, un fils de
la famille d’al-Chaabi, n’était pas à la
maison lorsqu’elle avait été bombardée.
C’est pour cette simple raison qu’il est
resté en vie. Notre Centre Palestinien
d’Information l’a rencontré pour nous
parler de ces jours-là.
« Dès que les
forces de l’occupation sioniste avaient
levé le cessez-le-feu, je suis retourné
pour chercher les nouvelles de ma
famille. Je n’ai pas trouvé ma famille,
mais la mort. Mon père, mon frère et sa
femme et ses enfants, tous étaient
ensanglantés et jonchaient le sol, avant
que les ambulances les prennent vers les
frigos des morgues. »
Il a continué les
recherches pour trouver enfin son oncle
Abdallah et sa femme, encore en vie. Il
est vrai que son oncle est resté en vie
; mais il reste cependant choqué à vie,
dit-il. Il croit toujours que sa vie
prendra fin sous les tanks, les
missiles, les obus de l’occupation
sioniste, résume-t-il.
Non loin de la
place où se hissait jadis la maison
d’al-Chaabi, le correspondant de notre
Centre Palestinien d’Information a
rencontré Abou Mohammed al-Amoudi, un
habitant de la zone. Il se rappelle le
crime sioniste, de certains détails :
« Il est très
difficile d’oublier les détails du
crime. Ce crime, toutes les générations
à venir ne l’oublieront pas. Ce qui
s’est passé pour la famille al-Chaabi
est inimaginable, sans parler de toutes
ces agressions commises contre les
mosquées. Des mosquées ont été envahies,
d’autres ont été détruites. »
Quinze ans plus
tard, on ne peut oublier les scènes des
corps de civils, ainsi que de
résistants, à terre, partout dans
l’ancien bourg de Naplouse, partout dans
ses quartiers. Ces scènes sont encore
présentes partout, ainsi que l’odeur de
la mort, dit al-Amoui.
Le lieu de la
maison d’al-Chaabi est devenu un emblème
de la ville. Les gens viennent le
visiter pour vivre les détails du crime
sioniste, même si la maison a été
totalement effacée de la carte. Ce lieu
est un chapitre sombre d’un avril noir.
Notons enfin que
plusieurs institutions de la société
civile appellent à organiser des
activités populaires et artistiques pour
faire connaître ce lieu et son histoire
: voyages, expositions, défilés.
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