Rapport
Lorsque les centres de formation
deviennent productifs
CPI
Photo: CPI
Vendredi 3 juin 2016
Gaza – CPI
Dans la boulangerie al-Fatih,
mise en place par le Centre de réforme
et de réhabilitation du village de Dir
al-Balah, dans la bande de Gaza, une
dizaine d’ouvriers bougent comme des
abeilles dans leur ruche.
C’est le ministère de
l’intérieur, dans la bande de Gaza, qui
a ouvert cette boulangerie, dans la
prison de Dir al-Balah, qui assurera
quelque cinq mille pains, couvrant les
besoins de la prison et des institutions
du ministère, une première étape avant
de commencer à vendre aux marchés
locaux.
Récemment, dix prisonniers ont
quitté leurs cellules, une récompense
pour leur bonne conduite, pour rejoindre
la première boulangerie dans une prison
de la bande de Gaza. Le premier projet
de la sorte.
Le projet est financé par le
comité de bienfaisances de l’association
de la Réforme du royaume de Bahreïn, une
donation de pèlerins. Le projet est mis
à exécution par l’association Idmadj.
La boulangerie de la
prison
La prison de Dir al-Balah avait
consacré un coin, avec un plafond en
ferraille. Et l’association Idmadj a
aidé à fournir les machines et
l’expérience.
Samih Hamdan, directeur de
l’association Idmaj, une association
s’occupant des intérêts des prisonniers,
confirme que la boulangerie est une
réalisation importante. En fait, la
boulangerie applique les conventions
internationales concernant le travail.
Les prisonniers travaillent et
apprennent un métier à l’intérieur de la
prison.
Pendant son parcours dans la
boulangerie, Hamdan confirme au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) que la
boulangerie produit cinq mille pains par
heure.
Au total, vingt-quatre
prisonniers travaillent dans plusieurs
postes. Ils gagnent un peu d’argent dont
ils envoient une partie à leurs
familles.
Achraf Aïd supervise les
ouvriers et contrôle le changement des
postes. Il dit à notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) qu’à
chaque poste, dix ouvriers travaillent
avec les pétrins, les machines de coupe,
les paniers de fermentation, et enfin le
conditionnement.
Pour sa part, Chadi Yassin,
directeur du Centre de réforme et de
réhabilitation de Dir al-Balah, souligne
que la prison de Dir al-Balah avait un
atelier de couture, il y a quelques
mois, ainsi qu’un atelier de travaux
manuels.
Les ouvriers de la
boulangerie
Le détenu Abdallah ramasse les
morceaux de pâte sortant de la machine,
avec des mains expertes. Les mains
expertes les rangent en lignes longues
pour les passer ensuite au four.
Abdallah, il ne lui reste qu’un
mois de sa peine d’un an et demi pour
retourner enfin à sa famille, sa femme
et ses trois enfants. Il travaille huit
heures par jour et il est très
satisfait : « Je ne me sens plus comme
prisonnier. Je produis et je gagne ma
vie, au lieu de rester à rien faire dans
la cellule. »
Le détenu Mohammed al-Loh est
chargé de contrôler toutes les étapes de
la production et il est bien respecté
par ses collègues. Il a l’œil,
remarquent ses collègues.
Il travaille un peu trop, mais
c’est beaucoup mieux que de rester dans
les cellules, physiquement et
moralement, reprend-il.
Son collègue Ziyad al-Qara est
chargé de mettre le pain dans des sacs
en plastique. Il aime bien travailler
des heures supplémentaires, pour gagner
plus d’argent et voir la durée de sa
peine passer plus vite.
Les responsables des centres de
réforme et de réhabilitation pensent que
de tels projets de productions font
beaucoup pour les détenus. Ils jouent
positivement sur leur conduite. Les
détenus profitent de leur temps et
gagnent un peu d’argent et beaucoup de
confiance en eux-mêmes.
Les
rapports du CPI
Les dernières mises à jour
|