Rapport
Rues déviatrices : très larges pour les
colons,
très étroites pour les Palestiniens !
CPI
Photo:
CPI
Mercredi 2 avril 2014
Bethléem – CPI
Le matin de ce vendredi 13 mars 2014,
Mohammed Sabah, du village de Taqou, à
l’est de la ville Bethléem, ne savait
pas qu’il vivait ses dernières heures
avec son œil droit.
En fait, peu de temps après la fin de
la prière de vendredi, l’armée de
l’occupation sioniste a bombardé par ses
bombes lacrymogènes toute la zone
entourant la maison du Palestinien
Mohammed Sabah. L’armée répondrait aux
jets de pierres contre une voiture de la
part de jeunes palestiniens. Mohammed et
d’autres voisins sont venus voir ce qui
se passait vers sa maison. A ce moment,
un soldat israélien l’a visé par une
bombe lacrymogène. Mohammed a pu
l’éviter.
Cela a irrité le soldat. Il s’est
tout de suite mis par terre, a pris la
position de sniper et a visé le visage
de Mohammed avec son fusil à balles en
métal recouvertes de caoutchouc. Visant
directement d’une distance de dix mètres
seulement, la balle s’est installée dans
son œil droit. A l’hôpital, après une
opération chirurgicale pour enlever la
balle, le médecin l’a informé qu’il
avait perdu son œil pour toujours.
Les souffrances
Le médecin lui a dit qu’il devrait
enlever l’œil perdu ; sinon, il perdrait
l’autre œil également.
Une telle opération complexe
s’effectue à la clinique spécialisée de
Sain John, dans la ville occupée d’Al-Quds
(Jérusalem). Normalement, c’est
l’autorité de Ramallah qui assure le
coût d’un tel soin.
Cependant, le transfert de l’argent
ne s’est pas fait jusqu’à ce moment, au
moment d’écrire ce rapport. Son frère
aîné poursuit son dossier. Chaque fois
qu’il va voir le bureau des transferts,
aucune réponse ne l’attend, à part
l’atermoiement et le renvoi vers des
dates inconnues.
Malédiction de cette route
déviatrice
Le cas de Mohammed n’est unique. Ce
n’est qu’un exemple parmi des dizaines
de Palestiniens qui souffrent le martyre
à cause des agressions commises par
l’occupation sioniste, par ses colons et
par la route déviatrice qui déchire le
village Yaqou en deux, au service des
colons du sud de la Cisjordanie. Cette
route dévore une partie des terrains du
village et y laisse ses effets très
négatifs. Puis il y a cette réalité
amère : 70% des terrains du village sont
sous l’autorité de l’occupation
sioniste, dans le domaine administratif
et sécuritaire, étant qualifié de zone
« C » selon l’accord d’Oslo.
Cette route passe à côté de trois
écoles palestiniennes et elle est
utilisée par les Palestiniens et les
colons sionistes. Il y a toujours des
conflits entre eux ; les colons ont
toutefois le privilège d’être défendus
toujours et sans faille par l’armée de
l’occupation sioniste ; les Palestiniens
n’ont personne !
Déclarations mensongères
Derrière l’histoire de Mohammed et
toutes les autres histoires qui se
passent dans les villages par lesquels
passent les routes déviatrices, il y a
toujours une seule raison : une plainte
déposée par des colons, prétendant être
attaqués par des Palestiniens. Une telle
plainte suffira afin que les forces
sionistes d'occupation attaquent le
village, provoquent des affrontements et
font des victimes comme le pauvre
Mohammed, qui a perdu son œil pour rien.
Mohammed et ses semblables sont toujours
entre le marteau de l’occupation
sioniste et l’enclume de la passivité de
l’autorité palestinienne de Ramallah,
qui ne bouge pas le petit doigt pour
protéger les Palestiniens pris au piège
entre les mâchoires de ces monstrueuses
routes déviatrices.
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