CPI - Gaza
Le problème soulevé par le passage de Rafah tient une place prépondérante
chez la majorité du peuple palestinien, et ce même après le
retrait des troupes de l’occupation sioniste de la bande de Gaza,
ainsi que de la ligne frontalière entre la Palestine et l’Egypte.
Les palestiniens espèrent jouir d'un déplacement libre de et vers
Gaza.
Alors que l’état d’espoir et de désespoir que vivent les
citoyens palestiniens se succèdent à vive allure devant les évènements
qui s’enchaînent et les informations qui sont émises par les
responsables palestiniens, ainsi que les allusions incertaines émises
par les sionistes au sujet de ce passage et des outils programmés
pour son contrôle, l’image que ces derniers s’en font devient
de plus en plus floue, et ce même si le passage ne va pas tarder à
s’ouvrir.
Mais ce qui rend l’information encore moins précise, ces
contradictions émises entre les différents responsables
palestiniens : l'un affirme que le contrôle total se fera par le
gouvernement palestinien autonome et ses représentants, l'autre
affirme ouvertement qu’il est impossible de ne pas se plier aux
conditions sionistes.
Un accord verbal
L'accord final du contrôle du passage n’est pas encore connu sous
sa forme définitive, mais ils se sont mis d'accord au sujet d’un
troisième partenaire neutre, vu que les représentants palestiniens
et égyptiens n’allaient pas de paire.
Ils se disputaient sur la position du passage : fallait-il le
laisser à sa position actuelle ou le déplacer ? Fallait-il suivre
une demande du gouvernement sioniste pour un déplacement vers l’Est
de la région de Karam Abou Salem « kirim Shalom » ? Les représentants
Palestiniens et Egyptiens ne sont pas aussi d'accord autour de ce
qui appelle le ministre de la guerre sioniste Shaoul Mofaz : les
dispositions administratives.
Le ministre des télécommunications de l’état palestinien,
docteur Sabri Saydam, assure qu'il n’y a pas eu d’accords jusqu'à
présent, avec le côté "Israélien" sur le
fonctionnement du passage de Rafah, tout en précisant que rien
n'est écrit sur papier.
Ainsi, tout ce qu'on a pu obtenir jusqu'à maintenant, c'est la
participation du côté Européen en tant qu'observateur neutre sur
le point de passage, tout en refusant catégoriquement le rôle qui
lui a été demandé par le gouvernement sioniste.
Le ministre palestinien ajoute au sujet des accords signés dernièrement,
entre l’Egypte et le gouvernement sioniste concernant les passages
et check points : " les palestiniens n’ont aucune relation
avec ces accords, car cela ne concernent que les parties égyptiennes
et "Israéliennes".
En ce qui concerne les détails, le gouvernement sioniste a présenté
au côté palestinien et européen, un ensemble de propositions qui
ont été refusées par ces deux derniers, telles que l'emplacement
des caméras vidéos de surveillance, qui diffusent directement au côté
sioniste tout ce qui se passe dans ce passage.
Les ordinateurs doivent être aussi reliés au réseau sioniste de
façon à permettre à l'occupant, le contrôle total des passagers.
Ce qui signifie donc une occupation à distance, à travers la vérification
à distance de tous les voyageurs qui passeraient d’un côté à
l’autre.
Cette demande du gouvernement sioniste se contredit alors avec son
retrait de la bande de Gaza, et montre la vérité quant aux
affirmations de ce gouvernement sioniste qui prétend être
totalement retiré de ces terres.
De plus, le gouvernement sioniste demande au partenaire Européen de
ne pas se contenter du rôle d'observateur seulement, mais d'être
leur contrôleur intérimaire dans ce passage qui a le pouvoir d'arrêter
les personnes recherchées. Par principe, cela a été refusé par
le côté Européen.
De plus, même en cas d’accord, cela ne pourrait se faire, car
cela entraverait l’ouverture des frontières, qui nécessiterait
alors l’accord de chaque membre de la communauté européenne, et
cela pourrait prendre plus d’un an pour se faire.
Le passage devrait s’ouvrir dans deux semaines, de façon complète,
et il va fonctionner 24 heures sur 24.
Certaines divergences sur les dispositifs administratifs liés au
projet, pourront peut-être être résolues lors de la visite du
ministre des affaires étrangères américaines Condoleeza Rice,
comme l’a souhaité Ahmed Quraï.
Ce dernier a assuré que son rôle était d'accélérer
l’ouverture de ce passage, qui représente un symbole d’intégralité
de l’indépendance palestinienne, ainsi qu'une première expérience
dont on pourrait appliquer dans d’autres étapes prochaines, lors
de la construction d’aéroports, de ports, ainsi que d’autres
points de passage.
Il a conclu aussi, que l'achèvement de cette affaire va nous
permettre de grand progrès dans cette opération diplomatique
Les règles du travail national
De son côté, le ministre des affaires civiles du gouvernement
palestinien, Mohammed Dahlan, a assuré que son gouvernement est prêt
à tout moment pour l’ouverture du passage de Rafah. Il a affirmé
aussi qu'il est de droit à tout palestinien qui porte un visa
attestant qu’il réside en Palestine de traverser ce passage en
toute liberté.
Mais les palestiniens qui ne disposent pas de passeports ou qui
n’ont pas été recensés avec un numéro national ne pourront
utiliser ce passage, sauf après avoir obtenu un accord préalable.
Cela est totalement disjoint de ce qu'il a appelé "droit
acquis", qui figurait dans les accords précédents concernant
les procédures de réunification des familles en Cisjordanie et
dans la Bande de Gaza, tout en soulignant que la chose est devenue
plus facile dans les régions évacuées par l'occupant sioniste.
Au sujet des caméras de surveillance vidéos, Dahlan a dit : « ces
caméras ne seront utilisées que pour le contrôle interne du
passage, et nous conserverons nos efforts pour maintenir des
dispositions sécuritaires protégeant le peuple palestinien dans ce
passage, par des méthodes claires et transparentes qui nous
garantissent ces objectifs.
Il y aura donc une transparence complète, et un contrôle total qui
sera fait par nos forces de maintien de la paix.
Il faudra aussi que les fonctions du partenaire européen, qui
surveille l'exécution des opérations de contrôle palestiniennes
à l’intérieur du passage, soient conforment aux règles qui ont
été objet d'accords».
Il continue aussi : « nous voulons absolument respecter les délais
que nous nous étions fixés, et nous espérons pouvoir atteindre
nos objectifs dans les jours prochains, qui sont la liberté de déplacement,
la liberté d’import et d’export de marchandises entre la bande
de Gaza et l’Egypte, la présence d’un troisième partenaire
neutre qui puisse nous garantir, ainsi qu'aux Nations Unies que les
méthodes d’administration et de gestion sont conformes aux
attentes internationales en vigueur, et non aux demandes (Israéliennes)
en vigueur ».
Il a affirmé qu'il est de droit à tout citoyen Palestinien résidant
à Gaza de sortir et rentrer sans conditions à travers le passage
de Rafah, tout en signalant qu'il n'y a aucune liste noire comme le
voulait " Israël " pour empêcher certains membres du
Hamas, du Djihad Islamique, du Fatah ou même de l'autorité.
Pour ce qui est du rendez-vous fixé pour l’ouverture du passage,
Dahlan a dit : «cela pourra se dérouler dans les jours qui
suivent, et je peux vous assurer qu’il n’y a aucune raison pour
que le gouvernement sioniste vienne entraver cette ouverture
programmée.
Les évènements qui se sont déroulés ces derniers jours présagent
le bien et il faut espérer ».
Il a ajouté : « Si (Israël) essaie de remettre ou d'attarder
l'ouverture de ce passage, je pense que notre gouvernement doit
ouvrir cette porte en respectant les intérêts du peuple
palestinien à l’intérieur du pays ».
D’autre part, des informations parvenant du ministère des
affaires intérieures ont confirmé que le gouvernement palestinien
va demander l’aide de l'Allemagne, pour la mise en place d'une
infrastructure administrative à tous les passages, avec la
participation d'experts palestiniens.
Ces mêmes sources d’information ont cité que le Conseil des
Ministres palestiniens a déjà adopté la structure du ministère
des affaires intérieures palestiniennes.
La gestion des passages palestiniens serait une partie des
responsabilités de ce ministère, de sorte que celui-ci contrôlerait
tous les passages, frontières et bornes de contrôle entre la bande
de Gaza et l'extérieur, ainsi que ceux entre la Bande et les terres
palestiniennes occupées depuis 1948.
Ce ministère contrôlera donc la sécurité, les passeports, alors
que les autres ministères auront leurs bureaux représentatifs dans
ces passages.
Les propositions sionistes
Les médias ont diffusé les propositions sionistes concernant le
fonctionnement du passage de Rafah, mais les palestiniens étaient
unanimes en refusant la plupart de ces propositions.
L’Union Européenne a elle aussi pris position avec les
palestiniens, en tant qu’élément essentiel qui jouera le rôle
de contrôle des passages.
Le gouvernement sioniste n’a pas eu l’occasion cette fois de
discuter ces propositions.
Ci-dessous les propositions sionistes qui ont été vérifiés par
le conseil supérieur de l’armée sioniste, et qui ont été présentées
au gouvernement palestinien.
1. Le déplacement sur le passage doit être conditionné par
l’acquisition d’une carte d’identité palestinienne, à
l'exception des diplomates, hommes d’affaires et investisseurs.
2. Les palestiniens habitant la bande de Gaza, qui ne font pas
partie des gens cités ci-dessus, devront traverser les frontières
à travers le passage de « kirim Shalom ».
3. Après 12 mois de fonctionnement du passage, l'autorité
palestinienne, le gouvernement sioniste et l'Union Européenne
devront réévaluer le fonctionnement et la sécurité dans le
passage de Rafah pour prendre une décision unanime, de la
possibilité de permettre à tous les passagers de passer par ce
point, au-delà de leurs nationalités.
4. L’exportation de marchandises de la bande de Gaza vers l’Egypte
pourra se faire à travers le passage de Rafah, mais l’importation
de marchandises de l’Egypte vers la bande de Gaza ne pourra se
faire que par le passage « kirim Shalom » (Karam Abou Salem), sans
préciser de date, et ce jusqu’à ce qu’il y ait un troisième
passage de marchandise neutre.
5. Le partenaire Européen : (a) doit garantir l'exécution des
accords qui ont été signés avec le gouvernement (Israélien). (b)
Dispose d'une viabilité totale pour intervenir librement. (c)
S'engage d'intervenir en cas de violation des palestiniens aux
accords, y compris l'interdiction aux Palestiniens suspectés de
voyager, de les fouiller ou de les arrêter, ainsi que d'empêcher
l’introduction des marchandises pouvant présenter des menaces.
6. Le passage de Rafah sera entièrement palestino égyptien, mais
le côté (israélien) maintient sa position sur les points suivants
:
a. Les ordinateurs de surveillance palestiniens du passage de Rafah
devront envoyer leurs informations en direct et de manière
instantanée aux appareils de surveillance (israéliens).
b. Les caméras de surveillance vidéo devront diffuser les images
des entrées et des sorties, des points de fouille des personnes
suspectées, des bureaux de réception et des chambres
d’interrogatoire. Ces images seront transmises de manière directe
et permanente aux opérateurs de surveillance (israéliens).
c. En cas où les (israéliens) se rendent compte d’un danger
quelconque, à travers les écrans des caméras ou des ordinateurs
en direct, ils informeront immédiatement leurs partenaires
palestiniens et européens, qui devront alors interdire le voyage
aux personnes indésirables; de les arrêter ou les emprisonner ou
agir en conséquence.
d. Le gouvernement (israélien) dressera une liste de tous les
palestiniens qui pourraient présenter un danger pour la sécurité
générale, pour qu’ils soient empêchés de voyager, d'être arrêtés,
emprisonnés ou questionnés.
e. Le côté palestinien présentera à travers le troisième
partenaire (Européen) au côté (Israélien) une liste certifiée
des noms de ceux qui travaillent dans le passage, au cas où le côté
(Israélien) aurait un doute sur telle ou telle personne, ou que des
informations préalables aient été connues à son sujet.
Le côté palestinien devra en retour prendre en considération les
informations perçues et agir en conséquence.
Les points que les palestiniens refusent :
- Du côté palestinien, il y a un refus catégorique de ces
propositions car il n’est pas possible d’accepter que le
colonisateur sa domination sur les affaires palestiniennes,
notamment sur les passages des frontières.
- L’état palestinien ne peut accepter que ses caméras vidéos
envoient leurs images en direct et de manière instantanée, comme
il ne peut accepter que ses ordinateurs donnent leurs informations
sans sélection de contenu aux forces de l’armée (israélienne).
- Il refuse de limiter les déplacements de toute personne portant
une carte d’identité palestinienne.
- Il n'accepte pas aussi, l'interdiction à certains palestiniens de
voyager ou de se déplacer car ils sont uniquement suspectés par le
côté (israélien).
- Le rôle dont " Israël " veut du côté Européen ne
peut avoir de réponse favorable de la communauté Européenne,
qu'après une année, chose qui va entraver et ralentir
l’ouverture de ce point de passage.
- De son côté, le docteur Saydam a nié totalement qu’ (Israël)
allait imposer sa « surveillance technique » aux palestiniens à
travers la transmission en direct de tout ce qui se déroule au
passage de Rafah.
Il a dit : « ces caméras qui sont disposées un peu partout dans
le passage de Rafah font parties des mesures sécuritaires, qui sont
pratiquées partout au monde et ne sont conçues uniquement pour les
Palestiniens.
Je confirme que la position de l’état palestinien est le refus
des conditions énoncées à travers les propositions (israéliennes),
et particulièrement la demande de relier le passage de Rafah à
celui de « karam Salem ».
Nous refusons ce type de surveillance dissimulé derrière cette
supercherie, ainsi que ces mesures techniques après le retrait de
l'occupant ».
Le ministre des communications a assuré que l’idée de transférer
les copies des cassettes vidéo de la surveillance du site de Rafah
aux sionistes est une idée palestinienne, qui a été émis après
24 heures de travaux communs.
Ce n'est donc pas une condition (Israélienne), mais une preuve donnée
par le gouvernement palestinien afin de montrer son sérieux dans le
contrôle du passage de Rafah.
Le gouvernement va instaurer un système de surveillance géré par
les européens, qui garantira les déplacements en toute facilité
et toute transparence sans aucune contrainte.
Pour cela, les sionistes veulent imposer des conditions draconiennes
dans le but de contrôler le moindre mouvement palestinien.
Le contrôle à distance : une colonisation télécommandée.
Malgré les oppositions palestiniennes aux conditions " Israéliennes
" concernant le passage de Rafah, il paraît que d'autres
solutions vont être proposées dans le but de satisfaire le côté
" Israélien ".
On craint que certaines d'entre elles puissent être utilisées
contre le voyage ou le déplacement de plusieurs politiciens
palestiniens.
De l'autre côté, le politicien : Hani AlMasri a affirmé : « il
est vrai que les deux partenaires palestiniens et européens
refusent les propositions (israéliennes), mais l’expérience nous
a appris qu’avec cet état despote, cette solution va imposer au côté
palestinien d’obéir aux conditions (israéliennes).
Mais comme ce passage est le premier mais pas le dernier, (Israël)
demandera les mêmes conditions sur toutes les frontières et sur
tous les points importants ».
D’autre part, le député Hatem AbdElKader, membre du Conseil législatif
du district électoral d'AlQods occupée, a affirmé que son Conseil
n’avait pas été mis au courant des négociations avec les (Israéliens),
concernant le passage de Rafah, et que l'autorité ne peut présenter
ces accords devant l’Assemblée.
Il a ajouté : « souvent, l’Assemblée n’est informée dans de
pareilles négociations qu'au dernier moment, pour qu'elle soit au
courant seulement et non pour donner son avis d'agrément ou de
refus.
Il y a en effet souvent, certaines restrictions qui empêchent l’Assemblée
d'assumer son rôle de contrôle.
Parfois, certains membres dans l'assemblée sont complices avec
l'autorité.
Cependant, en ce qui concerne les négociations du passage de Rafah
en particulier, nous allons insister pour qu'il soit présenté à
l'assemblée afin de le discuter et l'adopter.
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