Rapport du CPI
Les ouvriers de
Gaza entre l'enclume et le marteau :
la pauvreté et le blocus
CPI
Photo: CPI
Mercredi 8 mai
2013
Gaza – CPI
Un blocus dur,
ravageur, mortel frappe la bande de Gaza
depuis six ans. Une dure pauvreté s’y
installe durablement, une pauvreté qui
frappe tout le monde, les ouvriers en
particulier, ceux qui travaillaient
auparavant dans les territoires occupés
en 1948 encore plus.
Même le premier mai,
ceux qui peuvent travailler continuent à
travailler, bien que ce jour de la fête
du travail soit férié pour tout le
monde, dans le domaine public comme le
domaine privé.
Je ne peux pas ne pas
travailler ; je dois mettre quelque
chose sous la dent de mes cinq enfants,
dit Mohammed Mohsin, du village de
Jébalia, au nord de la bande de Gaza.
L’envoyé de notre
Centre Palestinien d’Information (CPI)
l’a remarqué bien fatigué, bien occupé
par son travail, sans s’occuper de la
fête du travail et de son jour férié. «
Donner à manger aux enfants exige un
travail sans arrêt, loin de tout congé
», lui a-t-il confié.
Le blocus sioniste
Auparavant, il
travaillait dans les territoires occupés
en 1948. Et avant le blocus sioniste, il
avait une vie meilleure. Mais depuis que
les occupants sionistes ont retiré
toutes les autorisations de travail dans
les territoires occupés en 1948, tout a
changé.
« Pour longtemps, je
suis resté à la maison sans emploi, les
poches vides, le cœur brisé en raison de
mon incapacité de venir en aide à mes
enfants », se rappelle-t-il, les larmes
aux yeux.
En dépit d’un marché
du travail très difficile et très
restreint, n’aimant pas resté les bras
croisés, les recherches d’emploi de ce
quadragénaire lui ont permis de trouver
quelque chose dans la construction. Et
il en est satisfait, malgré la dureté de
ses tâches et les salaires très bas. «
Au moins, je construis mon pays »,
dit-il.
La situation d’un
autre quadragénaire, Mohammed Al-Chorbéji,
du village de Beit Lahya, au nord de la
bande de Gaza, n’est pas beaucoup mieux.
Lui aussi travaillait en "Israël" dans
la construction. A force de la fermeture
répétée des points de passage, il a
perdu son travail.
Avec le manque de
produits de construction dans la bande
de Gaza, à cause du blocus sioniste, il
n’a pas trouvé quelque chose dans ce
domaine. Après une période sans
activité, forcée, il a commencé à
travailler comme vendeur dans une petite
épicerie.
La vie est dure, très
dure, et pourtant, Mohammed reste
optimiste : « Quoique les autorités
sionistes fassent, fermeture des points
de passage devant les ouvriers et
destruction totale de tous les domaines
de la société palestinienne, le peuple
palestinien fabrique de ses souffrances
un grand espoir. Le mur de séparation
discriminatoire s’élève, l’occupation
sioniste est de plus en plus dure, les
ouvriers toutefois continuent leur vie
», a-t-il expliqué au correspondant du
Centre Palestinien d’Information (CPI).
Conditions très
difficiles
Tout le monde sait
que blocus sioniste a complètement
démoli l’économie de la bande de Gaza,
laissant beaucoup de monde sur le
carreau. Ce sont les ouvriers qui en
souffrent les premiers. La pauvreté se
marie au chômage.
C’est à la veille de
la deuxième Intifada que les occupants
sionistes avaient imposé une fermeture
hermétique sur la bande de Gaza. En
conséquence, des milliers d’ouvriers ont
perdu leur travail.
Les chiffres du
bureau palestinien des statistiques
indiquent qu’au quatrième trimestre de
l’année passé 2012, 121 mille ouvriers
palestiniens de la bande de Gaza étaient
sans emploi, à cause du blocus sioniste
qui freine toute la vie économique de
Gaza.
Maher At-Tabbaa,
expert économique, dit qu’après bientôt
sept ans de blocus et suite à plusieurs
guerres, il est temps de trouver des
solutions à ces ouvriers, à ce chômage
chronique et élevé. Il faut demander aux
organisations arabes, musulmanes et
internationales à venir dans la bande de
Gaza et œuvrer pour combattre ce fléau,
pour stopper sa propagation, pour mettre
en place un programme de soutien aux
ouvriers.
Rester longtemps sans
rien faire est une raison de perdre les
expériences acquises. Il faut donc
mettre en place des stages intensifs de
réadaptation. Il faut aussi ouvrir les
marchés arabes de travail aux ouvriers
palestiniens, avec des contrats à durée
déterminée, souligne enfin l’expert
économique.
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