Rapport
Les fermiers de Gaza défient la
dévastation
CPI
Photo:
CPI
Mercredi 10 septembre 2014
Gaza – CPI
« Ici, il y avait des
oliviers ancestraux. Ils les ont
transformés en ruines et en décombres.
Il n’y reste même pas un seul arbre. Ils
ont tout anéanti ». Ainsi a parlé, les
larmes aux yeux, Hadj Mohammed Abou Moammer au correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI).
Abou Moammer, 60 ans,
était assis sur un reste de ses arbres
fruitiers qu’il avait vu grandir devant
ses yeux, comme un père voyant ses
enfants grandir.
« Je possède 1,5
hectare de terrain riche en oliviers
ancestraux. Il n’en reste même pas un.
Ils ont tout dévasté. Ils se sont vengés
des arbres, des pierres et des hommes »,
a-t-il ajouté le cœur serré.
« Cette terre est
aussi chère que mes enfants. J’y passe
tout mon temps. Je la travaille, je la
soigne, je l’irrigue de mes sueurs »,
enchaîne le fermier.
Des
grands-pères aux petits-enfants
En dépit de ses
douleurs, Abou Moammer lance sur un ton
de défi : « Qu’ils aillent en enfer,
s’ils croient que nous allons quitter
cette terre. Désormais, ils
n’enregistreront aucune victoire contre
nous, jamais ».
Il lance un autre
défi : « Je retravaillerai ma terre et
je la lèguerai à mes enfants et à leurs
enfants ».
Pour Abou Moammer,
« La terre, c'est l’honneur ». Et il
n’est pas de nous, celui qui ne respecte
pas son honneur.
Après la défaite des
occupants, les fermiers retournent à
leurs terres et constatent la hauteur
des dégâts. Les terrains ont été pris
comme un champ pour leurs tanks par les
occupants.
La dévastation a été
tant importante que les fermiers ne
connaissaient plus les limites de leurs
terres.
Des pertes
considérables
Le ministère
palestinien de l’agriculture estime les
pertes que le secteur de l’agriculture
de la bande de Gaza a subies durant la
guerre sioniste contre la bande de Gaza
de cinquante et un jours à un demi
milliard de dollars, en bombardant plus
de 70% des terrains agricoles, sous
prétexte que c'étaient des sites de tirs
de roquettes de la résistance
palestinienne. Cette somme n’a pas pris
en compte les pertes de poissons et
d’animaux.
De plus, cette
estimation est provisoire. On n’a pas
encore visité tous les terrains
agricoles agressés, dit Fayez Al-Chaeikh,
porte-parole du ministère, à l’envoyé de
notre Centre Palestinien d’Information
(CPI).
Destruction et dévastation
Le cas du fermier Ali
Abou Hossein n’est pas meilleur. Sa
terre, d’un hectare, riche en légumes, a
été totalement dévastée.
Les tanks de
l’occupation sioniste ont dévasté la
terre, les puits, les arbres, tout,
dit-il à notre correspondant.
Sa terre n’est plus
qu’un désert, avec des tas de sable,
avec de nombreux cratères, des cratères
d’une profondeur de plus de quinze
mètres parfois.
« Cette terre faisait
vivre une dizaine de familles ; elles
restent désormais sans aucune
ressource », dit-il, de l'amertume dans
la voix.
Un grand
défi
Malgré toutes ces
pertes, Abou Hossein est plein de
défis : « L’occupation a détruit nos
terrains, afin que nous nous révoltions
et refusions la résistance ». « Jamais !
Ils n’auront rien. Nous et nos terres et
tout ce que nous possédons, nous les
laissons au profit la résistance qui
nous défend ».
Les ennemis « ne
peuvent faire face à la résistance sur
le terrain. Ils viennent se venger de la
pierre, de l’arbre et de l’homme. Tout
cela en est la preuve », dit-il.
Notons enfin que la
bande de Gaza a été pendant cinquante et
un jours le sujet d’une guerre agressive
des plus violentes. Cette guerre a
laissé 2150 martyrs et plus de onze
mille blessés, sans parler de la
gigantesque destruction
d’infrastructures, de maisons et
d’établissements de toutes sortes.
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