Rapport
Le 1er mai, le jour du travail passe
encore cette année alors que Gaza est
sans travail
CPI
Photo: CPI
Mardi 10 mai 2016
Gaza – CPI
Le pessimisme au visage, la
mort dans l’âme et déjà la fatigue au
corps, Abou Mohammed quitte sa maison,
au petit matin, pour aller chercher
quelque chose à mettre sous la dent de
ses enfants. Tous les jours, l’homme
quinquagénaire parcourt les rues et les
ruelles de Gaza pour vendre son maïs et
ses produits populaires. Il retourne à
la maison, à des heures tardives,
fatigué, épuisé, exténué. Pour le
meilleur des cas, il gagne trente
shekels.
Abou Ahmed explique au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) son cas
difficile. Il vivait bien, il y a une
dizaine d’années, avant 2005, à l’époque
où l’ouvrier de la bande de Gaza pouvait
aller travailler à l’intérieur des
territoires palestiniens occupés en
1948.
L’expert en économie Maher al-Tabbaa
confirme à notre correspondant
qu’"Israël" interdit aux ouvriers de la
bande de Gaza d’aller travailler en
Cisjordanie ou à l’intérieur des
territoires palestiniens occupés en
1948. Cette interdiction fait partie de
la politique de l’occupation sioniste
qui consiste à étouffer totalement la
Bande.
L’Union générale des syndicats
des ouvriers de Palestine dévoile les
réalités difficiles de la bande de
Gaza : 70% des ouvriers survivent sous
le seuil de pauvreté, 60% d’entre eux
sont sans emploi.
L’Union confirme que l’année
dernière, 2015, a été la pire année de
toute l’histoire du mouvement ouvrier
palestinien. Le nombre de personnes sans
emploi dépasse les 213 mille ouvriers,
dans la bande de Gaza.
La fête du travail
Le 1er mai, le jour
du travail, les ouvriers palestiniens
essaient d’attirer les regards vers
leurs souffrances. Ils appellent, par
une voix unique, à leur assurer un
emploi digne, un travail digne, une vie
digne.
Al-Tabbaa confirme que les
ouvriers de la bande de Gaza reçoivent
cette fête mondiale avec de plus en plus
de pauvreté, de chômage, de vie chère.
Pour eux, ce jour n’est plus une fête,
mais une occasion leur rappelant combien
leur cas est difficile.
Pas de nouvelle chance
Le blocus contre la bande de
Gaza est de plus en plus hermétique, la
production économique en baisse, la
création de nouveaux emplois quasi
inexistante dans le secteur privé ; le
secteur public ne recrute plus de
fonctionnaires.
Les jeunes diplômés ne trouvent
pas d’emploi, même dans les institutions
internationales, dit al-Tabaa. Ces
institutions ont diminué leurs projets
dans la bande de Gaza et ont licencié
des dizaines de cadres palestiniens,
restés sans emplois.
Des chiffres alarmants
L’Union du travail souligne que
le blocus imposé contre la Bande a
laissé ses effets négatifs sur tous ses
domaines économiques, industriels,
agricoles.
Dans la construction,
travaillaient environ quarante mille
ouvriers directement et quelques trente
mille indirectement. Après le blocus et
la fermeture les points de passage, ce
domaine est complètement paralysé, dit
l’Union.
L’Union a aussi exposé les
dégâts causés par l’agression sionistes
de 2014. 936 établissements endommagés,
dans le domaine industriel. Dans le
domaine commercial, 3227 établissements.
1171 établissements dans les services.
Dans le tourisme, 93 établissements.
La pêche maritime
Par ailleurs, depuis le
cessez-le-feu du 26 août 2014, les
occupants sionistes ont arrêté 70
pêcheurs et confisqué 40 barques,
souligne l’Union.
Des quatre mille pêcheurs de la
bande de Gaza, 60% travaillent, un peu.
Ils ne peuvent recueillir qu’entre mille
et deux mille tonnes de poissons,
annuellement. C’est une quantité
médiocre. La distance de pêche très
courte y est pour beaucoup.
Et puis, l’UNRWA a baissé son
engagement, ce qui a augmenté les
souffrances des Palestiniens.
L’Union a appelé toutes les
institutions dont la Ligue Arabe et les
Nations Unies à travailler pour lever le
blocus israélien imposés contre le
Bande, depuis une décennie.
Vraies solutions
L’expert en économie al-Tabaa
appelle les organisations
internationales, arabes et islamiques à
travailler sérieusement pour stopper
l’hémorragie du chômage et la pauvreté
et pour mettre en place des programmes
pour trouver de vraies solutions pour
les chômeurs et pour la réhabilitation
de la main-d’œuvre palestinienne.
En effet, beaucoup d’ouvriers
ont perdu leurs expériences, étant sans
activité depuis longtemps.
Enfin, il appelle les pays
arabes à ouvrir leurs marchés du travail
aux ouvriers palestiniens pour des
contrats à durées déterminées.
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