Rapport
Le « gémissement de la chaîne »,
derrière les barreaux de l’occupation
sioniste
CPI
Photo :
CPI
Lundi 11 décembre 2017
Al-Bireh – CPI
Depuis sa petite
enfance, elle connaît et entend les
gémissements des captifs palestiniens,
internés dans les prisons de
l’occupation sioniste. Elle est déjà
fille d’un ex-captif. Puis elle est
tombée, elle-même, dans la captivité.
Cet état de cause l’a poussée à étudier
le journalisme, dans l’intention de
transformer les gémissements des captifs
et les souffrances de leurs familles en
cris dont les échos arriveront partout.
Elle a concrétisé cette intention par un
établissement médiatique sous le nom «
Le gémissement de la chaîne ». Il s’agit de Mme
Bochra at-Tawil. Elle-même, elle se
trouve aujourd’hui enchaînée, pour la
troisième fois, derrière les barreaux de
l’occupation sioniste.
Privation depuis la
petite enfance
Bochra a vu le
monde le 25 avril 1993. Le jour de sa
naissance, son père, le cheikh Djamal
Mohammed at-Tawil, un leader du
mouvement du Hamas, était exilé au sud
du Liban, à cause des occupants
sionistes. Après son retour, cinq mois
plus tard, ils ne profitent l’un de
l’autre que peu ; les occupants ont
arrêté le père encore une fois. Jusqu’à
l’âge de quatorze ans, Bochra a vu son
père arrêté à huit reprises.
Elles ne quittent
pas l’esprit de Bochra, ces images des
forces de l’occupation sioniste
investissant leur maison, arrêtant son
père et même sa mère, agressant ses
habitants et dévastant ses meubles.
Maison meurtrie par
l’arrestation
Bochra ne souffre
pas seulement de l’absence répétée de
son père ; sa mère a aussi été arrêtée
le 8 février 2010. Elle a été enfermée
dans les prisons de l’occupation
sioniste, pendant un an. Pendant un an,
Bochra est devenue le père de la maison,
de ses trois frères.
Et le 6 juillet
2011, Bochra a été arrêtée, à son tour,
et enfermée, sous prétexte d’être membre
du Hamas. Et le 2 juillet 2014, pour la
deuxième fois, jusqu’au 17 mai 2015.
Le mugissement de
la chaîne
C’est en 2013 que
Bochra at-Tawil a lancé le réseau « Le
mugissement de la chaîne », une sorte de
syndicat. Il s’occupe de la cause des
captifs palestiniens.
Le réseau ramasse
les informations concernant les captifs
et travaille pour que ces informations
soient diffusées par différentes chaînes
télévisées telles al-Jazeera, al-Aqsa,
Palestine, entre autres, ainsi que par
des radios et par certains sites
internet.
La dernière
arrestation
A deux heures du
matin du 1er novembre 2017, les forces
de l’occupation sioniste ont attaqué la
maison de Bochra at-Tawil, dans le
quartier d’Om al-Charaïtt de la ville
d’al-Bireh. Elles l’ont arrêtée et ont
confisqué une somme de six mille dollars
qu’elle avait empruntée le jour même. Le
lendemain, au tribunal, le procureur n’a
pu présenter aucun chef d’accusation
plausible. Il l’a donc envoyée en «
détention administrative », étant tout
simplement la fille du cheikh Djamal at-Tawil.
Ces agissements de
l’occupation sioniste ne sont pas
étranges pour la mère de Bochra. Cette
occupation a pris l’habitude de
poursuivre les Palestiniens et voler
leurs biens, pour les laisser faibles.
De plus, ils nous
empêchent de visiter les nôtres enfermés
dans leurs prisons, pour nous faire
souffrir, dit la mère. « Mais malgré nos
souffrances, nous garderons un moral
fort, un moral d’acier. Nous devons
faire face à cette occupation, avec plus
de patience », dit-elle, fière.
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