Rapport
La goyave palestinienne,
le fruit automnal le plus séduisant
CPI
Photo:
CPI
Jeudi 8 octobre 2015
Cisjordanie – CPI
En automne, avec une couleur jaune
puis verte, avec son petit chapeau noir,
avec son odeur attirante, avec son goût
sucré, la goyave séduit les Palestiniens
qui l’appellent la « choyée ».
La ville de Qalqilia, au nord de la
Cisjordanie, est connue pour son climat
chaud, pour son eau souterraine
abondante, pour son fruit automnal
qu’est « la goyave ».
Dans la ferme de son père, Mme Iman
Abou Khidr, 44 ans, ramasse les goyaves
de façon délicate, les arrange dans des
caisses particulières. « C’est un fruit
choyé », dit-elle.
La terre de son père produit
annuellement quinze mille kilogrammes de
goyaves.
Sa terre de quelque trois mille
mètres carrés possède une centaine de
goyaviers. Abou Khidr, 63 ans, dit que
le goyavier est un arbre délicat, qu’il
a besoin d’un traitement spécial, d’un
fumier particulier, de beaucoup d’eau,
d’un climat chaud et humide.
Abou Khidr vend ses produits sur le
marché palestinien. Il attend l’accord
des responsables jordaniens pour en
exporter vers la Jordanie. Le prix d’un
kilogramme de goyaves est de huit
shekels (un dollar fait un peu moins de
quatre shekels environ).
Abou Khidr n’est pas le seul, des
dizaines d’autres fermiers se basent sur
la saison des goyaves qui commence à
partir de la fin du mois d’août et
continue trois mois environ pour faire
vivre leurs familles.
Une occasion bénie
« La goyave fait partie de notre
vie ; on dirait un de mes enfants », dit
Firdos, la femme d’Abou Khidr qui l’aide
dans la cueillette de goyaves.
Son fils Osama, 49 ans, l’aide aussi,
bien qu’il travaille comme fonctionnaire
dans le domaine public.
Depuis 2012, les Palestiniens
organisent, dans la ville de Qalqilia,
un festival annuel sous le nom « Le
Festival de la goyave ». C’est une
occasion où plusieurs sortes de ce fruit
automnal sont exposées et beaucoup
d’efforts sont mis pour l’exporter.
La famille d’Abou Khidr possède 2,3
hectares de terrains riches en goyaves
et agrumes. Il y avait d’autres sortes
de fruits, mais le mur de séparation
discriminatoire les a avalés en 2003.
« Ils (les occupants sionistes) ont
volé un grande morceau de ma terre. Le
petit morceau restant, il est difficile
d’y accéder ; nous ne pouvons y entrer
qu’avec des autorisations spéciales, des
autorisations difficiles à obtenir. Au
niveau des portails, nous sommes
fouillés et humiliés ».
Qalqilia possède une terre très
fertile et beaucoup d’eau,
soixante-douze sources souterraines.
Une énorme quantité de
produits
Ibrahim Nazzal, président de la
chambre de commerce de Qalqilia,
s’attend à ce que son département, le
département de Qalqilia, produise cette
année quelque cinquante-six mille tonnes
de goyaves dont mille tonnes devraient
partir vers l’étranger. Il faut en faire
partir beaucoup plus.
En marge du festival de la goyave,
Walid Assaf, ministre palestinien de
l’agriculture, a confirmé que son
ministère travaille pour ouvrir les
portes vers les marchés extérieurs,
notamment car la goyave palestinienne
est une fierté, une des meilleures du
monde.
Selon Assaf, la Jordanie en importe
une grande quantité, selon ses besoins.
Soulignons enfin que la goyave est un
fruit riche en vitamines, A, B et C. De
plus, on fabrique de ce fruit du gâteau,
de la marmelade, du jus. Les feuilles du
goyavier sont aussi utiles, utilisées
pour traiter la toux et différentes
maladies de la poitrine. Ces feuilles
font partie de la médecine populaire
palestinienne.
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