Rapport
Dima al-Wawi, la plus petite captive
palestinienne,
sous la torture
CPI
Photo: CPI
Dimanche 8 mai 2016
Al-Khalil – CPI
Les regards sont pleins
d’innocence, de tristesse, de terreur,
mais la voix est pleine de volonté,
d’optimisme et d’assurance, l’assurance
d’un futur meilleur. C’est ainsi que
paraissait la fillette Dima al-Wawi, la
plus jeune captive du monde. Elle vient
de quitter la détention sioniste. Elle
est avec sa famille, parmi les siens, à
l’air de la liberté, après
soixante-quinze jours d’emprisonnement,
une période de détention, si longue pour
une toute petite fille. Elle n’en croit
pas ses yeux.
Sa mère Om Rachid dit au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) que le
jour du 9 février 2016 reste « une
blessure profonde » pour la famille. Ce
jour-là, les médias ont diffusé la
nouvelle de l’arrestation de sa fillette
Dima au moment où la mère croyait sa
fille à l’école, non loin de la maison
familiale.
La fillette Dima, avec une
grande assurance, répond aux questions
posées par les journalistes et les
envoyés spéciaux des chaînes de
télévision et aux félicitations venues
de partout.
Un morceau de douleur
Dima explique au correspondant
de notre Centre Palestinien
d’Information (CPI) que les occupants
sionistes ont eu recours à plusieurs
sortes de torture. Ils l’ont aspergée
avec de l’eau gelée, dans des jours de
grand froid. Ils l’ont épuisée par leurs
menaces et leurs interrogations sans
interruption.
Elle confirme avoir vu des
enfants captifs blessés, pendant qu’elle
se déplaçait d’une prison à une autre et
pendant les jugements.
Et pour passer son temps, si
long dans la prison, Dima s’occupait à
pratiquer le tricot, les perles, la
prière et la lecture.
Abou Rachid, le père de Dima,
dit que l’absence de sa fille est tombée
sur la maison, étant très jeune, telle
une foudre. Il est vrai qu’elle a six
sœurs et trois frères, et on sentait la
maison vide, on ressentait l’ennui. Ce
sont les campagnes de solidarité menées
pour sa libération qui donnaient
quelques doses de consolation. Ces
campagnes ont pu faire des pressions sur
l’occupation qui s’est trouvée enfin
obligée de la libérer.
Sa mère remarque que Dima est
retournée à la maison comme un papillon
qui refuse les murs et veut toujours
voler à l’air libre, avec joie.
Cependant, la tristesse, les cris
qu’elle sort pendant son sommeil
trahissent sa détresse.
Une loi militaire
Amjad an-Nadjar, directeur du
club al-Assir, dans la ville
d’al-Khalil, dit que le jugement des
enfants représente un épisode de la
longue série de crimes commis contre le
peuple palestinien par les occupants
sionistes.
Juger les enfants est un crime
qui n’est commis dans le monde que par
les occupants sionistes, en se basant
sur une loi militaire qui permet
d’entamer des procès contre des enfants
de douze ans ou plus, dit-il.
Dima a été détenue en vertu de
ladite loi et remise à Beit, institution
appartenant à la prison de Hacharon.
Les occupants sionistes se sont
trouvés face à une pression
internationale pour libérer
l’adolescente Dima al-Wawi. En fait, le
droit international et le droit
israélien lui-même interdisent
l’emprisonnement des enfants de douze à
seize ans, ajoute le directeur du club
al-Assir. Cette pression a poussé le
tribunal de l’occupation à reculer et
baisser la peine de quatre mois à
soixante-quinze jours, avec une amende
de 2500 dollars.
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