Rapport

La sainte mosquée d’al-Ibrahimi
face à la colonisation et la judaïsation

CPI

Photo: CPI

Samedi 5 mars 2016

Au cœur de la ville d’al-Khalil, au sud de la Cisjordanie, se trouve la sainte mosquée d’al-Ibrahimi, le deuxième lieu saint islamique de toute la Palestine. Al-Ibrahimi survit entre le marteau de la judaïsation et l’enclume de la colonisation. C’est toute la ville d’al-Khalil qui souffre de ce cancer de colonisation. Un cauchemar infernal.

Depuis le premier jour de l’occupation de la ville par les sionistes, en 1967, la deuxième grande mosquée est face à une guerre sans merci de la part des occupants. En 1994, elle a été le sujet d’un massacre affreux, quarante fidèles y ont laissé la vie.

Malgré l’importance religieuse, historique et politique du sanctuaire, les Arabes se trouvent dans un silence de mort. Les Palestiniens restent seuls face à toutes les menaces sionistes et la judaïsation de leur mosquée.

L’odeur de l’Histoire

Dr. Adnan Abou Tabaneh, professeur en histoire islamique, confirme au correspondant de notre Centre d’information que la mosquée remonte dans l’histoire jusqu’à l’époque du prophète Ibrahim. Le père des prophètes est arrivé sur cette terre à l’époque des Arabes cananéens. La ville a alors pris son nom.

La Grotte d’Ibrahim

Dans une grotte, en dessous de la mosquée, le prophète Ibrahim a enterré sa femme Sara, il y a quelque 3800 ans. C’est à cet endroit même qu’ont été enterrés les prophètes Ibrahim, Isaac et Jacob et leurs femmes, selon beaucoup de données historiques. Le prophète Salomon a entouré le lieu par une haute clôture ; on voit encore des rochers d’une longueur de dix mètres et d’une hauteur de deux mètres, explique le chercheur Adnan Abou Tabana.

A leur arrivée, les musulmans ont augmenté la hauteur de la clôture et pris le lieu pour leurs prières. A l’époque omeyyade, le lieu a eu son plafond.

A l’époque des croisades

En l’an 492, le sanctuaire d’al-Ibrahimi est tombé aux mains des croisés et a pris le nom de Saint Ibrahim pour quatre-vingt-dix. Saladin l’a libéré, a détruit la tour bâtie par eux, construit une école sous le nom d’al-Youssifia, à l’ouest de la sainte mosquée d’al-Ibrahimi.

Une longue série de violations sionistes

La mosquée d’al-Ibrahimi est le sujet de beaucoup d’agressions et de violations. Hadj Mondir Rafiq Abou al-Filat, directeur de la mosquée, confirme que ces agressions ont commencé depuis 1967.

Et en 1976, des colons ont brûlé le saint Coran à l’intérieur de la mosquée. Des affrontements se sont engagés entre les colons et des fidèles, suite à cette agression.

En 1987, les occupants ont installé des outils électroniques, des caméras et des portails et des outils électroniques sur ses entrées.

1994 est une année douloureuse pour la mosquée d’al-Ibrahimi, dit al-Filat à notre Centre. C’est en cette année que l’extrémiste Goldstein a effectué son attaque contre les fidèles à l’intérieur de la mosquée. 29 fidèles y ont laissé la vie, pendant la prière de l’aube.

La commission de Chamghar

Suite à ce massacre, les autorités de l’occupation ont mis en place une commission qui a décidé de diviser la mosquée d’al-Ibrahimi en deux. 56% pour les juifs, 44% pour les musulmans. Depuis cette division, les juifs ont mis la main sur les quartiers d’al-Yaqoubia, al-Youssiffiya, al-Anbar, as-Sadna et la bibliothèque. C’est seulement le quartier d’al-Ishaqiya qui est resté pour les musulmans.

Les musulmans n’ont pas la maitrise de leur part pendant dix jours, pendant les fêtes juives.

Appel à la prière interdit

Les autorités de l’occupation vont jusqu’à restreindre les appels à la prière. De plus, le lieu de l’appel se trouve dans la division juive. Le fidèle qui veut lancer l’appel devra se rendre à la division juive ; il doit obtenir une autorisation ; il est souvent agressé.

La mosquée d’al-Ibrahimi reflète la volonté de l’occupation d’effacer tout repère islamique, de changer ses aspects, de la judaïser. Ces agissements sont confrontés par la résistance, par l’union, par la présence permanente dans la mosquée.

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