Rapport
Les rabbins et la légalisation de la
sauvagerie,
sous un silence douteux
CPI
Photo: CPI
Mardi 5 janvier 2016
Palestine – CPI
L’identité de ces Israéliens qui
avaient exécuté le crime de la mise à
feu de la famille palestinienne de Dwabcha a récemment été connue, et ont
sait qu’ils viennent d’organisations
terroristes juives. On sait désormais
qu’ils sont le résultat d’une
mobilisation religieuse et idéologique,
encouragés directement et indirectement
par l’établissement politique de
l’entité sioniste. Ils sont tous allés
dans des écoles religieuses dirigées par
des rabbins connus pour leurs
provocations, des rabbins qui incitent à
tuer les Arabes et à toutes sortes de
violence.
Tuer les Arabes comme « un
devoir religieux »
La plupart des terroristes israéliens
sont des disciples du rabbin Isaac
Ginzberg qui dirige une école
talmudique, à la colonie de Yitzhar,
installée sur les terrains du
département de Naplouse.
Ce rabbin a donné, en 2013,
l’argumentation religieuse aux groupes
terroristes juifs « Payer le prix » qui
ont pratiqué des dizaines d’agressions
contre les villes, les villages et les
localités palestiniens. Un bon nombre de
mosquées et trois églises, en
Cisjordanie et dans les territoires
occupés en 1948, ont été brûlées.
Ginzberg est allé jusqu’à donner des
justifications religieuses aux crimes
commis par ses disciples contre la
famille Dwabcha (le journal hébreu
Haaretz, le 24 décembre 2015).
A noter que Ginzberg est suivi, dans
le monde entier, par des dizaines de
milliers de jeunes juifs. Et il a écrit
son livre « Béni soit le héro » pour
dire du bien du terroriste Baruch
Goldstein qui avait ouvert le feu sur
les fidèles, dans la sainte mosquée
d’Al-Ibrahimi, le 25 février 1994, et en
avait tué 29 et blessé des dizaines.
Ginzberg n’est pas le seul à lancer
des provocations contre les
Palestiniens. Le rabbin Dof Lithour, le
plus connu des religieux du parti Beit
Juif, a soutenu la mise à feu de la
famille de Dwabcha.
Et un rapport diffusé par la deuxième
chaîne israélienne, le 26 novembre 2015,
a attiré l’attention sur le fait que
beaucoup de rabbins avaient mis des
réserves sur le crime contre la famille
de Dwabcha, non pour des raisons morales
ou religieuses, mais parce qu’ils sont
inquiets de voir leur projet d’un Etat
juif pur échoué (Haaretz, 27 décembre
2015).
Egorger les nourrissons
arabes, une mesure préventive !
Sans doute, le livre « La législation
du Roi » du rabbin Yitsaq Chabira,
publié en 2009, en est des plus
dangereux. Il justifie l’assassinat des
nourrissons arabes, sous prétexte qu’ils
combattront "Israël" lorsqu’ils seront
grands.
Malgré tous ses dérapages, ce
livre a été considéré comme une
« créativité jurisprudentielle » par un
bon nombre de membres du conseil suprême
des rabbins, la plus grande institution
religieuse officielle en "Israël".
Pour sa part, le rabbin Meir David
Darkman appelle à donner le haut prix
d’"Israël" à l’organisation terroriste
Lahva pour ses agressions commises
contre les Palestiniens de la ville
d'Al-Quds (Haaretz, 14 janvier 2015).
La légalisation du vol
Un bon nombre de rabbins vont jusqu’à
légaliser le vol des Palestiniens.
Samuel Mordakhaï, le grand rabbin de la
ville de Safed, dit que le vol d’un
Arabe n’est pas un « péché », « car les
Arabes sont fondamentalement des
voleurs » (23 décembre 2015).
Zalman Malmid, un grand rabbin
sioniste, invite ses disciples de la
colonie de Karneh Chamroun, à l’ouest de
la ville de Qalqilia, à l’ouest de la
Cisjordanie, à non seulement voler la
récolte d’olives, mais aussi à
empoisonner les puits d’où boivent les
Palestiniens (Maariv, 22 juillet 2015).
Détruire les lieux de culte
Le rabbin Yisraël Ariel appelle à
détruire la sainte mosquée d’Al-Aqsa,
afin de construire le « temple » à sa
place.
Un certain nombre de rabbins vont
encore plus loin et appellent à détruire
la Mecque, afin que les Musulmans
baissent les bras et arrêtent de
confronter "Israël" (journal hébreu
Yediot Ahronot, 18 novembre 2010). Il y
a aussi des rabbins qui appellent à
mettre le feu aux églises, les
considérant comme « une sorte
d’idolâtrie ».
Ces rabbins se basent sur les écrits
du rabbin Mocher Ben Maymoun, qui a vécu
au douzième siècle, à l’instar du rabbin
Gofechtan (Haaretz, 8 novembre 2015).
Cependant, en dépit de toutes les
agressions dont les églises et les
prêtres sont le sujet, le Vatican et
l’occident ne font aucune protestation
contre le terrorisme juif et son milieu
religieux.
Appels religieux à
l’assassinat, avec un soutien officiel
israélo-américain
Tous ces rabbins sont fonctionnaires
ou membres d’institutions religieuses
payées par le gouvernement israélien, ce
qui implique directement ce gouvernement
dans ces appels au crime.
A titre d’exemple, personne ne pense
priver le rabbin Chamuel Ilyaho de son
salaire. Pire, il est candidat pour la
fonction de grand rabbin oriental.
De plus, ces rabbins terroristes
reçoivent des soutiens politiques.
Benyamin Netanyahu, le premier ministre
israélien, a loué le rabbin Lior en le
qualifiant de « bataillon qui guide le
peuple d’"Israël" » et a accepté qu’il
donne un discours dans une conférence
organisée par le rabbin Isaac Ginzberg
(Haaretz, le 19 août 2015).
Et le député Batslal Smotritch,
président de la commission économique du
parlement, a écrit un article ne
considérant pas la mise à feu de la
famille de Dwabcha comme un acte
terroriste (10 décembre 2015).
Le problème, c’est que les Etats-Unis
encouragent ces organisations juives qui
appellent à détruire la sainte mosquée
d’Al-Aqsa et à tuer les Arabes, dont
l’école du rabbin Ginzberg.
Le problème est désormais encore plus
grave, car des disciples de ces rabbins
occupent des fonctions clés, à l’instar
de Yossi Cohen, le nouveau président du
Mossad, Roni Alsheikh, le nouvel
inspecteur de la police et président des
renseignements intérieurs (Shabak).
Désormais, plus de 60% du Shabak et
40% des officiers des unités de combat
viennent des milieux sionistes
religieux, ce qui confirme l’effet
négatif de ces rabbins sur les cercles
des décideurs de Tel-Aviv.
On remarque que le monde s’intéresse
beaucoup à cette pensée « sauvage » sur
laquelle est basée l’organisation de
« l’Etat islamique », qui fait mal aux
Musulmans plus qu’aux autres, sans
parler de la pensée « sauvage » que les
rabbins juifs légalisent.
On remarque finalement que les
pensées que véhiculent ces rabbins sont
plus efficaces que celle de « Daech »,
car ces rabbins profitent d’un milieu
politique, économique et social
favorable, d’une institution, d’un Etat.
Le monde, en restant silencieux face à
cet état de cause, montre sa forte
hypocrisie et sa politique du deux poids
deux mesures.
Article écrit par Saleh
An-Noami et paru sur le
site d’aljazeera.net, le 1er
janvier 2016, traduit et résumé par le
département français du Centre
Palestinien d’Information (CPI)
Les
rapports du CPI
Le
dossier Hamas
Le dossier soulèvement octobre 2015
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