Rapport
Vingt ans
après, qu'ont obtenu les Palestiniens ?
CPI
Photo: CPI
Mercredi 18 septembre 2013
Al-Khalil – CPI
Un « accord de principe » fut signé
entre l’Organisation de la Libération de
la Palestine (OLP), dirigée par le
mouvement du Fatah, et les occupants
sionistes, sous une égide américaine,
avec un parrainage arabe. Etant discuté
dans la capitale norvégienne, il est
connu sous le nom d’« accord d’Oslo ».
La signature, effectuée dans la
Maison blanche, le 13 septembre 1993, a
annoncé le commencement d’une phase qui
devrait se terminer en 1999, un prélude
pour la création d’un Etat palestinien,
basée sur la solution à deux Etats.
Nous sommes cependant en 2013 et les
Palestiniens attendent toujours
l’accomplissement du rêve lancé à Oslo.
Ce rêve se transforme petit à petit en
un vrai cauchemar ; les occupants
sionistes ne font qu’en profiter afin de
judaïser toute la terre palestinienne,
afin d’empêcher les Palestiniens d’avoir
leur Etat, afin de les priver d’avoir
leur ville d'Al-Quds comme capitale.
Oslo et le droit au retour
Hadj Mohammed Rasras, 94 ans, vit
dans une simple petite maison dans le
camp de réfugiés palestiniens d’Al-Fawar,
au sud de la ville d’Al-Khalil. Il se
rappelle de son refus de l’accord d’Oslo
qui n’accorde pas aux réfugiés leur
droit au retour à leur terre. « Vingt
ans après, je vis toujours dans un camp,
dépendant toujours de la carte
d’approvisionnement de l’UNRWA »,
constate-t-il.
Chaque année, le rêve de retourner à
la terre et d’un pays indépendant
revient, « mais on ne fait que se moquer
de nous. Et malheureusement, nous sommes
des artistes pour transformer nos
défaites en victoires », se plaint-il.
90 captifs palestiniens sont encore
enfermés derrière les barreaux de
l’occupation sioniste, depuis plus de
vingt ans. Leurs familles attendent leur
libération, en vain.
Najeh Mohammed Moqbil, 53 ans, est
dans les prisons sionistes depuis
juillet 1997. Sa mère espère que Mahmoud
Abbas, président de l’autorité
palestinienne, honorera ses promesses et
essayera de libérer son unique fils.
« Je voudrais l’embrasser avant de
mourir », dit-elle, exprimant son
angoisse.
L’Etat palestinien
Dès la signature de l’accord d’Oslo,
les occupants sionistes n’ont fait qu’en
profiter pour changer la réalité du
terrain. La colonisation accélérée et le
mur de séparation discriminatoire ne
font que rendre impossible la
réalisation d’un Etat palestinien sur
les frontières du 4 juin 1967.
Le sexagénaire Hadj Ziyad Mokhamera
vit dans la localité d’Al-Mossafer, à
l’est de Yatta. Il dit à correspondant
du Centre Palestinien d’Information
(CPI), amèrement : « Nous étions des
propriétaires de notre terre ; après
Oslo, nous devenons locataires. Nous ne
pouvons même pas construire sur notre
terre. On veut nous chasser de notre
terre au profit de l’armée de
l’occupation sioniste, au détriment du
peuple palestinien et de son droit,
droit oublié après Oslo ».
Oslo est la pire erreur de l’histoire
de la cause palestinienne, poursuit-il.
Après Oslo, les occupants sionistes
construisent des centaines de colonies.
Le mur discriminatoire de séparation
s’édifie. Les départements palestiniens
sont déchirés. « En plus de tout cela,
nous avons reconnu l’Etat d’occupation
et son droit d’exister, sans pour autant
qu’ils reconnaissent notre droit de
vivre et d’avoir un Etat indépendant »,
ajoute-t-il.
Objection et échec
La plupart des factions
palestiniennes avaient refusé la
signature de l’accord d’Oslo. Le
mouvement du Fatah, par contre, la
considère comme une avancée nationale :
la négociation ferait ce que le fusil
échoue.
Année après année, les Palestiniens
constatent combien ils sont les perdants
dans cette affaire. Ils constatent aussi
que c’est la résistance qui libéra la
bande de Gaza et non autre chose.
C’est un échec sur tous les niveaux.
Et de temps à autre, on entame de
nouvelles négociations entre le
mouvement du Fatah et l’entité sioniste,
sous une égide américaine, comme on
vient de le faire, et chaque fois on
reconnaît l’échec des négociations avant
même sa fin.
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