Rapport
Les chrétiens de la Palestine visés par
l’occupation,
à l’instar de leurs compatriotes
musulmans
CPI
Photo: CPI
Vendredi 7 novembre 2014
Gaza/Naplouse – CPI
A l’instar de leurs
compatriotes musulmans, les chrétiens
palestiniens vivent sous l’occupation
sioniste et sous des pressions
religieuses, politiques, sécuritaires et
économiques depuis la Nakba (la
catastrophe de 1948). A l’instar des
musulmans, les chrétiens ont été chassés
de leurs terrains, de leurs villes et
villages. Leurs terres et leurs maisons
ont été injustement confisqués.
Avec l’escalade des
agressions commises par les groupes
terroristes sionistes appelés « Payer le
prix », dans les villes et villages de
la Cisjordanie et dans les territoires
occupés en 1948, les lieux saints, les
cimetières et les lieux de culte ne sont
plus épargnés.
Diviser
pour mieux régner
Et pour diviser les
Palestiniens des territoires occupés en
1948, les occupants sionistes essaient
d’engager les chrétiens dans leur armée,
une façon pour déchirer le tissu social
palestinien. Les chrétiens arabes ont
compris l’enjeu et ont refusé.
L’écrivain chrétien
Joni Mansour, habitant des territoires
occupés en 1948, a écrit dans un de ses
articles :
« Les chrétiens
arabes ne porteront jamais l’arme. Ils
ne s’engagent jamais dans cette armée
qui a poussé vers l’exil les habitants
des villages de Kafr Baraam, Aqrith,
Al-Bassa, Al-Barwa, Al-Mansoura, Sahmata,
Maaloul, Al-Damoun, Sirine, Bisan,
Tabariyya et Safad. Ils ne portent
jamais l’arme et ne s’engagent jamais
dans une armée qui occupe les terrains
de leur peuple en Cisjordanie et
encercle les leurs dans la bande de
Gaza. Ils ne s’engagent pas dans une
armée qui agresse quotidiennement leur
peuple et qui impose un blocus inhumain
et discriminatoire, jamais vu dans toute
l’histoire ».
Un nombre
en diminution
Vider la Palestine de
ses habitants chrétiens fait partie du
projet sioniste qui consiste à faire un
Etat purement juif, souligne
l’archevêque Attallah Hanna. Ainsi, le
nombre de chrétiens est en diminution,
depuis le mandat britannique. A la fin
du dix-neuvième siècle, plus de 13% des
habitants de la Palestine ont été des
chrétiens. Actuellement, leur nombre ne
dépasse les six mille personnes, selon
certaines statistiques.
L’immigration des
chrétiens s’accroît de façon
inquiétante, confirme Dr. Hanna Issa,
secrétaire général du comité
islamo-chrétien pour soutenir la ville
d'Al-Quds et les lieux saints. Les
dernières indications montrent que
quelque six cents chrétiens quittent la
ville d'Al-Quds, la Cisjordanie et la
bande de Gaza, annuellement. Les raisons
en sont multiples : confiscation de
propriétés de l’église, restrictions
imposées sur la construction, taxes
exorbitantes, mur de séparation
discriminatoire, entre autres.
La liberté
de culte
Les occupants
sionistes imposent toutes sortes de
restriction sur la liberté de culte. Ils
imposent aussi plusieurs sortes de
mesures destinées à vider la ville d'Al-Quds
de ses habitants musulmans et chrétiens,
ainsi que la ville de Bethléem. Cette
ville est encerclée par le mur
discriminatoire de séparation qui
confisque des dizaines d’hectares de ses
terrains. Ce mur empêche ses habitants
d’atteindre librement l’église de la
nativité.
Au moment où les
chrétiens étrangers arrivent par
milliers pour visiter la ville d'Al-Quds
et la ville de Bethléem, les chrétiens
palestiniens en sont privés.
Les colonies et le
mur discriminatoire de séparation
empêchent le mouvement entre ces deux
villes saintes et étouffent le tourisme,
la source de survie de beaucoup de
chrétiens.
Une bonne
entente
Les églises se
considèrent partie intégrante de la
Palestine arabe. Leurs hôpitaux, leurs
écoles et leurs institutions sont au
service de tous les Palestiniens,
confirme Monib Younan, archevêque de
l’église anglicane.
Il y a des dizaines
de noms chrétiens qui brillent dans le
ciel de l’histoire palestinienne. Qui
n’a pas entendu les noms de George
Habach, Kamal Nasser, l’archevêque
Maboutchi, Attallah Hanna...
Les médias sionistes
essaient de duper le monde en disant que
les chrétiens quittent la Palestine,
étant persécutés par les musulmans.
Les réalités du
terrain sont autres. Les églises ont
ouvert leurs portes aux musulmans dont
les mosquées avaient été bombardées par
les occupants sionistes pendant leur
dernière guerre agressive menée contre
la bande de Gaza.
« Nous, les chrétiens
de Gaza, ne souffrons d’aucune pression.
Tout au contraire, tous les chrétiens
vivent avec liberté, sans peur. Ils
pratiquent leur culte avec liberté »,
dit le chrétien palestinien Fadi Samaan.
Les relations
entre les musulmans et les chrétiens
sont en bonne entente ; le départ de
certains chrétiens n’est pas politique
mais économique, résume le père Emanuel,
l’archevêque de la communauté latine de
la bande de Gaza.
Les
rapports du CPI
Le sommaire des massacres à Gaza 2014
Les
opinions du CPI
Les dernières mises à jour
|