Rapport
Jérusalem : la mobilisation unie
du
peuple palestinien a payé
CPI
Photo :
CPI
Mercredi 9 août 2017
CPI
Le drapeau
palestinien a été hissé sur la mosquée
El Aqsa, le 27 juillet, symbole de cette
victoire d’un peuple palestinien uni et
déterminé qui ne lâchera pas un pouce de
ses droits sur l’Esplanade des Mosquées. En cette année 2017
qui marque les 50 ans de l’occupation de
Jérusalem Est et de l’annexion illégale
qui s’en est suivie, Netanyahou se
serait bien vu terminer le travail et
accaparer l’Esplanade des Mosquées,
troisième lieu saint de l’Islam,
poursuivant ainsi la dé-palestinisation
de la ville. Il aurait ainsi fait sauter
le statu quo qui en accorde la
juridiction à la Jordanie.
Il est vrai que
pour Netanyahou, statu quo signifie –
comme c’est le cas en Cisjordanie –
perpétrer une occupation toujours plus
violente, aller toujours plus loin dans
la dépossession et imposer la politique
du fait accompli à tous.
La promptitude de
Netanyahou à utiliser des faits de
résistance pour enclencher des faits de
guerre n’est plus à démontrer, tout
comme sa volonté de transformer en
conflit religieux une occupation
coloniale qui doit cesser. S’il voulait
tester la résistance du peuple
palestinien, il a été servi.
Il a trouvé face à
lui un peuple uni, une résistance
déterminée, une jeunesse au premier
plan, des partis politique à l’unisson
et une Autorité palestinienne prenant
ses responsabilités. Il a aussi trouvé
le monde musulman bien décidé à ne pas
se laisser déposséder de ses lieux
saints, la Jordanie qui entendait garder
ses prérogatives sur ce lieu non
seulement symbolique mais également
politiquement déterminant, et une
communauté internationale qui a vite
compris les conséquences planétaires que
pourrait avoir ce contrôle renforcé
d’Israël sur les fidèles musulmans.
Pour la deuxième
fois en quelques semaines, il a dû se
replier en rase campagne. Après la
victoire des prisonniers politiques
palestiniens, avec lesquels son
administration a été contrainte de
négocier, il a dû ranger ses portiques
et ses caméras – en promettant un
dispositif encore plus néfaste : le
contrôle dit « intelligent » que les
Palestiniens n’accepteront pas plus que
les détecteurs de métaux.
Une fois de plus
encore des morts, encore des blessés,
encore des souffrances, et toujours des
exactions. Notons particulièrement
celles commises à l’hôpital al Makassed
de Jérusalem-Est où l’armée israélienne
a semé par deux fois la terreur, en
tentant d’arrêter des blessés ou
d’enlever aux familles les dépouilles de
ceux qu’elle venait d’exécuter.
Sans oublier – à
Jérusalem et en Cisjordanie – les 270
arrestations arbitraires, une armée qui
n’hésite pas à tirer pour tuer les
manifestants (12 personnes ont été
assassinées), les raids de l’armée dans
les villages, les destructions.
Netanyahu ne digère
pas sa défaite et la répression ne s’est
pas arrêtée le 25 juillet, bien au
contraire, que ce soit à Jérusalem-Est
ou dans le reste de la Palestine :
exactions, homicides et arrestations se
poursuivent – lundi 31 juillet, ce sont
encore 33 personnes qui ont été arrêtées
à Jérusalem dont sept mineurs âgés de 13
à 17 ans, les accès à la vieille ville
et à l’Esplanade ainsi que la
circulation sont terriblement
contraints. Autant de situations
susceptibles d’engendrer un engrenage de
la violence.
La seule mesure qui
apaisera durablement la situation à
Jérusalem, c’est la fin de l’occupation
et en premier lieu la reconnaissance par
Israël des droits des Palestiniens sur
Jérusalem Est, leur capitale.
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