Rapport
Al-Ibrahimi, une mosquée sous le glaive
de l’occupation
CPI
Photo:
CPI
Mercredi 15 juillet 2015
Al-Khalil (Hébron) – CPI
Pendant le mois sacré de
Ramadan, les occupants sionistes
transforment le saint sanctuaire d’Al-Ibrahimi,
dans la ville d’Al-Khalil, au sud de la
Cisjordanie, en une véritable caserne
militaire, un véritable bâton dans les
roues de ces milliers de fidèles
musulmans qui viennent y accomplir leurs
prières.
Ce lieu de culte très important pour
les Musulmans est toujours convoité par
les occupants sionistes. Ils ont fait
main basse dessus ; et depuis 1994, ils
le divisent en deux parties, une pour
les Musulmans et une pour les Juifs. Les
vendredis du mois sacré de Ramadan, ils
permettent aux Musulmans d’utiliser les
deux parties de leur mosquée !
A la prière du vendredi, la mosquée
avec toutes ses salles, ses cours, ses
couloirs, seront pleins de ces fidèles
musulmans qui viennent de tous les
départements de la Cisjordanie occupée,
qui viennent y faire leurs prières, sous
des mesures draconiennes de sécurité
imposées par les occupants sionistes.
Mohanned Abou Nima, 37 ans, en
entrant dans la mosquée, accompagné de
ses enfants, a exprimé son sentiment à
l’égard du lieu : « La sainte mosquée
d’Al-Ibrahimi m’est très importante. J’y
viens pour mes prières ; j’accompagne
mes enfants et je leur explique sa
valeur, son importance et nos droits ».
« Nous sommes ici pour confirmer que
c’est un lieu islamique », dit-il. Mais
« les colons sionistes et leur Etat font
tout pour mettre la main dessus »,
souligne-t-il.
Barrages sionistes
Afin d’atteindre la mosquée, le
fidèle devra passer par des barrages
militaires, des portails électroniques,
des points d’inspection, sans parler de
toutes ces caméras suspendues dans les
couloirs et les salles de la mosquée.
Le saint sanctuaire d’Al-Ibrahimi se
trouve dans l’ancien bourg d’Al-Khalil
que les occupants sionistes contrôlent.
Dans ce bourg vivent quelque quatre
cents colons, gardés par quelque mille
cinq cents soldats, abusivement.
Mohammed Al-Zaatari, 65 ans, explique
à l’agence de presse Anatolie : « Nous
sommes ici dans la mosquée d’Ibrahim, le
grand-père des prophètes ; sa tombe et
celle d’autres prophètes et leurs femmes
s’y trouvent ; ils sont tous musulmans
et cette mosquée est musulmane ; les
juifs n’y ont aucun droit ».
« Quotidiennement, je viens dans la
mosquée, pour marquer son importance et
pour contrarier les tentatives
israéliennes visant à la judaïser. »
Om Mahmoud Bou Hadid, pour sa part,
fait part de sa tristesse face à l’état
dans lequel vit la sainte mosquée d’Al-Ibrahimi « à
cause des agissements israéliens, à
cause de sa division, de sa
profanation ».
Les fidèles doivent y être présents
tout au long de l’année, afin de faire
face à cette division israélienne.
L’histoire de la
mosquée
Al-Ibrahimi est considérée comme la
quatrième des plus anciennes mosquées de
la terre, après celles de la Mecque, de
Médine et d’Al-Aqsa. Lorsqu’elle est
toute ouverte, la mosquée peut contenir
douze mille fidèles environ, selon son
directeur, le cheikh Monthir Abou Haylat.
Sans aucun droit prouvé, les
occupants sionistes coupent la sainte
mosquée d’Al-Ibrahimi en deux ; 45% de
sa superficie pour les Musulmans ! 55%
pour les Juifs !
Selon certaines études, la
construction de l’ancienne partie de la
mosquée remonte jusqu’à l’époque du
prophète Ibrahim, il y a quatre mille
ans. Le roi Hérode a construit un mur,
en l’an 20 avant J.-C. Le bâtiment a été
transformé en église à l’époque romaine.
En l’an quinze de l’hégire, il a été
transformé en mosquée.
Enfin, le 25 février 1994, le 15
Ramadan 1415, le colon israélien Baruch
Goldstein a ouvert le feu sur les
fidèles qui accomplissaient la prière de
l’aube, laissant ainsi vingt-neuf
martyrs et quinze blessés. Les autorités
de l’occupation sioniste ont pris le
massacre comme prétexte pour partager la
mosquée entre les Musulmans et les
Juifs.
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