Rapport
Le barrage d’al-Hamra, un cauchemar
qui hante l’esprit des élèves
palestiniens
CPI
Photo :
CPI
Dimanche 11 février 2018
Naplouse – CPI
Le premier jour du deuxième semestre de
cette année scolaire, l’adolescent
Ibrahim Hadj Mohammed, 15 ans, sort de
sa maison, dans le village de Beit Dajn,
au nord-est de la ville de Naplouse, au
petit matin. Pour aller à l’école, dans
le village voisin d’an-Nissariya, il
sort très tôt. Imprévisible est l’humeur
des soldats de l'occupation sioniste.
Ils peuvent le gêner et le retarder.
Depuis qu’il est obligé d’aller au
collège qui n’existe que dans le village
voisin, il est toujours sur les nerfs,
étant obligé de passer par ce maudit
barrage militaire d’al-Hamra. Le barrage
hante désormais son esprit, un cauchemar
quotidien.
C’est à deux mètres
seulement du bloc résidentiel et
agricole du village de Beit Dajn et à
quelques dizaines de mètres seulement du
village d’Aïn Chibli que les occupants
sionistes ont installé cet infect
barrage.
Un lieu de terreur
Ce ne sont pas
seulement les élèves qui souffrent de ce
barrage, mais aussi tout le monde. Ils
réfléchissent cent fois avant de voyager
et passer par ce monstre, indique Hadj
Mohammed.
« Le barrage est
devenu un lieu de terreur, d’abus,
d’humiliation voulues », dit-il, pour
tout le monde : élèves, agriculteurs,
jeunes, vieux, hommes, femmes.
Hadj est le
directeur de l’école de Forouch Beit
Dajn. Pour ces petits élèves qui
survivent derrière le barrage, se
déplacer est une souffrance.
« Imaginez,
ajoute-t-il, un enfant de sept ou huit
ans, les soldats lui ordonnent à chaque
passage d’ouvrir son cartable pour le
fouiller. Ce petit élève, comment sera
son humeur dans la classe d’études ? »
Cet enfant devra passer par cet obstacle
psychologique à deux reprises par jour.
Les martyrs du
barrage !
Ces dernières
années, le barrage a vu plusieurs
Palestiniens assassinés par ses soldats
avec sang-froid. Cela a poussé plusieurs
institutions juridiques à exiger
l’ouverture d’une enquête sérieuse sur
la façon dont les passants sont traités
par les soldats de l'occupation
sioniste.
A noter que durant
l’Intifada de 2002, c’était seulement
les porteurs de la carte d’identité
d’al-Agwar qui pouvaient passer par ce
barrage.
Le Palestinien
Ahmed as-Samouï vit à quelques mètres du
barrage, avec ses enfants et ses parents
bien âgés, dans une vieille maison,
entourée par sa terre agricole.
Les soldats du
barrage ouvrent le feu en leur
direction, sans prendre en considération
les enfants qu’ils terrorisent. Ces tirs
inconsidérés laissent les gens sur le
qui-vive. Ils ont peur pour leurs
enfants qui vont à l’école et pour leurs
animaux domestiques.
Sa mère, âgée de 80
ans, préfère les garder à la maison, à
chaque agitation. Elle les soigne à sa
manière de grand-mère quand ils tombent
malades. Tout est bon pour qu’ils ne
passent par ce point de terreur.
Notons enfin que
les mesures sur le barrage ont été un
peu allégées. Les soldats le quittent de
temps à autre. Mais le monstre est
toujours là et il est bien entretenu.
Même vide, le barrage d’al-Hamra reste
une hantise, une frayeur, un cauchemar
permanents polluant la vie de toute la
population.
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