Rapport
L’UNRWA, le témoin de la catastrophe de
48,
est-il en voie de disparition
CPI
Photo :
CPI
Vendredi 2 février 2018
Al-Khalil (Hébron) – CPI
Dans la ruelle al-Iraqia du camp de
réfugiés palestiniens al-Fawwar, au sud
de la Cisjordanie, l’octogénaire Mme Om
Chada al-Badawi s’appuie sur sa vieille
canne, un bâton hérité de son père avec
qui elle est partie, quittant son
village d’origine, en 1948. Les fissures
de cette canne racontent une histoire
tragique, pleine de souffrances et
d’adieux.
Un bâton témoin
La canne de Mme Om
Chahda reste un témoin de la nature de
son village d’Iraq al-Manchieh, de ses
collines, de ses champs, de ses arbres.
Le village d’Iraq al-Manchieh ne se
trouve qu’à 32 kilomètres de Gaza.
La canne aide sa
propriétaire actuelle à aller au cabinet
médical du camp de réfugiés où elle
survit. Elle y vient chercher sa ration
mensuelle en médicaments, une ration
inscrite sur sa carte émise par l’UNRWA.
Mme Om Chahda est
très remontée contre les grandes
puissances et "Israël", qui viennent de
baisser la quantité de médicaments. Elle
souffre de plusieurs maladies qui
touchent le cœur, les nerfs, les jambes,
le sang. Elle prenait six sortes de
médicaments. Plusieurs manquent à
l’appel depuis un certain temps. Maudit
soit l’Amérique et "Israël" qui nous
avaient chassés de notre patrie et font
de nous des mendiants !
Le camp et l’UNRWA
Le camp de réfugiés
et l’UNRWA sont tous les deux témoins de
la tragédie du peuple palestinien, dit
le retraité Afif Ghattacheh, président
du comité populaire du camp. L’UNRWA
devra continuer à présenter ses services
à ces exilés qui espèrent toujours
retourner dans leurs villes et villages
d’origine.
Une conspiration,
guidée par les Etats-Unis et "Israël",
se tisse contre l’UNRWA pour qu’elle
rétrécisse ses services, dans tous les
domaines, éducation, santé, nourriture,
vêtements, remarque Afif Ghattacheh.
Volontés politiques
Le militant social
Ahmed al-Asmi, habitant du camp de
réfugiés d’al-Fawwar, remarque, pour sa
part, que le problème n’est pas
financier, mais politique. Ils
voudraient pratiquer plus de pressions
sur le peuple palestinien, afin qu’il
baisse les bras et laisse tomber son
droit de retour à sa patrie et qu’il
accepte de rester en exil.
Ce n’est pas la
première tentative, dit-il au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information. Mais cette
fois, les Américains et les sionistes
voudraient étouffer complètement les
Palestiniens et effacer tous les témoins
de la Nakba (la catastrophe de 1948). On
dirait que les Palestiniens n’ont pas eu
leur ration d’épreuves.
Les services de
l’UNRWA
Le retraité Abdou
al-Hadi Mansour dit qu’en plus de
services médicaux, les familles
nécessiteuses reçoivent une ration de
nourriture, farine, sucre, riz, huile et
quelques boîtes, et en hiver des
couvertures et vêtements. Il y a aussi
les écoles gratuites, avec les livres et
les fournitures. Il y a aussi un
institut qui forme les professeurs des
écoles, à Ramallah. Beaucoup de
Palestiniens travaillent dans l’agence ;
ils sont les premières victimes de la
nouvelle politique menée contre les
services présentés par l’UNRWA. Beaucoup
ont déjà perdu leur travail.
Notons enfin que
l’UNRWA offre ses services à une
vingtaine de camps de réfugiés, en
Cisjordanie.
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