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Rapport (résumé)
Pertes directes en centaines de millions au
cours d'une année
Le « tsunami » du siège ... a frappé l'économie à Gaza et
paralysé la vie
Bruxelles – 11 juin 2008
Quiconque voit ou lit à propos
des conséquences du siège inique imposé contre la bande de Gaza,
depuis deux ans, ne peut que constater que le secteur
économique, qui constitue le nerf de la vie, a été exposé et
l’est toujours, à ce qui est désormais appelé le « tsunami » du
siège, et notamment au cours de la dernière année.
Globalement, le siège étouffant qui a presque totalement
paralysé la vie a causé d’énormes pertes à l’économie
palestinienne à Gaza, estimées à des centaines de millions de
dollars, au cours de la seule année précédente, alors que la
troisième année sera bientôt entamée.
Un
milliard de dollars de pertes en une seule année
Un rapport statistique
publié par la chambre palestinienne de commerce estime les
pertes économiques dans la bande de Gaza à plus d’un milliard de
dollars, après les pertes directes dans les secteurs de la
production, de l’investissement, du commerce extérieur, de
l’agriculture et de la main d’œuvre, etc.. Ce rapport qui vient
d’être publié à la fin de la deuxième année du siège inique
contre la bande de Gaza affirme que l’économie palestinienne
dans la bande a subi des pertes directes, du fait de la
fermeture des voies commerciales seulement, estimées à 360
millions de dollars, sans compter les pertes dans les autres
secteurs économiques.
La bande de Gaza fait face, depuis deux ans, à un siège total,
qui menace la possibilité d’une vie humaine. Depuis l’été
dernier, le siège imposé a été renforcé sur ce petit territoire
surpeuplé, la plupart des habitants étant des réfugiés vivant
dans des camps misérables.
Tout
s’effondre
Le rapport met en garde
contre la poursuite du siège et la fermeture des voies de
passage, affirmant « que tout va s’effondrer dans la bande de
Gaza, et tous ses habitants vont rejoindre les rangs du chômage
et de la pauvreté ».
Avec la destruction ou la disparition des divers produits des
marchés, les possibilités de la vie quotidienne sont devenues
inexistantes, et le début de la soirée dans la bande de Gaza est
devenu minuit, où le mouvement des citoyens se fait rare, les
magasins ferment leurs portes à cause du manque de produits,
sans compter les coupures d’électricité fréquentes, dues au
manque de carburant dont les autorités israéliennes contrôlent
la livraison et la quantité.
La situation économique et les
moyens de vie ont influé sur toutes les institutions publiques
et privées dans la bande de Gaza, et notamment sur les
institutions d’enseignement, à cause du manque important en
livres scolaires et universitaires, en publications et en
fournitures scolaires. De nombreuses familles palestiniennes ne
peuvent assurer les droits d’inscription dans les facultés pour
leurs enfants, ni même les cartables ou les costumes scolaires.
Le
secteur de la construction
Le rapport de la chambre
de commerce explique en détail les conséquences du siège imposé
sur Gaza sur les divers secteurs, dont celui de la construction
et du bâtiment, qui est considéré comme le secteur le plus
productif, où travaillent près de 22% de la main d’œuvre de la
bande de Gaza, et où les sociétés du secteur privé font
travailler un grand nombre d’ingénieurs et de techniciens.
La majeure partie des projets dans la bande de Gaza, les
constructions et les travaux d’infrastructure ont été stoppés du
fait de la pénurie en matériaux bruts. Il en est de même pour
les projets de l’UNRWA, du programme de développement des
Nations-Unies et des municipalités.
Tous les projets de construction et de développement exécutés
par l’UNRWA ont été stoppés, alors qu’ils représentaient une
source de revenus pour environ 121.000 personnes, et sont
considérés comme une source vitale pour l’emploi dans le marché
de Gaza qui souffre du chômage et de la pauvreté.
L’ensemble des usines de construction, qui emploient 3500
ouvriers et employés, ont arrêté leur activité, tout comme ont
arrêté de travailler toutes les sociétés de travaux publics et
de construction agissant dans la bande de Gaza, et qui sont au
nombre de 220 sociétés.
Le
secteur industriel
Le secteur industriel est
considéré comme un secteur important qui participe activement à
constituer le produit régional brut. La participation de ce
secteur était de 17,4% du produit régional brut au cours de 1999, a chuté jusqu’à 12% en 2006, et
a poursuivi sa chute au cours des années 2007-2008, à cause de
la fermeture des voies de passage ainsi que des entraves
imposées à l’importation et l’exportation et du siège imposé sur
la bande de Gaza.
Le secteur industriel a été fortement ébranlé par le siège
étouffant, qui l’a privé des matières premières nécessaires à la
production comme de la possibilité d’exportation des produits
finis. 95% des structures industrielles ont dû fermer, soit 3700
usines sur un ensemble de 3900, celles qui n’ont pas fermé
travaillent avec seulement 15% de leur capacité.
Le secteur de l’habillement
La poursuite de la fermeture des
voies de passage a entraîné d’énormes pertes aux propriétaires
des usines de vêtements, jusqu’à 10 millions de dollars, valeur
de près d’un
million de vêtements préparés pour l’exportation au cours de
l’été 2007. 600 usines de vêtements, où travaillent environ
25.000 ouvriers, ont totalement fermé.
Le montant global des pertes du secteur de l’habillement est
d’environ 100 millions de dollars, à cause de l’arrêt de la
production et la suppression des contrats. L’arrêt de la
production sur une longue période entraînera la corrosion des
machines à coudre, ce qui accroîtra les pertes de ce secteur.
Le secteur de l’ameublement
Comme l’indique le rapport
officiel, le siège a causé la destruction du secteur de
l’ameublement, considéré comme un secteur vivant dans la bande
de Gaza. Un grand nombre de produits finis sont prêts à
l’exportation, environ 400 camions dont la valeur est estimée à
8 millions de dollars.
La production des meubles a chuté de 95%, à cause du manque des
matières premières, ce qui a entraîné la fermeture de 600 usines
et menuiseries, et la perte par 6000 ouvriers de leur emploi. Le
montant global des pertes de ce secteur s’élève, au cours d’un
an de siège, à 36 millions de dollars, à cause de la cessation
de la production et la suppression des contrats.
Le secteur des industries
alimentaires
Les usines alimentaires dans la
bande de Gaza travaillent à 30% seulement de leur capacité,
depuis la fermeture des voies de passage, à cause de la
stagnation du commerce dans les marchés et l’impossibilité
d’exporter les produits vers la Cisjordanie et l’étranger, à
cause du siège.
Les trois plus importantes usines de boissons gazeuzes, où
travaillaient 900 ouvriers, ont fermé leurs portes, à cause du
manque du CO2 (soda), les autorités israélienens interdisant
l’entrée de cette matière essentielle à la production des
boissons gazeuses. Trois mois après la cessation complète de
cette activité, les propriétaires des usines ont réussi, avec
l’aide d’experts et de chercheurs locaux à remplacer la matière
du soda par une autre, les usines ont repris leur activité, avec
seulement une partie de leur capacité. Quelques mois plus tard,
à cause du manque de certaines matières premières, elles ont
délaissé certaines lignes de production.
Les usines alimentaires, au nombre de 80, faisaient travailler
2500 ouvriers, avant l’imposition du siège sur la bande de Gaza.
Le montant global des pertes directes du secteur est estimé,
pour la période précédente, à 24 millions de dollars, soit 2
millions par mois, du fait de l’arrêt de la production, de la
non exportation des produits vers la Cisjordanie et le monde
extérieur.
Le secteur
agricole
Le maintien de la
fermeture des voies de passage a entraîné la destruction des
produits à l’exportation et les agriculteurs ont subi des pertes
considérables parce qu’ils ne pouvaient pas exporter leurs
produits. 80% de la production agricole a été détruite à cause
de la pénurie en engrais, graines, produits nécessaires à
l’agriculture.
Le rapport officiel palestinien met en garde contre la perte
d’emploi de plus de 40.000 ouvriers agricoles en cas du maintien
du siège et de la fermeture des voies de passage.
Effondrement du secteur de
l’élevage
Les éleveurs dans la bande de
Gaza ont subi d’énormes pertes à cause de la pénurie de
fourrages importés, et même ceux qui sont produits localement
sont en baisse à cause de la rareté des matières premières et
des graines. Les forces de l’occupation israélienne ont interdit
l’importation d’animaux vivants dans la bande de Gaza dès le 30
juin 2007, alors que la population a besoin de 50.000 veaux et
70.000 moutons par an.
Effondrement de la pêche
Ce secteur est également en cours
d’effondrement à cause du siège renforcé imposé sur la bande de
Gaza depuis un an et des pratiques israéliennes. 5000
Palestiniens y travaillent, entre pêcheurs (3000), poissonniers
et ouvriers dans ce secteur.
La pénurie en carburants influe directement sur le secteur, les
bateaux de pêche, au nombre de 700, en ayant besoin pour leurs
moteurs.
Pour plus d’informations
La Campagne Européenne
pour la fin du siège contre Gaza
info@freedomforpalestine.org
tel.
00 316 3644444
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