Rapport
Dans la bande de Gaza, le nourrisson
al-Hindi,
une nouvelle victime du froid
CPI
Photo du
CPI
Mardi 10 janvier 2017
Khan Younes – CPI
A l’aube, le Palestinien al-Hindi,
habitant de la ville de Khan Younes,
s’est réveillé choqué par les cris de
détresse de sa femme. La pauvre dame
criait de toute ses forces, en voyant
son nourrisson sans mouvement, en
remarquant la couleur rose de l’enfant
changée en gris.
Le jeune père
al-Hindi n’avait jamais pensé que le
froid allait emporter son bébé d’un
mois.
Le père a emprunté
un peu d’argent de son voisin pour
prendre un taxi et amener son enfant à
la pédiatrie du centre médical de
Nasser, à Khan Younes. Le médecin
interne l’a informé que son fils avait
quitté ce bas monde, un choc pour le
jeune père et pour toute la famille,
pour la jeune femme.
Le froid et la
pauvreté
La famille habite
dans une petite maison très simple, très
humble, très pauvre. La maison se trouve
dans une ruelle, à l’ouest du camp de
Khan Younes, derrière le ministère des
affaires sociales. La maison est presque
vide. Dans cette maison, le jeune père a
reçu les habitants du quartier venus lui
présenter leurs condoléances.
Le jeune père ne
peut cacher le choc de voir son petit
emporté par le froid. Il dit au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information :
« Nous survivons dans une chambre très
froide, nous n’avons pas assez de
couvertures. »
Amèrement, il parle
de l’incident mortel :
« Le froid régnait sur la zone, surtout
que nous habitons vers la mer. J’ai été
surpris par les cris de ma femme qui
s’était réveillée pour allaiter son
bébé. »
Mais l’enfant était
bleu et gelé. C’est à l’hôpital qu’on a
découvert la mort du bébé, touché par le
grand froid qui frappait la ville.
Le médecin a
informé le père que le froid a stoppé le
mouvement du sang dans son petit corps.
Par ailleurs, l’enfant ne souffrait
d’aucune maladie, il était en très bonne
santé, dit le père.
Avenir incertain !
Maintenant,
Al-Hindi a peur de perdre l’autre
enfant, sa fille unique Racha qui a déjà
une poitrine malade.
Le correspondant de
notre Centre Palestinien d’Information
remarque que dans cette zone, beaucoup
de familles habitent dans des semblants
de maisons construites de plaques en
zinc, avec des torchons pour plafond, un
bloc qui ne protège ni du froid ni de la
chaleur, ni de la pluie ni du vent.
Leurs souffrances se multiplient lorsque
la vague de froid frappe la zone.
La caméra de notre
Centre a parcouru ce quartier où
habitent neuf mille familles, où les
plafonds sont submergés soit par l’eau
pluviale soit par l’humidité
récalcitrante.
La caméra a
remarqué des scènes de pauvreté et de
misère qui laissent facilement les
maladies s’infiltrer dans les corps déjà
faibles.
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