Rapport
La Nakba : Mme Abou Chamma
et 70 ans de
rêve du retour à son village
CPI
Photo :
CPI
Vendredi 8 juin 2018
Silfit – CPI
Les survivants de
la Nakba (la catastrophe de 1948) se
rappellent toujours les souffrances et
les images dures des réfugiés
palestiniens qui avaient été chassés de
leur terre par la force, pour construire
« Israël ». Mme Hadja Najieh
Abou Chamma, appelée Om Salim, 85 ans,
de la ville de Silfit, s’en rappelle
bien, 70 ans plus tard.
En effet, elle
avait 15 ans lorsque sa famille avait
été obligée de quitter son village de
Qolieh, à 15 kilomètres de la ville d’ar-Ramla.
« A l’époque, je ne pensais guère que je
retournerais dans mon village »,
dit-elle.
Elle se confie au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information :
« On nous avait dit
que les bandits d’Aragon et de Chterne
tuaient tous les villageois, même les
enfants, que les bandits n’avaient pas
le cœur tendre. Nous avons alors pris
nos affaires et quitté notre village,
sous le bombardement sioniste.
Maintenant, 70 ans après, je rêve
toujours d’y retourner. C’est un droit.
Pour cela, je porte toujours la clé de
notre maison, je la porte depuis l’an
1948. »
Contre l’oubli
Quant à la clé
qu’elle porte, Hadja Najieh remarque :
« Mon âge dépasse les 85 ans
et je la porte toujours. Je la garde
et raconte son histoire à mes
enfants et mes petits-enfants, pour
qu’ils n’oublient rien. Et je reste
confiant que nous retournerons à
notre patrie. Et si je n’y retourne
pas, mes enfants et mes
petits-enfants retourneront à notre
maison, avec sa clé. »
Hadja Najieh se
rappelle comment les villageois avaient
laissé leurs biens et leur argent dans
leur maison, pensant à un retour rapide
: « Et voilà soixante-dix ans et nous ne
sommes pas encore retournés »,
pleure-t-elle.
Inoubliables sont
les beaux jours de l’époque, pour Hadja
Najieh, la moisson, le chant d’oiseaux,
la ferme familiale, la terre, avant que
les occupants sionistes viennent pour
les chasser et provoquer une catastrophe
humaine : la Nakba.
Hadja Najieh garde
les souvenirs de son village de Qolieh.
Et elle continue à porter la clé de sa
maison et des habits palestiniens
traditionnels, afin que la mémoire de la
Palestine reste toujours vivante.
L’inoubliable
village de Qolieh
Le village est
transformé en vraie forêt, les occupants
l’avaient détruit et négligé. Mais elle
est sûre qu’elle pourra reconnaître
chaque centimètre de son village, de sa
maison, de sa terre, du lieu où ils
conservaient l’olive et le blé.
Hadja Najieh parle
finalement de la résistance de son
village. Son village a donné le héros
Hassan Salama. Avec les moyens du bord,
tout son village a résisté contre les
attaques des occupants sionistes. Ces
occupants ont détruit le village par un
bombardement intense, pour éparpiller
ses habitants partout dans le monde, et
la famille de Hadja Najieh dans la ville
de Silfit.
Copyright © 2018 Le Centre Palestinien
D'Information
Les
rapports du CPI
Le
dossier Hamas
Les dernières mises à jour
|