Rapport
Gaza : la pêche vers l’inconnu !
CPI
Photo: CPI
Vendredi 2 septembre 2016
Khan Younes – CPI
Le jeune Ibrahim al-Amoudi, 27
ans, a décidé de prendre le métier de
son père, partir pratiquer la pêche dans
la mer de Gaza, bien qu’il vienne de
terminer ses études universitaires.
A l’approche du crépuscule, le
jeune pêcheur commence ses préparations
et son périple vers l’inconnu.
« Ce sont les conditions
difficiles et le chômage qui m’ont
poussé à reprendre le métier de mon
père, en espérant apporter de quoi
mettre sous la dent de ma famille », dit
Ibrahim au correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI). Il est
responsable d’une petite famille dont
deux enfants en bas âge.
Les dangers de la mer
et de la prison !
Son cousin, son frère et lui
partagent une petite parque pour se
mettre sur l’eau de la mer, faire le
voyage de tous les dangers, des dangers
venant surtout du côté des forces de la
marine sioniste.
« Pas un jour ne passe sans que
nous soyons le sujet de tirs ou que nos
affaires soient confisquées ! », se
plaint le jeune al-Amoudi.
En effet, sans aucun
avertissement, les forces de
l’occupation sioniste les attaquent, en
mer, les frappent, les humilient, les
arrêtent, leur font peur, endommagent
leurs filets, confisquent leurs barques.
En dépit de ces agissements,
les pêcheurs n’ont d’autre choix que de
continuer leur métier, confirme Mahmoud
al-Hannawi. Au péril de leur vie, ils ne
pourront que continuer pour faire vivre
leurs familles.
Le pêcheur quinquagénaire al-Hannawi
avait déjà vu ses filets extorqués par
la marine israélienne. L’objectif
principal des occupants sionistes sera
de rendre encore plus difficile la vie
aux habitants de la bande de Gaza, une
vie déjà tant compliquée.
Le pêcheur Khaled al-Lahham
souffre aussi de ces agissements. Il
appelle les institutions internationales
à pratiquer toutes les pressions
possibles sur les occupants sionistes
afin qu’ils arrêtent leurs provocations
perpétrées tous les jours à l’encontre
des pêcheurs palestiniens.
A plusieurs reprises, il a été
le sujet de tirs sionistes, l’obligeant
à s’enfuir, laissant ses filets derrière
lui, pour garder sa barque et sa vie
sauves.
Il appelle le ministère des
affaires sociales à assurer aux pêcheurs
une sorte de rémunération, en l’absence
de pêche. En fait, dit-il :
« L’occupation sioniste a quitté la
bande de Gaza, sauf la mer ». Cela fait
plus de trois mois qu’il n’a pas poussé
sa barque vers le large, interdit par
les occupants sionistes de s’approcher
des lieux où se trouvent réellement les
poissons !
La crise s’empire
Fouad al-Amouri, président du
syndicat des pêcheurs, confirme pour sa
part les témoignages des pêcheurs. Il
souligne que les occupants sionistes
mènent une vraie guerre économique
contre la bande de Gaza, en particulier
contre les pêcheurs qui constituent une
tranche importante de la société
palestinienne de la Bande.
La mer est à nous ; les
occupants sionistes ne nous laissent
pourtant pêcher qu’à une distance de
neuf miles. « Si "Israël" est un Etat,
nous voulons connaître leurs
frontières ! », se demande-t-il.
A cause des tirs à répétition,
des dizaines de pêcheurs se trouvent
obligés de quitter leur métier. Ils
n’ont d’autre choix que de choisir entre
la mort et la pauvreté. D’autres
préfèrent continuer à défier les
occupants sionistes et tous les dangers.
Quelque quatre mille personnes
pratiquent le métier de la pêche dans
les départements de la bande de Gaza,
dont sept cent cinquante à Khan Younes.
Notons enfin que le blocus
maritime imposé par les forces de
l’occupation sioniste asphyxie la bande
de Gaza, depuis de longues années. Les
pêcheurs sont les premiers à en
souffrir, dans leur métier, dans leurs
sources de survie, dans leur quotidien.
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