Rapport
Le périple de la vallée du feu
CPI
Photo: CPI
Jeudi 9 juin 2016
Al-Khalil – CPI
Lorsqu’on se met sur une
hauteur surplombant la profonde vallée
d’Annar (du Feu), on sera étonné par une
scène impressionnante, une vue
effrayante. Se montrent à lui des
chemins en pente, très raides, bien
tordus, tortueux, sinueux. L’abrupte
route du Feu commence à partir de
l’église de Dir Bani Obaid, au nord du
village d’Obaidiya, de la
sous-préfecture de Bethléem, et elle
prend fin au point de passage militaire
de Container, aux alentours du village
d’Abou Dibs, à l’est de la ville d’al-Quds
occupée (Jérusalem).
La route Wadi an-Nar inquiète
les Palestiniens. Elle est la seule
route reliant le Sud de la Cisjordanie à
son Nord, après la fermeture de la route
principale allant à Ramallah et au Nord.
Cette route comporte treize
virages très pointus, accompagnés d’une
descente abrupte de cinq kilomètres.
Cette route est la cause de dizaines
d’accidents meurtriers, sans parler de
tous ces véhicules, voitures, camions,
bus endommagés.
Et cela concerne les véhicules
palestiniens uniquement, car les
voitures israéliennes n’y passent pas.
Plan pour étouffer al-Quds
Les Palestiniens perdent
beaucoup à cause de cette route, des
centaines de millions de dollars. Les
véhicules dépensent trop de carburant,
étant obligés de prendre cette route
trop longue, trop dangereuse. Les
véhicules s’usent aussi plus rapidement.
Les véhicules dépensent trop de pièces
détachées.
Abdou as-Salam al-Talahima,
directeur général au ministère
palestinien des transports, confirme que
ces dépenses supplémentaires dépassent
370 millions de dollars annuellement, en
plus d’environ 1230 véhicules qui
quittent la ligne.
Al-Talahima confie au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) que
cette route fait un grand nombre de
victimes, 13 tués et 265 blessés en
2015.
Epuisement physique et
moral
Al-Talahima pense fermement
qu’imposer la route de la vallée du Feu
n’est qu’un plan ancien destiné à
encercler la ville d’al-Quds occupée, à
priver les habitants de la Cisjordanie
d’atteindre la ville sainte, à épuiser
encore plus les Palestiniens,
physiquement, moralement,
financièrement.
Le Palestinien Chaaban Badwi
al-Charif, 63 ans, du département
d’al-Khalil, est un chauffeur de car sur
la ligne d’al-Khalil-Ramallah. Il y
travaille tous les jours et remarque
combien les chauffeurs palestiniens
souffrent sur cette route de Wadi an-Nar.
Auparavant, le chemin
d’al-Khalil à Ramallah, via la ville
d'al-Quds, ne prenait que 45 minutes,
aujourd’hui il prend plus du double,
souvent plus.
Ce temps supplémentaire épuise
et les chauffeurs et les passagers et
les voitures. La route est doublée, le
prix également, de 15 shekels à 30.
La vallée du Feu est la seule
route qui relie le Sud au Nord de la
Cisjordanie, une cause de grandes
souffrances pour les Palestiniens dans
leurs déplacements, dans leur quotidien.
Et la ville d'al-Quds est désormais
toute seule, triste, loin de ses
fidèles. Une vraie tragédie.
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