Rapport
Le départ d’Om Ghassan,
l’histoire d’une souffrance multiple !
CPI
Photo: CPI
Vendredi 16 septembre 2016
Naplouse – CPI
Les ruelles du camp des
réfugiés palestiniens de Blatta, à l’est
de la ville de Naplouse, au nord de la
Cisjordanie, commencent à raconter
l’histoire de Madame Basima al-Kaabi,
appelée Om Ghassan. Om Ghassan nous a
quittés après 80 ans de souffrances. Les
souffrances du déplacement forcé, de
l’exil, de l’arrestation de ses garçons,
de l’occupation sioniste sans fin.
Quelques heures seulement après
le départ d’Om Ghassan, son histoire,
depuis la Nakba (la catastrophe de
1948), est devenue le sujet principal
des discussions de toutes les familles,
des jeunes et des moins jeunes, dit son
fils Ghassan.
En évoquant sa mère et en
parlant au correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI), Ghassan
exprime son souhait de voir la famille
réunie une fois dans sa vie, en voyant
libre son frère Hocham, détenu pour
quatre perpétuités, et le retour de son
frère Allam, éloigné vers la bande de
Gaza.
Le périple de l’exil
La première, la plus grande, la
plus douloureuse des étapes de la vie
d’Om Gassan est celle du départ forcé de
1948 de son village natal, Arab al-Kaabina,
aux alentours de la ville de Jaffa. Avec
sa famille, elle s’est installée au
centre du camp de réfugiés palestiniens
d’al-Balatta, dans le quartier qui a
pris le nom de sa famille, al-Kaabina.
Durant la Nakba, le périple de
sa mère était très difficile, ainsi que
sa première installation dans le camp,
dit Ghassan. Elle s’est trouvée obligée
de vivre à l’intérieur d’une maison de
toile et de plaque en zinc.
Puis, la tombée en martyre de
sa sœur Sohila, pendant l’Intifada de la
pierre en 1987, a fortement affligé Om
Ghassan, ainsi que la blessure de son
fils.
Parcours du combattant
entre les prisons
Le périple vers l’exil a semé
l’amour de la patrie dans les cœurs des
enfants d’Om Ghassan. Ils ont alors eu
le droit d’être enfermés dans les
prisons de l’occupation sioniste, et la
mère le droit de leur rendre visite,
derrière les barreaux.
Pendant 27 ans, Om Ghassan se
déplaçait entre les prisons, à un point
qu’elle est devenue familière avec les
détenus palestiniens et leurs familles,
confie Adel Kaabi, son neveu.
Ses garçons Ghassan, Allam,
Hocham, Marwan, Hosam ont tous été
emprisonnés par les occupants sionistes.
Son fils Adnan a été blessé. Et même
cinq de ses petits-fils ont été arrêtés.
Son petit-fils Jawad est détenu dans les
cellules israéliennes depuis 2006.
La souffrance de
l’expulsion
L’expulsion de son fils Allam
vers la bande de Gaza était une autre
peine ajoutée aux souffrances d’Om
Ghassan. Après sa libération, via la
transaction d’échange de prisonniers en
2011, elle n’a vécu avec lui qu’une
seule année.
A la fin de sa vie, la santé ne
lui permettait pas de visiter ses fils
détenus. Une nouvelle peine.
Malgré son âge et ses problèmes
de santé, Om Ghassan participait à
toutes les activités soutenant la cause
des captifs palestiniens.
Om Ghassan nous quitte
finalement et nous laisse une longue
histoire de souffrance.
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